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insécurité

  • PARIS 19ème : Pour un vrai plan de lutte contre l’insécurité

    Pour les habitants de Paris XIXème et plus particulièrement ceux du quartier Curial-Cambrai l’année 2012 commence comme celle de 2011 a fini. Incivilités, vols, violences gratuites, véhicules incendiés… Le ras le bol des habitants et la résignation dominent.

    Ce quartier si longtemps délaissé par les pouvoirs publics a connu une nette amélioration de son visage urbain grâce à la politique volontariste des majorités de gauche successives (1995-2012). Politiques de résidentialisation, amélioration de l’éclairage public, réfection de la voierie… ce quartier a même eu le droit à l’intervention musclée des forces de l’ordre pour dénicher les trafiquants de drogues et d’armes qui sévissent sur le terrain.

    Il n’empêche l’insécurité des biens et des personnes demeurent encore aujourd’hui un enjeu fondamental. Les opérations « coups de poing » avec renfort de CRS et médias ne font plus illusion. Le quartier manque de présence policière visible. Selon un habitant, « les flics dans le quartier ne viennent que pour mettre de contraventions ».

    Oser écrire sur le sujet n’est ni stigmatisé mon arrondissement que j’adore ni renier les efforts accomplis. Il s’agit d’effectuer un constat lucide.

    Une violence gratuite insupportable

    Le 14 juillet 2011, le quartier Curial Cambrai a connu son lot de voitures brûlées, cocktails molotovs, jets de pierre, tirs de lances fusées sur les balcons de voisins ou voitures de policiers. Ces images étaient dignes des émeutes de banlieues de 2005.

    Le vendredi 31 décembre 2011, 8 voitures ont brulé dans le quartier curial-cambrai à Paris 19ème. L’incendie de ces véhicules (3 foyers de départs) a rompu les canalisations d’eau (les habitants sont restés privés d’eau une journée en veille de fête) ainsi que les câblages d’internet et du câble. A ce jour, les digicodes ne sont toujours pas réparés. Les dégradations dans ce quartier sont monnaies courantes.

    Ce weekend encore des dégradations ont eu lieu. Vous me direz il ne faut pas garer sa voiture dans les parkings ? Ben vous avez torts, car lorsque vous garer votre véhicule sur la voie publique dans le quartier vous avez la chance soit de vous la faire désosser ou voler (probablement par des garagistes) soit de vous faire briser ses vitres. Ces bris de glace permettent aux auteurs de dérober des peluches d’enfants, des GPS, le butin est maigre mais semble satisfaire les auteurs.

    Le plus souvent les voitures sont fouillées mais les délinquants repartent sans rien. Le plaisir de casser l’a emporté.

    Les Préfectures et le Ministère de l’intérieur ne diffusent plus les chiffres, mais la réalité des quartiers est cruelle. Les victimes perdent leurs journées au commissariat et en réparations, mais n’ont aucune chance de voir les auteurs des méfaits punis.

    La crise de l’école, le manque d’éducateurs de rue, de moyens pour les associations de quartiers, l’absence de réponses judiciaires pertinentes, la force du communautarisme et de la ghettoïsation amplifient la rupture de confiance entre les populations de ces zones et l’idée de République.

    Le ras le bol est puissant. Il conduira à l’abstention ou au vote extrême. L’insécurité et les incivilités quotidiennes restent un fléau français décourageant les bonnes volontés.

    La politique de la ville et sa résidentialisation améliore l’urbain mais ne change pas le quotidien.

    Il est plus que temps que de mettre « le paquet » sur la résidence Curial-Cambrai en termes de présence humaines : policiers, éducateurs, vidéo-protection…

    Ces investissements auront un prix, mais le renoncement n’est pas un choix acceptable.

    J’interpelle donc par la présente l’ensemble des pouvoirs publics, et plus particulièrement le Ministre de l’intérieur et le Préfet de Paris, pour que le quartier Curial-Cambrai fasse l’objet d‘un plan prioritaire de sécurité.

