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ANTISEMITISME - Page 10

  • Le déguisement nazi ou le nouvel humour british ?

    Peut-on rire de tout ? La législation française pose des limites à la liberté d’expression. A plusieurs reprises l’antisémite Dieudonné a ainsi été condamné par la justice française ; Aux Etats-Unis et en Angleterre la Loi est plus permissive, la liberté d’expression y étant sacrée.

    Un comportement immoral

    La frasque savoyarde du Député britannique Aidan Burley rappelle que si regarder Charlie Chaplin dans le Dictateur déguisé en nazi est une comédie sans égale ; se draper d’uniformes nazis entonner des chants à la gloire d’Himmler, Eichmann et Hitler est douteux et condamnable au regard de la législation française.

    Le 3 décembre 2011, lors d’une soirée d'enterrement de vie de garçon, à Val Thorens, en Savoie, le jeune député conservateur du Staffordshire Aidan Burley a participé à un diner avec des convives déguisés en nazis ; Uniformes, brassards avec croix gammée et chants nazis. Un comportement indigne d’un sujet de sa majesté.

     

     Un comportement susceptible de qualifications pénales en France

    En France, l’apologie de crime de guerre ou contre l’humanité est passible de cinq ans de prison et de 45 000 euros d’amende, et celui de « port d’uniforme et d’insigne d’une organisation criminelle contre l’humanité » de 1 500 euros.

    Le parquet d'Albertville a ouvert une enquête et SOS Racisme a porté plainte pour incitation à la haine raciale.

    Pour dégager sa responsabilité, le restaurant où s'est déroulée la scène a hypocritement lui aussi porté plainte.

    Des excuses de circonstances

    Face au tolé des images, Aidan Burley a fait part sur son compte Twitter, « de son profond regret de ce qui s'était passé" et a reconnu que le "comportement de ses invités était clairement inapproprié". "Je suis extrêmement désolé du tort que j'aurais pu causer ».

    Dans une lettre au journal Jewish Chronicle, il a présenté «sans réserve ses excuses » et indiqué « j’ai commis l’erreur de ne pas quitter cette fête ».

    Dans un message adressé aux habitants de sa circonscription, le Député écrit "Il n'y a pas d'excuses à mon comportement stupide, qui a causé ces deux dernières semaines beaucoup de peine à tant de gens", et reconnu avoir fait "une véritable erreur de jugement". Il a réaffirmé n'avoir "aucune sympathie d'aucune sorte pour le nazisme, le racisme ou le fascisme".

    Aidan Burley avait seulement omis de mentionner qu’il a passé la commande des déguisements nazis.

    La parodie nazie reste politiquement incorrecte au Royaume Uni

    Malgré plusieurs cas de sujets britanniques outrageant la mémoire des victimes du nazisme et déshonorant la résistance britannique au IIIème Reich le déguisement en officier nazi reste fortement condamné Outre Manche.

    En 2005, le prince Harry, fils cadet de la princesse Diana, avait lui aussi été à l'occasion d'une soirée costumée pris en photo déguisé en officier nazi.

    En 2008, Max Mosley, alors président de la fédération internationale d'automobile, se faisait filmer habillé en nazi.

    En 2009, le conseiller Lib Dem Sean Aspey a été suspendu après la découverte de photos qu'il avait postées sur Facebook sur lesquelles il était aussi déguisé en soldat nazi.

    Le Premier ministre David Cameron a d’ores et tiré les conséquences du comportement d'Aidan Burley en obtenant son retrait de sa fonction de chargé de mission auprès du Secrétaire aux Transports.

    Décidément, et fort heureusement, la parodie nazie ne fait pas recette.

     

     

  • SOS Racisme défend le vivre ensemble

    Agressions antisémites, altercations, le 19ème arrondissement défraie la chronique depuis plusieurs mois. Comment faire en sorte que tous les habitants de cet arrondissement continuent à vivre ensemble ? Les réponses du président de SOS Racisme 19ème.


    Le 19ème arrondissement de Paris est un quartier où malgré les apparences, il fait bon vivre Ensemble. Ici se côtoient 200 000 habitants aux 90 nationalités différentes. On y trouve la plus grande communauté juive d’Europe, une importante communauté musulmane, une communauté malienne et, plus récemment, des habitants venus d’autres pays d’Afrique noire et des Asiatiques.

    L’attractivité culturelle, le charme de l’arrondissement y sont si forts, qu’une tranche de la population, plus aisée, s’y est installée aux côtés d’une population ouvrière plus modeste.

    Commerces « ethniques »

    Aujourd’hui, cet équilibre social et ethnique se fragilise. L’école publique ne joue plus son rôle. Les enfants “blancs”, ceux de la communauté juive en particulier, la désertent à cause du niveau scolaire mais surtout en raison des violences ; ce qui a permis aux écoles privées de prospérer. Le creuset républicain que constituait l’Ecole Publique tend à s’estomper ainsi que la mixité sociale et culturelle.

