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SOS Racisme reçoit MEMORIAL

Trois collaborateurs de l’ONG russe de défense des droits de l’homme Memorial nous ont rendu visite mercredi 9 décembre. Ils ont évoqué avec nous les difficultés rencontrées dans le cadre de leur action.

L’association Memorial a été fondée en 1987 - son premier dirigeant fut Andreï Sakharov, Prix Nobel de la paix en 1975 – pour sauvegarder la mémoire des victimes de la répression soviétique. Aujourd’hui, Memorial est une des rares associations indépendantes de défense des droits de l’homme, encore active en Russie et notamment en Tchétchénie.

Mme Svetlana Gannushkina, defenseure des droit de l’homme et membre fondateur de MEMORIAL a commencé à lutter en faveur des droits humains à la fin des années 1980, au moment de l’éclatement de l’Union soviétique. En 1990, elle a fondé avec d’autres militants l’ONG Assistance aux citoyens. Au cours des années qui ont suivi, cette ONG a fait campagne pour la protection des droits humains et l’intégration dans la société russe des personnes déplacées à l’intérieur de la Russie, des migrants et des réfugiés. Dans son discours Mme Svtlana Gannushkina est revenue sur la dégradation en Russie des conditions d’accueil des immigrés et de l’inquiétante montée des groupuscules d’extrême-droite financé par le pouvoir.

S’agissant de la Tchétchénie Svetlana Gannouchkina déplore les violations répétées des droits humains fondamentaux dont sont victimes les Tchétchènes soupçonnés de terrorisme, et proteste contre la « fabrication » de toutes pièces d’affaires pénales mettant en cause de jeunes Tchétchènes.

Or son combat ne s’arrête pas là. Mme Svetlana Gannouchkina a expliqué la douloureuse situation dans laquelle se trouve les combattants des droits de l’homme indépendants en Tchétchénie, menacés par le pouvoir -qui les désigne comme complices des rebelles -, les organisations satellitaires du pouvoir qui les accusent d’être instrumentalisés par les gouvernements occidentaux, et ils doivent faire face à la lâcheté des responsables politiques internationaux désireux de préserver leur relation avec les russes.

Oyub Titiev Réprésentant Memorial à Goudermes (ville situé à une trentaine de kilomètre à l’est de Grozny) a évoqué le deuil dans lequel vit Memorial en Tchétchénie depuis le 15 Juillet dernier jour de l’assassinat de l’ une de ses principales militantes Natalia Estimirova (photo). Il a expliqué que l’ONG avait décidé de suspendre ses activités en Tchétchénie à ce moment là, mais que face aux demandes incessantes des victimes, l’ONG vient de décider de reprendre les enquêtes malgré les fortes menaces qui pèsent sur ses membres. Natalia Estemirova, travaillait sur des cas d’enlèvements et d’exécutions sommaires orchestrées, par les autorités tchétchènes. Le 6 octobre 2009, l’ONG a même été condamnée par le tribunal civil du District Tverskoj de Moscou pour « atteinte à l’honneur » du Président Tchétchéne pro-russe Ramzan Kadyrov qui n’avait pas supporté que le président de Mémorial Oleg Orlov le désigne comme « coupable » de l’assassinat de Natalia Estimirova . Les organisations internationales de défense des droits de l’homme ont mis en cause les forces de sécurité du président tchétchène pro-russe Ramzan Kadirov, également montrées du doigt pour de nombreuses exactions commises dans la République, ainsi qu’après l’assassinat de la journaliste d’opposition Anna Politkovskaïa à Moscou en 2006.

Mme Svetlana Gannouchkina et Oyub Titiev étaient accompagnés de Milana Terloeva jeune militante à Memorial et auteur de « Danser sur les ruines » paru aux éditions Hachette-Littérature en 2006.

SOS Racisme s’est dit honoré d’avoir accueilli les militants de Memorial et leur a témoigné son soutien.

SOS Racisme s’est réjoui que le prix Sakharov 2009, décerné pour « la liberté de l’esprit » ait été attribué à Memorial et plus particulièrement à trois de ses membres : Oleg Orlov, Sergeï Kovalev et Lioudmila Alexeïeva. « En remettant ce prix à Memorial, nous espérons contribuer à la fin de la peur et de la violence à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme en Russie », a déclaré Jerzy Buzek, le Président du Parlement européen, lors de l’annonce des lauréats.

La remise officielle du Prix s’est tenu à Strasbourg le 16 décembre 2009.

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