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police

  • Paris butcher offers beacon of hope for interfaith ties

    As France deals with the aftermath of religiously motivated attacks, a small butcher shop in Paris employing both Muslims and Jews offers lessons on good interfaith relations. Elizabeth Bryant reports from Paris.

    A butcher at work at Boucherie de L'Argonne in Paris

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  • Dans le 19e arrondissement de Paris, l'angoisse, malgré "l'esprit Charlie"

    Dans le quartier de la porte de la Villette, la bonne cohabitation de la communauté juive et musulmane n'est pas remise en cause par les attentats. Mais les incompréhensions existent. Et surtout, la peur du terrorisme a pris le dessus. 

    coexistence, communautés, égalité, fraternité, juif, musulman, chrétiens, islam radical


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  • Inventer la Police du Respect

    En France, l'article 78-2 du Code de procédure pénale autorise les agents de police judiciaire à « inviter à justifier, par tout moyen, de son identité toute personne à l'égard de laquelle existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner : qu'elle a commis ou tenté de commettre une infraction ; ou qu'elle se prépare à commettre un crime ou un délit ; ou qu'elle est susceptible de fournir des renseignements utiles à l'enquête en cas de crime ou de délit ; ou qu'elle fait l'objet de recherches ordonnées par une autorité judiciaire ».

    Afin d'éviter les contrôles de police au faciès qui stigmatisent les jeunes et les personnes de couleurs, le gouvernement Ayrault envisage la mise en place la délivrance d'un récépissé à l'issue des contrôles d'identités réalisés.

    Cette mesure a déjà été expérimentée avec succès aux États-Unis, au Canada, en Espagne, en Hongrie, en Bulgarie et en Grande-Bretagne. En France, elle est réclamée depuis de nombreuses années par les associations, dont SOS Racisme, mais très contestée par l'ancien Ministre de l'Intérieur Claude Guéant et les syndicats de police. Le nouveau Ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, semble pour sa part hésiter ; l'éventuel retour du matricule sur les uniformes des policiers, la remise d'une "carte de visite" ou encore l'installation de petites caméras qui filmeraient les interventions constituent pour l'heure des pistes de travail.

    A l'automne prochain, le Défenseur des droits, Dominique Baudis rendra public un rapport de réflexion générale sur les contrôles d'identité ; d'ici là un débat réel doit s'ouvrir sur les rapports citoyens-police.

    La gauche a raté la républicanisation de la Police

    En 1981, la gauche n'a pas réussi à faire une réforme de la police permettant la réconciliation avec les citoyens. Le Ministre de l'Intérieur Gaston Defferre préconisait alors une réponse policière ferme.

    En 1997, le gouvernement de Lionel Jospin a réussi sous l'impulsion de Jean Pierre Chevènement la féminisation et la « colorisation » de la Police ; De même, le développement de la police de proximité, les tournois sportifs entre policiers et jeunes, furent symboliquement importants, mais ils n'ont pas suffit à recréer le lien de confiance rompu. A l'échelle locale, de nombreux Maires ont mis en place des Contrats Locaux de Sécurité (CLS) organisant la transmission d'information et le partenariat entre les acteurs locaux.

    Ces réformes furent notables mais insuffisantes à modifier la culture policière française. Les policiers femmes ou issus de l'immigration restent discriminés dans leurs carrières (notations) et victimes de brimades ou remarques désobligeantes de leurs collègues. Parfois, ils sont même dans une logique de « zèle » pour apparaître aussi « durs » que leurs collègues.

    Tandis que de nombreux leaders socialistes reprenaient à leurs comptes le concept américain de tolérance zéro ; en 2006, Ségolène Royal a tenté de concilier la prévention et la nécessité de la répression dans le concept « d'ordre juste ».

    Dans la dernière campagne présidentielle, l'engagement n°30 de François Hollande proposait d'encadrer les contrôles d'identité « par une procédure respectueuse des citoyens».

