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La Renovation du PS jusqu'au bout


« Pour qu’une pensée change le monde,
il faut d’abord qu’elle change la vie de celui qui la porte.
Il faut qu’elle se change en exemple. »

Albert CAMUS

Nous sommes jeunes et socialistes jusqu’au bout des ongles. Pour nous, le
mouvement social n’est pas une abstraction : il est notre berceau. Militants engagés
depuis des années dans les organisations de jeunesse, le syndicalisme, les mobilisations
pour l’école, l’antiracisme, le féminisme, la lutte contre le ghetto et pour l’égalité, les
mouvements alter-mondialistes, nous savons pour qui et pour quoi nous militons. Nous
savons aussi ce qu’il en coûte d’être fidèles à ces combats jusqu’au bout.
Tirant les leçons du 21 avril, nous voulons que notre parti relève la tête. Il doit

se rénover.
Plutôt que de le claironner sans que l’on sache de quoi il s’agit
pour « attirer » le chaland à la veille d’un congrès, nous disons clairement de
quoi il en retourne, politiquement :
Oui, un autre monde est possible et le PS doit s’engager dans le combat contre la
mondialisation libérale et pour une véritable Europe politique fédérale.
Oui, l’heure de la reconquête des couches populaires à sonné : le PS doit défendre
les salariés et renouer avec la fraternité militante du combat contre les injustices et
les inégalités.
Oui, le PS doit mener une véritable bataille culturelle tous azimuts pour défendre un
nouveau projet collectif face à l’individualisme dont nous abreuve l’idéologie libérale
de l’argent roi.
Oui, il n’y aura pas de changement possible sans une nouvelle conception de la
transformation sociale fondée sur la société mobilisée, concrétisée par une grande
coalition Arc-en-Ciel rassemblant toute la gauche.
Oui, dorénavant, le vent de la démocratie participative de Porto Alegre doit souffler
dans les rangs de notre parti, qu’il soit dans l’opposition comme au pouvoir.
Voilà bien la volonté qui nous anime : rendre la gauche au peuple qui a besoin d’elle.
Et tout de suite en s’opposant efficacement à la droite.
C’est pourquoi, afin que tout
ne continue pas comme avant, nous avions initié avec d’autres la démarche du
Nouveau Parti Socialiste. Pour être utiles à notre parti.
Nous sommes peut-être jeunes, mais lucides ! Depuis une semaine, à la lecture
des gazettes, nous avons trop bien compris où certains voulaient nous conduire. Le
scénario est limpide : plein de petites motions pactisant entre elles à Dijon pour
arriver à la barre fatidique des 51%. Un putsch, c’est délicieusement viril n’est-ce
pas ? C’était donc ça, la «rénovation » ? Une folle nuit à Dijon où les calculatrices
remplacent le débat ?
Les révolutions de palais, les vrais gens s’en foutent, et nous aussi : elles ne
changent rien à rien. Sauf peut-être, à ajouter le déshonneur à la défaite. Après
le coup de tonnerre de 2002, notre génération est en droit d’espérer une vraie
rénovation.


C’est pourquoi nous refusons clairement :
- Que « la lutte des places » remplace la lutte pour les idées. Ce n’est pas en
substituant une liste de noms par une autre dans la nuit d’un congrès que l’espoir
des socialistes pourra renaître. Mettre en avant les questions de personne, c’est
non seulement n’avoir tiré aucune leçon du 21 avril, mais c’est aussi empêcher
toute refondation des idées et des pratiques au parti socialiste. Si c’est cela la 6ème
République, vite, qu’on nous apporte la 7ème !
-Que l’indispensable rénovation du PS devienne un fonds de commerce dévoyé
au service de la constitution d’un cartel de boutiques. Là-dedans, il n’y a pas un
gramme de fond ni de convergences politiques réelles, mais bien dix kilos de
magouilles cyniques !
- De devenir les petites mains de ceux qui pensent que le calendrier de leurs ambitions peut prévaloir sur l’intérêt du parti. Fidèles à la lettre au « ni Dieu, ni César, ni Tribun » de l’Internationale, nous ne nous rangerons pas derrière un chef, même s’il s’estime promis à un brillant destin. Le seul destin qui nous intéresse, c’est celui de la gauche.
Signataires de la contribution générale « Pour un nouveau parti socialiste », c’est
donc bien volontiers que nous «nous mettons de nous-mêmes en dehors » d’un
«NPS » dont les pratiques excommunicatoires se révèlent bien pires que celles de
« l’ancien » et dont les objectifs n’ont plus rien à voir avec ceux qui avaient présidé à
sa fondation. La fin et les moyens, c’est kif-kif.
Ce NPS-là a renoncé à incarner une
quelconque rénovation. Nous n’en serons donc plus.
Alors, maintenant, comment on rénove ? Nous, on continue. Nous sommes trop
viscéralement attachés à nos idées et à nos espoirs pour les abandonner en chemin.
Etre utiles à notre parti, c’est inventer une nouvelle gauche pour que de nouvelles

conquêtes soient possibles. Dès aujourd’hui, nous voulons discuter et travailler
avec toutes celles et ceux qui aimeraient, pour une fois après une défaite
cuisante, qu’on ne se limite pas à changer les têtes au parti socialiste. Et qu’enfin le contenu des textes prévale sur les listes de signataires.

 
 

 

 

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