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  • Procès de l'"Erika" : 375 000 euros d'amende requis contre Total

    Une amende de 375 000 euros, le maximum pour délit de pollution, a été requise mardi 10 novembre au procès en appel de l'Erika contre Total, condamné à cette même peine en première instance, et contre sa filiale Total Petroleum Services, qui avait été relaxée. Les prévenus sont bien "responsables du préjudice écologique" causé par le naufrage du pétrolier en 1999, qui avait souillé 400 km de côtes et mazouté plus de 150 000 oiseaux, a justifié le parquet.

    L'avocate générale, Françoise Mothes, a également requis la "confirmation" des peines prononcées par le tribunal correctionnel de Paris à l'égard des autres prévenus : une amende de 375 000 euros pour la société de classification Rina, personne morale, et les amendes maximales de 75 000 euros prévues envers des particuliers, pour l'armateur du navire Giuseppe Savarese et le gestionnaire Antonio Pollara. Elle s'en est remise à l'appréciation de la cour pour une autre filiale de Total, Total Transport Corporation (TTC), relaxée il y a deux ans.

    Total "ne pouvait ignorer que l'Erika était potentiellement dangereux", a estimé le parquet, considérant que le groupe était pénalement responsable de la catastrophe. Pour lui, il a commis une "imprudence dans la mise en œuvre de ses procédures de 'vetting'", inspection du navire par ses propres services.

    Selon lui, l'agence de classification Rina "a renouvelé le certificat de navigabilité de l'Erika dans la précipitation", tandis que l'armateur et le gestionnaire, MM. Savarese et Pollara, sont "indissociables" car leurs "décisions ont été prises de concert". Pour l'avocate générale, "c'est l'insuffisance d'entretien et le développement rapide d'une corrosion non traitée qui sont à l'origine de l'affaiblissement de structure de l'Erika". Or, Savarese et Pollara ont effectué "des réparations à la petite semaine", avec "le moins d'argent possible".

     

    AFP, 10/11/2009