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  • La Motion 5 : la motion de confiance

    Ce congrès révèle un certain rapport à la notion de confiance.

     

    La Motion 1 se contente de nous dire : « Ayez confiance, ayez confiance , mais laissez nous gérer tout parce qu’on s’occupe de tout ». La situation est sous contrôle et laissez les importants faire les choses importantes : s’arranger, désigner et placer et ensuite « circulez il n’y a rien à voir ». Et partout le même refrain implicite. Si tu n’es pas dans le rassemblement imposé, alors gare à tes ambitions pour les instances locales, fédérales, nationales, voire municipales ou régionales. Curieuse façon de rassembler par la pression implicite. Tu veux un poste, alors attention, laisse faire les « posteurs » professionnels. C'est la pression de confiance ! 

    La Motion 2 nous explique elle qu’elle n’a pas confiance dans notre parti et qu’il faut se tourner vers un nouveau modèle, un nouveau paradigme : l’écologie. J’ai beau être sans doute plus écolo que bien des écolos en roulant notamment en vélo depuis 15 ans dans Paris, je trouve toujours bizarre que des socialistes nous expliquent que l’avenir du socialisme c’est l’écologie pure et simple. Si on doit devenir écologiste, il y a un parti qui a été créé pour cela non ?

    Les Motions 3 et 4, elles montrent qu’après 3 mois de gouvernement, elles n’ont pas vraiment confiance dans l’action engagée puisqu’elles proposent déjà des mesures alternatives, comme si après 3 mois de gouvernement, les 60 propositions étaient déjà caduques et qu’il fallait penser maintenant un autre programme. Quand on écoute notre télévangeliste économique qui est passé par toutes les couleurs de l’arc en ciel partisan de la gauche avec ses éternels graphiques, on se dit qu’on est vraiment trop con de n’y avoir pas pensé plus tôt. La solution mais c’est bien sûr et hop le chômage rayé de la carte comme une vulgaire courbe d’un graphique ! 

    La Motion 5 elle propose un rapport très positif à la notion de confiance. 

    Nous avons confiance dans nos valeurs

    du socialisme et de la République.

    Cette confiance dans nos valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, mais aussi de laïcité nous rappelle que dans notre société de plus en plus fractionnée, la plus belle des appartenances et la seule qui vaille en République c’est la citoyenneté. Et qu’au delà de notre belle fête nationale, il reste bien des moments à inventer pour célébrer cette belle appartenance. 

    Nous avons confiance dans l’Europe.

    Parce que si bien des politiques ultra-libérales ont été conduite en son nom, l’Europe reste notre destin commun sur le plan économique d’abord mais aussi politique. Et c’est cette Europe politique que nous appelons de nos vœux pour sortir de nos frontières. Pour inventer l’Europe politique il faudra déjà renforcer notre Europe partisane et nous proposons de renforcer le PSE en organisant notamment des primaires européennes pour désigner qui sera le prochain candidat de l’Europe progressiste à la commission européenne. Nous faisons confiance en François Hollande pour orienter l’Europe dans la bonne direction avec les rapports de force qui sont ceux d’aujourd’hui et ceux que nous espérons demain. Voter contre le TSCG n’est pas du socialisme, c’est de l’onanisme. On se fait plaisir. Seul. Dans son coin. Sans lendemain. Et faire tout le congrès sur le TSCG c’est encore plus ridicule parce que dès Toulouse cette question sera derrière nous.

    Nous avons confiance dans le gouvernement

    que conduit Jean-Marc Ayrault.

    Donner des signes d’impatience au bout de trois mois est puéril et nous ne sommes pas là pour trépigner mais pour accompagner et expliquer. Le programme sera accompli et nous avons 5 ans devant nous et nous espérons tous que le cycle ouvert en mai 2012 pourra durer au moins 10 ans. D’ailleurs les initiatives médiatiques et les prises de position de députés impatients et trépigneurs viennent  tous de la Motion 1 ! Ces petits positionnements sont-ils utiles ? Je ne le pense pas ! François Hollande dans tous les congrès socialistes qu’il a gagné a toujours expliqué que nous devions penser notre action dans la durée. Il le pensait quand nous étions dans l’opposition. Il l’applique en étant aux manettes et cette nouvelle forme de gouvernance est effectivement une manière moderne de gouverner. Le sarkozysme n’aura été qu’un bougisme et vouloir singer l’ex-président n’a pas beaucoup d’intérêt. D’ailleurs Jean-Marc Ayrault en lançant un nouveau cycle de relations contractuelles basé sur un travail de long terme avec les partenaires sociaux est en train de réinventer la démocratie sociale et nous en verrons les effets sur le long terme pas dans des effets d’annonces qui ne servent à rien.

