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delanoe - Page 2

  • PS : LE SURSAUT ?

    Les socialistes ont de la chance : leur congrès, prévu à Reims du 14 au 16 novembre, s'ouvre dans un contexte mondial exceptionnellement favorable. Aux Etats-Unis, la victoire de Barack Obama ne solde pas seulement huit années de "bushisme". Elle fait souffler sur le camp démocrate un vent de dynamisme, de jeunesse, de renouvellement, qui n'est pas sans rappeler la période Kennedy.Partout dans le monde, la crise financière sonne le glas de l'ultralibéralisme. La régulation revient en force. "C'est la fin d'un monde", comme l'a souligné Nicolas Sarkozy dans son discours de Toulon le 25 septembre. Un nouveau cycle s'ouvre qui paraît beaucoup plus favorable aux valeurs qui ont fondé le socialisme : universalisme et justice sociale.

    Le PS saura-t-il saisir ce vent porteur ? C'est toute la question de ce congrès. Car depuis ce soir du 21 avril 2002, où Lionel Jospin n'a pas pu franchir le cap du second tour de l'élection présidentielle, le principal parti d'opposition n'a toujours pas résolu son problème, ou plutôt ses problèmes.


    Il lui manque un leader, une doctrine et des alliés. Non que le long règne de François Hollande ait été stérile : en onze ans, le PS a considérablement renforcé son assise locale, régnant sur la quasi-totalité des régions et sur la majorité des grandes villes.

    FORT ET FAIBLE À LA FOIS


    Mais l'élection présidentielle reste pour lui un obstacle majeur. Il y a essuyé trois échecs consécutifs et vécu, en 2007, un psychodrame autour de la candidature de Ségolène Royal : le hiatus entre la candidate, choisie par les adhérents, et l'appareil du parti, qui ne s'y reconnaissait pas, a été le révélateur des problèmes que lui pose, désormais tous les cinq ans, l'élection reine de la Ve République : elle consacre la personnalisation du pouvoir et impose de nouveaux modes de relations avec les électeurs que le parti n'a pas su anticiper.


    C'est tout le paradoxe : le PS est à la fois fort et faible. Dynamique dans certains de ses résultats électoraux et conservateur dans son mode de fonctionnement où règne avant tout l'entre soi. Bien implanté, il est en même temps d'une extrême fragilité parce qu'attaqué de toutes parts : Nicolas Sarkozy, peu embarrassé d'idéologie, a pratiqué l'ouverture dès son élection et continuera de le faire autant qu'il le pourra, persuadé que le traditionnel clivage gauche-droite n'existe plus.

    François Bayrou, sur la lancée de Barack Obama, rêve de développer en France une offre démocrate vierge de toute la référence marxiste qui a longtemps imprégné le Parti socialiste, Olivier Besancenot est en train de fonder son Nouveau Parti anticapitaliste sur les décombres de l'ultralibéralisme.

    Pour survivre, le Parti socialiste doit se rénover. C'est pourquoi ce congrès est crucial. Comme souvent dans les moments décisifs, tout paraît compliqué.


    Françoise Fressoz

  • Nouveau soupçon d'antisémitisme à Paris


    La rue Petit, dans le XIXe arrondissement de Paris, où les trois jeunes ont été agressés. Le contexte de cette nouvelle agression semble différent des violences faites au jeune Rudy en juin dernier. (AFP/MEDINA)
    La rue Petit, dans le XIXe arrondissement de Paris, où les trois jeunes ont été agressés. Le contexte de cette nouvelle agression semble différent des violences faites au jeune Rudy en juin dernier. (AFP/MEDINA)
    Trois jeunes juifs portant la kippa ont été victimes d'une agression dans le XIXe arrondissement de la capitale.

    Les trois étudiants portaient la kippa. Après shabbat, le repos hebdomadaire observé par les juifs pratiquants, ils rentraient chez l'un d'entre eux, rue Petit, dans le XIXe arrondissement de Paris, lorsqu'un caillou a heurté K. à la tête. «Il s'est retourné, a demandé aux cinq jeunes en face quel était le problème», raconte son père. Le plus grand des agresseurs s'est approché «et lui a proposé d'aller se frapper dans un parking», poursuit Norbert B. qui habite depuis une douzaine d'an­nées dans le quartier avec ses trois enfants. «Mon fils a refusé et s'est pris un coup.» Ses deux amis se retrouvent également à terre, tandis que les agresseurs ont reçu des renforts en quelques instants. Des coups de poing volent. Deux des victimes ont le nez cassé, l'un a huit points à la lèvre et des contusions qui lui ont valu trois jours d'ITT. «Cela aurait pu être plus grave», raconte un témoin, «si des passants ne s'étaient pas approchés». La bande des cinq, multiethnique, «n'a proféré aucune insulte antisémite», détaille le père de K. avant d'ajouter : «Mais ils ne pouvaient ignorer qu'ils étaient juifs.»

    Comme s'il anticipait la polémique. Sur ce point, l'enquête a été lancée avant même le dépôt de plainte des trois jeunes gens. Dès samedi soir, le directeur de cabinet du préfet de police de Paris, Christian Lambert, s'est rendu sur les lieux de l'agression puis a rencontré les trois jeunes gens, alors hospitalisés. Averti, le parquet de Paris a saisi la 2e division de la police judiciaire. Les cinq agresseurs étaient toujours recherchés hier soir. L'enquête doit établir si le mobile religieux a, oui ou non, été le moteur de l'agression. Pour l'heure, le caractère antisémite n'est pas retenu : les enquêteurs se veulent prudents d'autant que les trois victimes ont «unanimement expliqué qu'aucune injure ou propos antisémite n'avait été prononcé».

    «La guerre des bancs»

    Si le caractère antisémite des coups et blessures commis était retenu, il deviendrait pour la justice une circonstance aggravante, susceptible d'alourdir les peines en­courues : jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros. D'ores et déjà, la ministre de l'Intérieur a condamné, «avec la plus grande fermeté les violences antisémites perpétrées» contre les trois jeunes. Tandis que le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, a lui souhaité que «les auteurs de cette agression à caractère antisémite» soient appréhendés dans les meilleurs délais.

    Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, s'est déclaré «certain» du caractère antisémite de l'agression. Les trois garçons deux sont lycéens en première et terminale S et le troisième bientôt à la faculté d'Assas mènent, selon Rafael Haddad de l'Union des étudiants juifs de France, une vie rangée, entre l'école juive, la synagogue et la maison.

    Le contexte semble différent de l'agression du jeune Rudy, en juin. L'adolescent de 17 ans avait été tabassé, dans la même rue, après une journée d'accrochages entre bandes rivales, autour du parc des Buttes-Chaumont. À l'époque, le maire Roger Madec avait dénoncé un climat délétère et des affrontements communautaires. Tandis que Mahor Chiche, élu du XIXe et membre de SOS Racisme, expliquait «le samedi, c'est la guerre des bancs au parc entre des jeunes juifs et des gars des cités environnantes depuis des années».