Le jet d'eau en rouge pour le Darfour
Le jet d'eau de Genève s'est illuminé en rouge mardi soir pour attirer l'attention sur les souffrances des populations du Darfour, à l'occasion de la journée de la justice internationale.
La ville de Genève répond à une demande de l'association TRIAL (Track Impunity Always, l'association suisse contre l'impunité). Pour son maire Patrice Mugny, "l'illumination de cet important symbole de Genève, capitale des droits humains, est un geste fort pour marquer les consciences".
Symbole du sang qui coule
Le symbole le plus connu de Genève a revêtu la couleur du sang qui coule encore au Darfour durant quelques heures. "Cette action doit permettre de briser le silence autour du drame du Darfour. Il est à espérer que d'autres grandes villes européennes entreprendront des actions similaires", selon Patrice Mugny.
"Le respect du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité par le Soudan est impératif", a affirmé pour sa part Mahor Chiche, président de l'association Sauver le Darfour, également associé à cette action. "Les bombardements de l'armée soudanaise sur le Darfour ont tout récemment repris", a-t-il aussi relevé.
Pour lui, "il faut mettre en vigueur une zone d'interdiction de vol au-dessus de cette province". "Le travail de la justice internationale doit également être renforcé", a-t-il estimé.
"L'impunité est la règle"
TRIAL, qui lutte contre l'impunité des auteurs de crimes internationaux, s'est adressé dans cette optique au Comité des droits de l'homme de l'ONU.
L'association a déposé un mémorandum juridique priant le comité d'ordonner au Soudan de coopérer avec la Cour pénale internationale. Les recommandations du comité sont attendues avant la fin juillet. "L'impunité est aujourd'hui la règle", selon Philip Grant, président de TRIAL. "Certes, la CPI a lancé deux mandats d'arrêt contre des auteurs présumés de crimes au Darfour. Mais l'un d'eux, Ahmad Mohamed Harun, est actuellement le ministre en charge des affaires humanitaires".