    Le développement des commerces “ethniques” symbolise cette mutation : halal pour les musulmans ; casher pour les juifs ; bio pour les plus aisés ; afro pour les noirs… Autant de particularismes qui segmentent les commerces et les populations de l’arrondissement.

    Dès lors, les frictions, incivilités, insultes racistes et agressions sont devenue monnaie courante. Un quart des actes antisémites commis en Ile-de-France se déroule dans le 19ème arrondissement de Paris. Le développement sans concertation des synagogues, des épiceries cashers, des écoles juives,… dans ce quartier, est à la source de ces nombreuses tensions. Depuis la seconde Intifada, les agressions physiques, les jets de cocktails molotov ou encore les dégradations se sont multipliés contre les habitants juifs de l’arrondissement ou leurs biens.

    Haine du « Juif »

    Guerre des gangs ou acte antisémite, c’est à la justice de mener ses investigations. Une chose est sûre : cette violence n’est pas admissible, elle doit constituer un élément d’alerte sérieux pour les pouvoirs publics. Le conflit israëlo-Palestinien n’explique pas tout. Le communautarisme latent devient dans le 19ème arrondissement de Paris un communautarisme qui sème la violence. Il est temps pour les pouvoirs publics de prendre conscience de l’ampleur du phénomène.

    Il convient donc de rompre avec ces logiques de violences, de ghettoïsation et de communautarisme. On ne peut pas, durant des années, avoir laissé se constituer des “quartiers ethniques” et s’étonner de l’émergence de frictions intercommunautaires et de la difficulté à faire co-exister ces populations au sein d’un même espace.

    Mahor Chiche

    Pote à Pote

  • Nouveau soupçon d'antisémitisme à Paris

    Trois jeunes juifs portant la kippa ont été victimes d'une agression dans le XIXe arrondissement de la capitale.

    Les trois étudiants portaient la kippa. Après shabbat, le repos hebdomadaire observé par les juifs pratiquants, ils rentraient chez l'un d'entre eux, rue Petit, dans le XIXe arrondissement de Paris, lorsqu'un caillou a heurté K. à la tête. «Il s'est retourné, a demandé aux cinq jeunes en face quel était le problème», raconte son père. Le plus grand des agresseurs s'est approché «et lui a proposé d'aller se frapper dans un parking», poursuit Norbert B. qui habite depuis une douzaine d'années dans le quartier avec ses trois enfants. «Mon fils a refusé et s'est pris un coup.» Ses deux amis se retrouvent également à terre, tandis que les agresseurs ont reçu des renforts en quelques instants. Des coups de poing volent. Deux des victimes ont le nez cassé, l'un a huit points à la lèvre et des contusions qui lui ont valu trois jours d'ITT. «Cela aurait pu être plus grave», raconte un témoin, «si des passants ne s'étaient pas approchés». La bande des cinq, multiethnique, «n'a proféré aucune insulte antisémite», détaille le père de K. avant d'ajouter : «Mais ils ne pouvaient ignorer qu'ils étaient juifs.»

    Comme s'il anticipait la polémique. Sur ce point, l'enquête a été lancée avant même le dépôt de plainte des trois jeunes gens. Dès samedi soir, le directeur de cabinet du préfet de police de Paris, Christian Lambert, s'est rendu sur les lieux de l'agression puis a rencontré les trois jeunes gens, alors hospitalisés. Averti, le parquet de Paris a saisi la 2e division de la police judiciaire. Les cinq agresseurs étaient toujours recherchés hier soir. L'enquête doit établir si le mobile religieux a, oui ou non, été le moteur de l'agression. Pour l'heure, le caractère antisémite n'est pas retenu : les enquêteurs se veulent prudents d'autant que les trois victimes ont «unanimement expliqué qu'aucune injure ou propos antisémite n'avait été prononcé».

    «La guerre des bancs»

    Si le caractère antisémite des coups et blessures commis était retenu, il deviendrait pour la justice une circonstance aggravante, susceptible d'alourdir les peines encourues : jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros. D'ores et déjà, la ministre de l'Intérieur a condamné, «avec la plus grande fermeté les violences antisémites perpétrées» contre les trois jeunes. Tandis que le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, a lui souhaité que «les auteurs de cette agression à caractère antisémite» soient appréhendés dans les meilleurs délais.

    Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, s'est déclaré «certain» du caractère antisémite de l'agression. Les trois garçons deux sont lycéens en première et terminale S et le troisième bientôt à la faculté d'Assas mènent, selon Rafael Haddad de l'Union des étudiants juifs de France, une vie rangée, entre l'école juive, la synagogue et la maison.
    Le contexte semble différent de l'agression du jeune Rudy, en juin. L'adolescent de 17 ans avait été tabassé, dans la même rue, après une journée d'accrochages entre bandes rivales, autour du parc des Buttes-Chaumont.