    Nous faisons confiance dans la jeunesse.

    Nous pensons que notre société vit un véritable crise de confiance avec sa jeunesse. François Hollande a eu cette intuition pendant la campagne des primaires et ensuite pendant la campagne présidentielle. La priorité donnée à l’éducation et le volontarisme de Vincent Peillon ou la création des emplois d’avenir vont dans ce sens mais il y a encore tant à faire. Il faut se rendre compte à quel point notre société a infantilisé toute une génération. Et je sais de quoi je parle. J’ai 44 ans et je milite depuis l’âge de 20 ans. Nombre de responsables politiques m'ont toujours parlé et me parlent encore comme si j’étais un jeune freluquet qui devait patienter pour prendre des responsabilités. Le groupe socialiste s’est renouvelé pour moitié de ses effectifs lors des dernières élections législatives. Et pourtant, moins de 10% de ses effectifs ont moins de 40 ans. En 1981, c’était un tiers du groupe socialiste qui avait moins de 40 ans. En Espagne, en Allemagne, en Hollande, au Royaume Uni, ce sont 30% à 50% des parlementaires qui ont moins de 40 ans. En 1977, un certain Jean-Marc Ayrault devenait maire d’une ville de plus de 30 000 habitants à 27 ans. Dans quelle fédération aujourd’hui notre parti serait prêt à faire un tel pari sur l’avenir ? Cette situation d’infantilisation de cette génération 68 qui tout en ayant 60 ans se considère encore comme éternellement porteur des valeurs de la jeunesse doit cesser.

     Faire confiance à la jeunesse, cela commence par traiter ce fléau du chômage des jeunes. Cela consiste à faire confiance à des 20/40 ans pour diriger des entreprises, des syndicats, des associations, des journaux, des institutions culturelles, des collectivités locales. Parce qu’au cœur de l’abstention très forte de ces catégories d’âge, il y a ce rapport insupportable d’une société politique, économique et médiatique qui est incapable d’avoir la moindre confiance dans la jeunesse. C’est parce que nous avons confiance dans cette jeunesse que nous avons fait le pari de faire conduire notre motion par la benjamine du Conseil National, Constance Blanchard.

    Nous avons confiance dans l’égalité Femmes/Hommes. 

    Sur cette question, nous voulons sortir d’une guerre des sexes basée sur la conflictualité tout en considérant que nous devons désormais accélérer ce qui aurait déjà du entrer en vigueur. La loi sur la parité a été votée en 2000. 3 législatures plus tard, nous venons tout juste de franchir le cap du quart de femmes élues au parlement. Et si l’effort du PS est conséquent et pèse lourd, en présentant 50% de candidates, il n’a cependant fait élire que 36% de députées.  Sur ce terrain là nous sommes là encore loin de tous les parlements européens. Très loin même. Et nous sommes loin derrière l’Assemblée tunisienne ou algérienne !

    Alors cessons avec cette comédie des amendes qui ne servent à rien et mettons en place un mode de scrutin bi-nominal pour les élections législatives comme pour les élections cantonales et en 2017, nous pourrons dire la parité c’est maintenant et c’est partout. 

    Nous avons confiance dans la vitalité intellectuelle, politique et militante de la grande famille des militants et sympathisants socialistes.

    Leur faire confiance c’est d’abord les associer à tout le travail d’élaboration politique. Jean-Louis Missika vient de présenter à Paris la méthode que compte utiliser Anne Hidalgo pour élaborer avec les parisiens son programme, notre programme. Jean-Louis a parlé de co-working qui utilise d’abord l’accès au numérique et qui permet à tous ceux qui ne pourront jamais perdre de temps dans des réunions à des horaires impossibles de partager points de vue, idées, remarques, suggestions. Parce que la politique est un monde très difficile d’accès à tout individu investi professionnellement ou familialement, à travers la formidable perte de temps en réunionites inutiles, penser la politique à travers l’usage d’internet est une source de rééquilibrage des investissements humains en politiques. Parce que l’intelligence n’est jamais aussi belle et puissante que quand elle est partagée, il y a tout à inventer en la matière et c’est peu dire que les mœurs verticaux d’élaboration collective de notre parti ont au moins un siècle de retard. Notre parti doit entrer dans le 21ème siècle en sortant de ces schémas ou une poignée de personnes travaillent en catimini pour balancer des textes, toujours les mêmes et les faire voter sans aucun intérêt car sans la moindre démarche d’alternative ou d’amendement. Notre parti a su avancer à tâtons sur la marche de la démocratie participative, des Etats Généraux de Michel Rocard, aux débats participatifs de Ségolène Royal. Il doit reprendre cette marche vers l’intelligence partagée, l’intelligence collective parce que notre parti recèle d’immenses talents totalement sous-utilisés, sous évalués. Avec cette méthode Jean-Louis Missika invite à Oser Paris pour faire gagner Anne Hidalgo. Et bien ayons l'audace de proposer d'Oser le Parti du 21ème siècle pour le faire gagner dans toutes les prochaines échéances. Les campagnes présidentielles de Ségolène Royal et de François Hollande ont ouvert le champs des possibles. Le PS 2.0 est devant nous. 

