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Medvedev promet des réformes judiciaires en Russie

Le président russe Dmitri Medvedev a promis, jeudi 24 décembre, dans un entretien à la télévision, une refonte du système judiciaire, de la police et des prisons, des institutions héritées de l'époque soviétique et au cœur de nombreux scandales ces derniers mois.

Le chef de l'Etat russe a commencé par critiquer, dans cette interview en direct de plus d'une heure, le système carcéral inchangé "depuis des décennies" et très critiqué par les défenseurs des droits de l'homme. "Il y a des insuffisances importantes", a-t-il déclaré. "Il n'y a pas d'ordre et il faut y mettre de l'ordre", a ajouté le chef de l'Etat.

Ces déclarations interviennent après la mort en prison, début décembre, d'un avocat poursuivi pour fraude fiscale, Sergueï Magnitski. Le journal Novaïa Gazeta avait alors publié des extraits du journal intime du juriste, qui y racontait sa détention et notamment l'insalubrité, le froid et la faim y régnant. Dmitri Medvedev avait limogé peu après une vingtaine de responsables du Service fédéral d'application des peines, l'administration chargée des prisons et des pénitenciers russes, et héritière du tristement célèbre Goulag.

RÉDUCTION DE L'EFFECTIF AU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR

Le président a aussi dénoncé la logique prévalente du tout-répressif : "Il nous faut comprendre qu'en ce qui concerne certains délits économiques (...) il n'est vraiment pas nécessaire de jeter les gens en prison."

Mais ni M. Medvedev, ni les directeurs des trois chaînes de télévision qui l'interrogeaient n'ont fait allusion à la décision mercredi de la Cour suprême russe de juger illégale l'arrestation en 2003 de Platon Lebedev, l'associé et coaccusé de M. Khodorkovski.

Enfin, le président russe s'est montré critique envers le fonctionnement de la police russe qui est au cœur d'une série de scandales de meurtres, de corruption et de fabrication de preuves. "Les griefs de nos citoyens envers le ministère de l'intérieur se sont accumulés (...) et une grande partie d'entre eux sont très certainement absolument justifiés", a reconnu le président russe.

Il a signé dans la foulée un décret prévoyant "la réduction de 20 % des effectifs du ministère de l'intérieur d'ici à 2012", selon le texte du document communiqué par le Kremlin. Cette mesure doit notamment permettre d'augmenter les salaires des policiers. Le ministère de l'intérieur compte aujourd'hui dans ses rangs 1,2 million de personnes. Le décret prévoit également l'introduction d'une "rotation des dirigeants du ministère".

Le Monde, 25/12/2009

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