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Oui à l'Europe politique

POUR UN "OUI" POLITIQUE

Le débat qui s'ouvre sur l'Europe au sein du Parti Socialiste est un débat majeur qui doit être abordé de façon politique. Et seulement politique, sinon ce sera un piège. Malheureusement aujourd’hui, un certain nombre de positions semblent être davantage des postures que des prises de position offrant de véritables orientations. Car ce débat dépasse largement le simple cadre de notre parti et c’est aujourd’hui à l’ensemble de nos concitoyens que les socialistes doivent offrir des perspectives politiques. Au-delà du choix de l'adoption, ou non, de ce "Traité constitutionnel", ou "Constitution", (bataille sémantique accessoire), c'est à bien d'autres questions éminemment politiques auxquelles nous devons répondre.

Si ce traité ne va pas aussi loin que nous le souhaiterions sur un certain nombre de sujets, force est de constater qu’il ne comporte aucun recul. Ceux qui prônent la rupture avec une Europe libérale se trompent de référendum. C'est à Maastricht, traité déjà libéral, qu'ils auraient dû dire « NON ». C’est ensuite Amsterdam et Nice qu’ils auraient dû dénoncer. Plutôt qu’une rupture avec le libéralisme, la conséquence du « NON », c'est aujourd’hui purement et simplement le statu quo en Europe sur la base de Nice et Amsterdam, les avancées du Traité constitutionnel en moins ! C’est le champ libre laissé aux libéraux qui ne rêvent que d’une Europe zone de libre échange, sans régulation politique et démocratique. Les partisans du « NON » veulent parier sur le fait que la crise ouverte par un vote de refus permettrait d’engager de nouvelles négociations. Oui, mais à quelles et dans quelles conditions? Dans quel contexte? En effet, l'Union Européenne est principalement dirigée par une Droite (au Parlement européen et à la Commission) des plus réactionnaire. Si on devait renégocier dans ce contexte, toutes les avancées contenues dans le Traité - aussi minimes soient-elles - disparaîtraient inexorablement. Enfin, lorsque l’on prône la crise comme élément salutaire de l’action politique, la responsabilité et le courage impliquent de dire sur la base de quels rapports de force elle pourra être dénouée. Aujourd’hui, cette position est isolée en Europe et aucune voie de sortie par le haut de cette crise n’apparaît crédible. Les tenants du « NON » reprochent enfin à la Constitution de figer à jamais l'Europe dans un libéralisme sans foi ni loi. Mais ils oublient que l'Europe est une succession de petits pas et que seule la volonté politique permet d'aller plus loin. Cette rupture qu'ils prônent n'est qu'une résignation, un aveu d'impuissance à faire de la politique.

Pour autant, notre appel à voter pour le traité constitutionnel est tout sauf un "OUI" sans réserves, un "OUI" fataliste ! Ce "OUI" n’est pas un dû de l'Europe occidentale aux nouveaux venus de l'Est, une sorte de culpabilité historique, ni même une sorte de « OUI » d’obligation car se serait « le sens de l’histoire ». Là encore de tels arguments amènent à renoncer à faire de la politique. La construction européenne doit au contraire être envisagée avec réalisme et enthousiasme, dans une logique d’action et de volontarisme politique. Il faut par exemple dire que ce Traité peut nous donner de nouveaux moyens d’action à l’échelle de l’Europe avec par exemple un Parlement européen renforcé, une Commission qui doit être en phase avec la majorité politique issue des élections au Parlement européen ou encore le droit de pétition pour les citoyens.
Mais il nous faut aussi bien sûr aller de l’avant : prendre l’engagement de demander dès notre retour au pouvoir la négociation d’un traité social allant plus loin que les acquis du présent traité et, surtout, clarifier notre engagement européen. Quelle Europe voulons-nous? Une Europe fédérale? Oui, mais il faut alors définir quel type de fédéralisme et ce que l'on entend par fédéral car nous sommes aussi républicain et il y a, en la matière, certaines contradictions. C’est à ce type de question qu’il nous faut maintenant répondre, notamment à l’occasion de l’élaboration de notre programme pour les échéances électorales de 2007.
C'est maintenant que nous devons porter notre projet européen, car c'est lui qui sera la base de négociation pour le traité suivant. La question européenne ne peut s'envisager à court terme. C'est de l'Europe dont nous voulons dont nous devons débattre. Il faut redonner aux Français envie d'Europe car si le PS n'est pas moteur dans cette construction politique européenne c'est une Europe mercantile que nous aurons. Beaucoup de Français se détournent de l'Europe car on ne leur offre aucune perspective sinon celle des délocalisations, de la précarisation du travail, de la perte des Services publics et des acquis sociaux.

Alors votons « OUI » à la consultation des militants. Un « OUI » politique qui défende une Europe politiquement forte face aux nations-continent comme les Etats-Unis, la Russie, la Chine et l'Inde. Un "OUI" de combat car dans une économie mondialisée, une économie libérale, les socialistes doivent se battre pour imposer les verrous nécessaires à la protection des Services publics et des acquis sociaux. Enfin un "OUI" volontaire et lucide pour l'Europe Politique, Économique et Sociale que nous voulons.

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