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SOS Racisme défend le vivre ensemble
jeudi 25 septembre 2008, par Pote à pote
Agressions antisémites, altercations, le 19ème arrondissement défraie la chronique depuis plusieurs mois. Comment faire en sorte que tous les habitants de cet arrondissement continuent à vivre ensemble ? Les réponses du président de SOS Racisme 19ème.Le 19ème arrondissement de Paris est un quartier où malgré les apparences, il fait bon vivre Ensemble. Ici se côtoient 200 000 habitants aux 90 nationalités différentes. On y trouve la plus grande communauté juive d’Europe, une importante communauté musulmane, une communauté malienne et, plus récemment, des habitants venus d’autres pays d’Afrique noire et des Asiatiques.
L’attractivité culturelle, le charme de l’arrondissement y sont si forts, qu’une tranche de la population, plus aisée, s’y est installée aux côtés d’une population ouvrière plus modeste.
Commerces « ethniques »
Aujourd’hui, cet équilibre social et ethnique se fragilise. L’école publique ne joue plus son rôle. Les enfants “blancs”, ceux de la communauté juive en particulier, la désertent à cause du niveau scolaire mais surtout en raison des violences ; ce qui a permis aux écoles privées de prospérer. Le creuset républicain que constituait l’Ecole Publique tend à s’estomper ainsi que la mixité sociale et culturelle.
Le développement des commerces “ethniques” symbolise cette mutation : halal pour les musulmans ; casher pour les juifs ; bio pour les plus aisés ; afro pour les noirs… Autant de particularismes qui segmentent les commerces et les populations de l’arrondissement.
Dès lors, les frictions, incivilités, insultes racistes et agressions sont devenue monnaie courante. Un quart des actes antisémites commis en Ile-de-France se déroule dans le 19ème arrondissement de Paris. Le développement sans concertation des synagogues, des épiceries cashers, des écoles juives,… dans ce quartier, est à la source de ces nombreuses tensions. Depuis la seconde Intifada, les agressions physiques, les jets de cocktails molotov ou encore les dégradations se sont multipliés contre les habitants juifs de l’arrondissement ou leurs biens.
Haine du « Juif »
Guerre des gangs ou acte antisémite, c’est à la justice de mener ses investigations. Une chose est sûre : cette violence n’est pas admissible, elle doit constituer un élément d’alerte sérieux pour les pouvoirs publics. Le conflit israëlo-Palestinien n’explique pas tout. Le communautarisme latent devient dans le 19ème arrondissement de Paris un communautarisme qui sème la violence. Il est temps pour les pouvoirs publics de prendre conscience de l’ampleur du phénomène.
Il convient donc de rompre avec ces logiques de violences, de ghettoïsation et de communautarisme. On ne peut pas, durant des années, avoir laissé se constituer des “quartiers ethniques” et s’étonner de l’émergence de frictions intercommunautaires et de la difficulté à faire co-exister ces populations au sein d’un même espace.
Mahor Chiche
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DROITS DE L'HOMME LE FAUX CLASH
Mahor Chiche: «Quand on défend les Droits de l'Homme, il faut aller jusqu'au bout»
Vidéo Hier, Bernard Kouchner et sa Secrétaire d’Etat Rame Yade ont passé la journée à se jeter les ONG à la figure. Le ministre a carrément affirmé que le poste de Yade était inutile. « Les droits de l'homme n'ont jamais été une priorité pour les Affaires Etrangères » réplique l'association Sauver Le Darfour à la caméra de StreetReporters.
Si pour Bernard Kouchner, la création d’un Secrétariat d’Etat aux Droits de l’Homme était «une erreur», pour Rama Yade, c'est l'avis des ONG et des militants des droits de l'homme qui est important. Participant au Talk Orange- Le Figaro, Yade estime qu' «un travail exaltant (...) a été fait, avec des résultats concrets », en ajoutant qu'elle s'est « fixé des priorités » qu'elle « continuera à tenir », évoquant ainsi les droits des femmes, des homosexuels et des enfants. Lors d'une remise de prix au Quai d'Orsay à la mi-journée, elle s'était déjà adressée sans le citer à Bernard Kouchner. « Les Français savent que les droits de l'homme servent à quelque chose », avait-elle dit.
Plus tard dans la journée, Bernard Kouchner a justifié ses propos lors d’un forum avec les ONG : « Il ne faut plus mélanger politique et droits de l'homme », a répété le chef de la diplomatie française. « La politique doit être imprégnée de droits de l'homme et les organisations de droits de l'homme doivent être en permanence, sous la pression de leurs militants, à nos basques. Je pense que c'est exactement ce que demandaient les ONG depuis des années, de ne pas mélanger les choses », a-t-il ajouté.
A propos d'ONG, Mahor Chiche, le président de Sauver Le Darfour, ne s'étonne guère de ce désaveu publique de Kouchner : « Tout le monde sait que les Droits de l'Homme ne sont pas une priorité pour les Affaires Etrangères. Ni le Ministère des Affaires Etrangères, ni la Présidence de la République n'ont donné les moyens d'une véritable politique des Droits de l'Homme.»
En réalité, ces enjeux cachent un jeu de chaises musicales nettement moins glorieux. En effet, Nicolas Sarkozy a prévu un remaniement de son gouvernement avant les élections du Parlement Européen en Juin prochain. Pourquoi absolument avant ? Parce que le Président ne souhaite pas qu'on interprète le changement d’équipe comme une sanction pour les perdants. L’entrée au gouvernement de Patrick Devedjian lui donne donc déjà l’occasion d'opérer une redistribution par petites touches.
Ainsi, des rumeurs savamment distillées dans la presse laissent déjà entendre que Yade ne prendrait finalement pas la place de Jean Pierre Jouyet aux Affaires Européennes, après avoir été longtemps pressentie. La faute à son refus de participer à la bataille électorale du printemps prochain. On parlait, depuis des semaines, de flinguer Rachida Dati. Au tour désormais de Rama Yade d'être sous les feux de mauvaise rampe.
Bernard Abouaf, Johan Weisz