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ecologie

  • Barack Obama ira à Copenhague le 18 décembre


    uelques heures avant l'annonce-surprise de la Maison Blanche, le général James Jones, conseiller à la sécurité nationale, était encore dubitatif sur la possibilité de voir Barack Obama se rendre à Copenhague le 18 décembre pour le sommet des chefs d'Etat sur le climat. "Pour l'instant, le président a prévu d'être le 9 décembre à Copenhague", insistait-il.

    Dans la soirée, le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, a annoncé le changement de programme : "Le président estime que le rôle d'entraînement des Etats-Unis sera sans doute plus efficace s'il participe à la fin du sommet de Copenhague le 18 décembre plutôt que le 9 décembre, a-t-il justifié. Cette décision illustre son engagement à tout faire pour aboutir à un résultat positif."

    M. Obama avait été critiqué par les défenseurs de l'environnement et par nombre d'Européens, dont le président français, pour avoir décidé de ne faire qu'une simple escale à Copenhague sur le chemin d'Oslo, où il recevra le prix Nobel de la paix le 10 décembre, alors qu'une centaine de chefs d'Etat sont attendus dans la capitale danoise les 17 et 18 décembre.

    Selon son porte-parole, M. Obama a modifié ses projets après s'être entretenu avec les dirigeants allemand, britannique, français et australien, et avoir constaté que les négociations avaient fait des progrès. Depuis que le président chinois Hu Jintao a annoncé sa présence, il devenait difficile pour les Etats-Unis de ne pas participer au plus haut niveau aux pourparlers, les absents risquant de porter la responsabilité en cas d'échec.

    M. Obama a aussi annoncé un geste qui a été salué par les écologistes : les Etats-Unis se sont dits prêts à payer "leur juste part" du plan d'aide annuelle de 10 milliards de dollars qui serait octroyé aux pays en développement pour les aider à lutter contre le réchauffement : "Un consensus est en train de se former pour considérer qu'un des éléments centraux d'un accord à Copenhague devrait être la mobilisation de 10 milliards de dollars par an d'ici à 2012" au profit de ces pays, a déclaré le porte-parole Robert Gibbs.

    Si la décision a ravi les Européens, elle a plutôt irrité les républicains, qui se sont déclarés "surpris" que le président engage des dépenses pour une période aussi longue, à l'image de la sénatrice républicaine Lisa Murkowski. "Dans mon Etat de l'Alaska, il y a littéralement des villages qui tombent dans l'océan. Que fait-on pour eux et ceux qui sont affectés dans notre propre pays ?" a-t-elle demandé.

    Par sa décision, M. Obama intensifie aussi la pression sur les sénateurs. Ceux-ci n'ont pas encore voté le projet de loi sur la réduction des gaz à effet de serre adopté par la Chambre à l'été. Jusqu'ici, M. Obama avait demandé à ses partenaires internationaux de tenir compte du fait que les sénateurs ne sont pas prêts. Estimant que l'Inde et la Chine avaient fait des pas, il a changé d'allure.

    Lundi, l'Agence fédérale de protection de l'environnement (EPA) devrait rendre une décision très attendue sur la nocivité des gaz à effet de serre. Celle-ci lui permettra, si le Congrès est toujours aussi paralysé, de décider des régulations sans attendre qu'elles soient avalisées par les parlementaires.

     

    Corine Lesnes
    Le Monde 6/12/2009