  • Le PSG face à un défi historique : sa survie

    Sport et violence, un sujet classique de philosophie. L’actualité récente de l’équipe de France et du Paris Saint Germain (PSG) montre à quel point le sport suscite la passion des masses. « Les Dieux du stade » sont souvent les représentants d’une ville, d’une nation, et d’espoir d’un monde meilleur ; parfois ils sont ridicules.

    Les supporters sont quant à eux souvent caricaturés, mais sont souvent de « braves types » cherchant seulement à vivre leur passion du sport et la transmettre. Malheureusement, depuis plusieurs années le football français est confronté à une montée de la violence et de l’intolérance dans les stades et à l’extérieur. Nos stades ne sont plus des sanctuaires.

    « Le bon père de famille » ne peut plus sans risque penser emmener son enfant assister à un match de football, partager un hot dog et boire une boisson gazeuse comme s’il se rendait au cinéma. Malgré la présence de stadiers, malgré les impressionnants dispositifs de police, l’insécurité règne.

    Par son absence de volontarisme, la Fédération Française de Football (FFF) et l’insuffisance des moyens de prévention a laissé la situation se dégrader. Football amateur ou football professionnel, l’arbitre n’est plus respecté, les insultes fusent, et la violence gangrène. Marseillaise sifflée, rixes entre supporteurs, dégradations de biens publics, violence à l’égard des forces de police… autant de manifestations de haine.

    Le club de la capitale, le Paris Saint Germain, PSG, est évidemment confronté lui aussi à ce type de difficultés, d’autant que l’antagonisme classique Capitale/Province perdure.

    Le PSG est divisé en deux virages hostiles : « les ultras » de la tribune d’Auteuil plutôt cosmopolite et antiraciste contre une partie du « kop de Boulogne » qui se revendique blanche et plutôt d'extrême droite. En février dernier, lors d’un match PSG-OM, un spectateur de la tribune Boulogne est frappé à mort par des supporteurs de la tribune Auteuil. De la banderole déployée " Pédophiles, chômeurs, consanguins, Bienvenue chez les Ch'tis " lors de la finale de la Coupe de France de 2008, aux incidents entre supporters, aux multiples affrontements avec la police la situation est devenue inacceptable et intenable pour le club et les pouvoirs publics.

    Cinq groupes de supporteurs du PSG ont été dissous pour violences. Il s'agit notamment de "Commando Loubard" et "Milice Paris" de la tribune de Boulogne, et des associations "Supras Auteuil 1991", "Paris 1970 la Grinta" et "les Authentiks" de la tribune d'Auteuil.

    Depuis, le PSG tente d’endiguer la violence et de changer d’image, pourtant rien n’y fait. Les insultes et saluts nazis restent légions. Lors de la première journée de L1 contre Saint-Etienne 249 supporteurs ont été interpellés aux abords du stade.

    Force est de constater que la police a souvent laissé faire et que le Club a tardé à prendre des mesures énergiques. Le Président Robin LEPROUX a décidé de prendre les choses en main en prenant des mesures sans précédant.

    Le PSG a instauré un plan anti-violence visant à faire disparaître les antagonismes entre les tribunes rivales en mélangeant les supporteurs des deux groupes lors des matchs. Pour réussir cet objectif, plusieurs mesures ont été adoptées tels le placement aléatoire des supporteurs, la disparition "temporaire" des abonnements, la création d’une tribune spéciale familles.

    La saison 2010-2011 sera inédite et permettra de juger rapidement du sérieux de l’engagement du Club et de l’efficacité du travail mis en œuvre.

    Pour l’heure la situation entre la Direction du club et ses associations de supporters demeure tendue comme l’a parfaitement illustré le match d’Europa League opposant le PSG au Maccabi Tel-Aviv.

