Vaste offensive de SOS Racisme pour dénoncer "la chasse au Roms"
L'association accuse le ministère de l'Intérieur d'avoir poursuivi le fichage ethnique des populations Roms et annonce plusieurs recours en justice.
A l'occasion de la journée internationale contre le racisme, lundi 21 mars, SOS Racisme et la Fnasat (Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et les Gens du voyage) tiennent une conférence de presse pour dénoncer la "chasse aux Roms". Dans un document publié par Nouvelobs.com, SOS Racisme lance une nouvelle offensive contre la politique du gouvernement engagée à dater du discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy.
"En plus du délit de fichage ethno-racial, les services du ministère ont continué à exploiter les informations recueillies dans les tableaux concernant les données visant les population Roms, alors même que cette notion ne devait plus apparaître depuis le 13 septembre 2010", écrit l'association qui annonce avoir engagé un recours auprès du Conseil d'Etat contre les circulaires du 5 aôut et du 13 septembre. Circulaires qui avaient été ouvertement condamnées par Viviane Reding, la commissaire européenne aux droits fondamentaux.
En outre, elle réclame que le ministère de l'Intérieur rende publics les tableaux annexés des préfectures, "un délit de fichage ethnique", selon SOS Racisme. Le ministre refusant de communiquer ces éléments, l'association a également saisi la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) qui a refusé de procéder à une enquête. SOS Racisme a donc à nouveau saisi la Commission mais s'interroge sur son indépendance vis-à-vis "des agissements du pouvoir exécutif".
Au niveau local, l'association a déposé plusieurs plaintes. L'une vise un commandant de gendarmerie en Alsace qui invitait la population à signaler tout comportement suspect " plus particulièrement les personnes originaires des pays de l'est et des Balkans". Mais aussi contre la Direction Territoriale de la Sécurité de Proximité du Val de Marne.
Enfin, l'association interpelle le Ministère de l'Intérieur et au président de la République, leur demandant l'"arrêt immédiat du fichage ethnique". SOS racisme souhaite également la mise en place d'une enquête parlementaire.