    À l'époque, le maire Roger Madec avait dénoncé un climat délétère et des affrontements communautaires. Tandis que Mahor Chiche, élu du XIXe et membre de SOS Racisme, expliquait «le samedi, c'est la guerre des bancs au parc entre des jeunes juifs et des gars des cités environnantes depuis des années».

    Mathieu Delahousse et Cécilia Gabizon

  • Une odeur de souffre plane sur le 19e arrondissement de Paris

     
    Par Yoni Sarfati
    pour Guysen International News

    Les agressions antisémites commises dans le dix-neuvième arrondissement de Paris contre la communauté juive ne semblent pas s’estomper. Deux mois à peine après l’agression du jeune Rudy âgé de 17 ans qui avait plongé la communauté juive dans la perplexité et l’anxiété, une nouvelle agression ce samedi vient s’ajouter à ce triste palmarès.
    Trois jeunes juifs qui portaient la kippa ont de nouveau été pris pour cible dans la même rue où s’était déroulée l’agression précédente (Rue Petit).

    L’un des jeunes regagnait sa maison après Shabbat (jour de repos hebdomadaire observé par les juifs pratiquants) lorsqu’il a reçu un caillou sur la tête. «Il s'est alors retourné, a demandé aux cinq jeunes en face quel était le problème», raconte son père. C’est alors que le caïd de la bande d’agresseurs a proposé au jeune juif de descendre « pour aller se frapper dans le parking ».
    Lorsque le jeune juif a décliné l’invitation il a alors reçu des coups, selon le père de la victime qui habite dans le quartier avec ses trois enfants depuis une douzaine d’années. Ses deux amis se sont également retrouvés à terre avant d’être roués de coup
    Deux des victimes ont eu le nez fracturé et des contusions ont été constatées sur le corps d’une des victimes. Les trois adolescents ont par la suite été hospitalisés. Des témoins de la scène ont souligné « que cela aurait pu être bien plus grave si des passants n’étaient pas intervenus ».

    Norbert.B a déclaré à la presse que la bande de voyous n’avait proféré « aucune insulte antisémite » mais a ajouté « qu’ils ne pouvaient ignorer la judaïté de leurs victimes ».
    Une enquête a été diligentée avant même que les trois agressés ne déposent plainte au commissariat du quartier. Dès samedi soir le directeur de cabinet du préfet de police de Paris Christian Lambert s’est rendu sur les lieux de l’agression puis a rencontré les trois adolescents hospitalisés.
    Le 19ième arrondissement abrite une importante communauté juive qui côtoie également une forte minorité musulmane. Les tensions entre les communautés sont légion. Les affrontements entre les deux communautés avaient connu une recrudescence dans les années 2000 durant la seconde Intifada et la police était souvent intervenue dans le parc des Buttes-Chaumont pour disperser les heurts qui se produisaient essentiellement le samedi alors que la jeunesse juive a l’habitude de flâner sur les pelouses du parc.
    Dans le cas d’espèce le caractère antisémite n’a pas encore été retenu à l’encontre de la bande d’agresseurs mais si celui-ci devait être officiellement établi, les peines encourues devraient s’alourdir et la justice pourrait requérir trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amendes contre la bande de voyous.
    Néanmoins, pour le président du CRIF (conseil représentatif des institutions juives de France) Richard Prasquier le caractère antisémite de l’agression ne fait aucun doute. Ce dernier s’est en effet déclaré « certain » de la nature de l’évènement.
    Parmi, les trois garçons, deux sont lycéens en première et terminale S et le troisième bientôt à la faculté d'Assas mènent, selon Rafael Haddad de l'Union des étudiants juifs de France, une vie rangée, entre l'école juive, la synagogue et la maison.
    Du côté des pouvoirs publics, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a condamné « avec la plus grande fermeté l’agression antisémite perpétrée contre trois jeunes qui se rendaient à la synagogue» tandis que le maire socialiste de la capitale Bertrand Delanoë a exprimé son désir « de voir les auteurs de cette attaque antisémite qui se situe aux antipodes des valeurs défendues par Paris » appréhendés dans les meilleurs délais.

    Le climat qui règne aujourd’hui dans le quartier semble de plus en plus délétère à en croire les déclarations de certains politiques.
    Le député socialiste Jean-Christophe Cambadélis trouve que «ça commence à faire beaucoup» et qu’il faut «prendre des mesures pour que cette tension cesse» dans le quartier.

    Le sénateur-maire du 19ième Roger Madec condamne «cet acte de violence inqualifiable» mais s’en remet «à la police et à la justice pour arrêter et punir les auteurs de cette agression», qu’il croit tout de même«antisémite, puisque ces jeunes portaient une kippa».

    Enfin, Mahor Chiche élu du XIXème arrondissement et membre de SOS Racisme expliquait que « le samedi, c’était la guerre des bancs entre des jeunes juifs et des gars des cités environnantes ».