    Sportivement, le Paris SG a pris une belle option sur la qualification à la phase de poules de l'Europa League en battant 2-0 (buts de Luyindula à la 3e minute et Hoarau à la 60e) l’équipe du Maccabi Tel-Aviv en barrages aller.
    Ce soir là, le stade est rempli d’à peine 10.000 spectateurs, un stade vide où même la sono du club bug, le Parc des Princes apparaît sans âme. Les gradins vides rendent l’ambiance morne.
    Le millier de supporters du Maccabi fait même au début du match plus de bruit que les supporters du club parisien.

    - L’interdiction des drapeaux


    L'élimination face au Maccabi Haïfa en 1998 (1-1 et 2-3) et surtout la défaite au PSG contre l'Hapoël Tel-Aviv (2-4) en 2006 suivie de la mort de Julien Quemener provoquée par des affrontements avec la police, et le lourd contexte international ont incité la Préfecture de police de Paris et le PSG à adopter pour le match PSG-Maccabi Tel-Aviv des mesures d’exception.

    Jean-Louis Fiamenghi, directeur de cabinet du préfet de police de Paris, avait prévenu: « On dit : Attention, vous venez assister à un match, supporteurs israéliens comme supporteurs du PSG, n’amenez pas de drapeaux de pays israéliens, palestiniens, etc… Parce que ça on ne le laissera pas passer ». Tous les drapeaux furent interdits pendant le match.

    La Préfecture de Paris avait déjà interdit les drapeaux tibétains lors du passage de la Flamme olympique en France et l’appel au boycott des jeux olympiques de Pékin.

    Lors de ce match : banderoles, drapeaux, appareils photos furent interdits. Ces mesures qui se banalisent sont pourtant manifestement attentatoires à nos libertés publiques. Elles constituent une véritable atteinte aux droits du supporter.

    - Le boycott du Parc


    Touché massivement pas des vagues massives d'interpellations depuis plusieurs mois, les principaux groupes de supporteurs parisiens ont renoncé à venir encourager leur équipe."On ne sera pas au stade, prévient-on à Auteuil. Il n'y a rien de prévu, pas de mouvement de contestation. En plus, ça maintient la pression sur le club qui ne sait pas quand on reviendra".

    La grogne des supporters a fait régner un silence de plomb dans un stade qui n'avait sans doute jamais été aussi vide.
    Un match sans intérêt et sans incident. L’ambiance coutumière du stade avec ses tambours, fumigènes et chants n’était pas là.

    Le club qui souhaite redorer son image n’est pas prêt de voir le bout du tunnel. La grève des supporters est sans précédant. Les deux virages rivaux qui, unis, ont recommencé à se parler, entendent bien s’unir contre le plan LEPROUX.

    Concertation dialogue, médiation et répression semblent insuffisants pour ramener la sérénité pour convaincre les Parisiens de retourner au stade en famille.

    L’équipe de Monsieur LEPROUX semble être déterminée à endiguer la violence et ramener le respect, la question est de combien de temps disposeront-ils ? Le PSG ne peut pas se permettre longtemps de jouer à domicile comme s’il jouait à l’extérieur ou à huit clos.

    Le club doit s’ouvrir à la société civile et réfléchir à une nouvelle stratégie en améliorant le « fan coaching » (pratique qui consiste à encadrer les supporters avec des gens connaissant le football et pas seulement des policiers) et en diversifiant son public. Il doit surtout participer à l’éducation des plus jeunes en multipliant les classes pilotes et initiatives en faveur des quartiers.

    Sans un tel changement des mentalités et pratiques, le PSG pourrait bien disparaître où se voir concurrencer par un nouveau club. La plupart des grandes villes européennes ont deux équipes (Espagne, Italie) et aujourd’hui certains espèrent l’émergence d’un second Club parisien qui pourrait jouer au stade France (à un moment l’entrepreneur Bernard Tapie a envisagé de s’investir dans une telle aventure). L’éditorialiste Christophe BARBIER soutient, quant à lui, l’idée de la suppression du club parisien et d’un changement de nom pour la création d’un Club du « grand Paris ».

    Cette année le PSG devra marquer des buts et gagner les cœurs des franciliens en changeant d’image. La survie du PSG est en jeu.