    Mais faire confiance aux adhérents et aux sympathisants, c’est aussi leur faire confiance pour faire ce à quoi sert un parti : sélectionner une élite politique et des candidats aux suffrage universel.

    Aujourd’hui nos candidats aux législatives, nos candidats aux têtes de listes pour les régionales et municipales, nos candidats pour être secrétaire de section, premier secrétaire fédéral, premier secrétaire national sont tous désignés directement par les militants. Notre candidat à la présidence de la République a même été choisi parce que notre parti a fait confiance dans les 3 millions de sympathisants. Alors cette façon de choisir nos candidats et responsables doit être généralisée et la cooptation clanique doit sortir de nos écrans radars. Tout responsable ou candidat doit être désigné directement par les adhérents ou les sympathisants. Plus jamais une désignation comme celle que nous venons de vivre à travers le triste match Camba-Désir ! Les militants ont toutes les clefs pour faire les bons choix alors désormais ils doivent désigner tous les membres des CA, des CF du CN et tous les candidats à nos élections. Il faut cesser ce rapport moyen-âgeux où les grands chefs désignent les sous chefs qui désignent les petits chefs. Le chef, ce doit être le militant qui doit toujours avoir le dernier mot pour désigner qui le représentera à l’intérieur comme à l’extérieur. Et cela peut se faire en respectant les notions de motions pour ceux qui tiennent tant à ce système au moment même où il n’a plus aucun sens si tout le monde est dans la même motion ! Parce que nous avons confiance aussi dans l'émergence de talents locaux, le parachutage doit désormais être proscrit.  

    Nous faisons confiance aux secrétaires de section.

    Ce sont eux qui sont les soutiers de notre parti. On leur doit bien de nos victoires. Ils gèrent temps, conflits, relations humaines, planning, organisation le tout bénévolement. C’est parce qu’ils sont les véritables piliers de notre parti que nous proposons qu’un tiers du CN leur soit réservé et que désormais des moyens financiers et humains soient mis à leur disposition pour les soutenir dans leur action, à l’échelon des circonscriptions. 

    Nous avons confiance dans les élus socialistes.

    Et c’est parce que nous voulons des élus efficaces, dynamiques, créatifs, investis pleinement dans leur mandat que nous plaidons pour le non cumul. Plaider le non cumul n’est pas de l’antiparlementarisme ou de la démagogie mais au contraire une immense confiance dans le travail que peut faire un élu. Parce qu’il y a tant à faire dans un parlement, il faut justement se consacrer à ce travail intense qui consiste à penser, à légiférer et à contrôler. Un tel travail est incompatible avec le papillonnage. Le cumul est un mal français et il est à l’origine des blocages sur la parité ou le non renouvellement générationnel. Mais être anti-cumul dans l’espace comme dans le temps, cela suppose des élus qui disposent de moyens supplémentaires, d’un statut et de portes de sorties pour que cette belle période de leur vie ne soit pas suivi d’un enfer professionnel. Etre élu ne doit ni être un métier, ni être réservé aux seuls fonctionnaire. Cela doit être une mission bornée dans le temps. Une mission au service de la République. Au service des autres.

    C’est parce que nous avons confiance dans le travail d’élu que nous proposons également un observatoire de nos politiques locales afin de théoriser, d’échanger et de valoriser nos laboratoires que sont toutes les collectivités locales. 

    Nous avons confiance dans la République, confiance dans l’Europe, confiance dans le gouvernement, confiance dans la jeunesse, confiance dans les militants, confiance dans les sympathisants, confiance dans nos responsables locaux, confiance dans nos élus territoriaux. Alors nous pensons que la meilleure façon non seulement d’accompagner le gouvernement, mais de préparer toutes les prochaines échéances locales comme nationales, c’est de faire confiance dans un parti qui débat, dans un parti qui co-produit, dans un parti qui vote, dans un parti qui choisit, dans un parti qui tranche, dans un parti qui travaille et pas seulement en haut mais à tous les niveaux. Le plus beau pari de la confiance, c’est d’oser le beau pari de la démocratie.

    Alors le 11 octobre, oubliez calculs, pressions et chantages en tout genre pour vous concentrer sur l’essentiel : quand vous serez seul dans l'isoloir, alors votez la Motion de confiance. Votez la Motion 5 pour que Toulouse soit vraiment ton congrès !