    Le récépissé, un outil de mesure statistique

    A Toronto, le récépissé révèle que la police contrôle trois fois plus les « Noirs » que les « Blancs ». Selon une enquête menée en 2009 à Paris par le CNRS et l'Open Society Justice Initiative (OSJI), un « Arabe » a en moyenne huit fois plus de risques de se faire contrôler qu'un « Blanc », un « Noir » six fois plus. Le récépissé est ainsi un outil de mesure statistique utile ; mais il devra surtout servir aux changements de pratiques et à la facilitation des dépôts de plaintes contre les comportements inacceptables.

    Le rapport entre Citoyens et Police et plus particulièrement entre Jeunes et Police s'est distendu ; alors que les contrôles policiers sont trop souvent fondés sur l'apparence vestimentaire et une représentation ethnique conduisant à des contrôles vexatoires et humiliants, les outrages et actions judiciaires pour rébellions sont en pleine explosion.

    De surcroît, en cas de contestation du contrôle, la parole du citoyen reste faible face à celle de l'Agent assermenté que ce soit devant l'inspection Générale des services ou devant les Tribunaux. De nombreux parcours professionnels sont ainsi rendus impossibles du fait de ces condamnations pour amendes ou avec sursis prononcées qui entachent irrémédiablement le casier judiciaire de ces condamnés pour outrages. Les tribunaux rechignent à autoriser les demandes d'exclusion des dites condamnations des casiers judiciaires B2.

    La Police doit retrouver son Autorité et la confiance des citoyens

    Concrètement, ces dix dernières années, la culture du « chiffre » a mis une pression intenable sur les forces de Police qui n'ont ni les moyens humains ni matériels d'accomplir leurs missions. Dans la même soirée, le même Agent doit patrouiller, auditionner et enregistrer les plaintes, ou encore sortir les véhicules. De trop nombreux commissariats ne disposent pas du minimum acceptable pour l'accueil des victimes : salles d'écoute, personnels, distributeur de cafés...

    Ces conditions de travail extrêmes expliquent certains excès. Dans les quartiers difficiles, la rupture de confiance entre les populations de ces zones et l'idée de Police au service de tous est amplifiée.

    En principe, l'article 7 du Code de déontologie de la police nationale interdit déjà les contrôles au faciès ; en réalité, le profilage ethnique et les contrôles d'identité abusifs sont bien trop nombreux. Le seul moyen de réduire ces contrôles abusifs serait d'alourdir les procédures ; la surcharge de travail entrainée dissuadera les policiers les plus zélés de procéder à des contrôles non justifiés. La rédaction et remise d'un récépissé de contrôle proposé par le Premier ministre Ayrault va dans ce sens et permettra de restaurer la confiance, le respect, et l'autorité.

    La question de la formation des policiers, de leurs niveaux d'éducation, et de l'application réelle du « vouvoiement » est essentielle ; il conviendra également de réformer le contrôle des défaillances des services de police (Inspection Générale des Services, IGS) protecteurs de leurs statuts et des droits des citoyens pour qu'il soit plus transparent et impartial.

    La hiérarchie policière et les syndicats sont hostiles à ce qu'ils appellent « la stigmatisation » de « leurs troupes » ; mais les jeunes policiers souvent désemparés dans leurs nouvelles affectations savent très bien que contrôler dix à quinze fois le même jeune sans poursuite judiciaire ne sert à rien si ce n'est à humilier. Il faut retrouver une logique d'efficacité et de complémentarité dans l'action des services publics de la police et de la justice.

    La crédibilité de la gauche en matière de sécurité passera par la résorption de la fracture police-populations. Il est plus que temps d'inventer une Police respectueuse de la dignité des citoyens.

     

  • PARIS 19ème : Pour un vrai plan de lutte contre l’insécurité

    Pour les habitants de Paris XIXème et plus particulièrement ceux du quartier Curial-Cambrai l’année 2012 commence comme celle de 2011 a fini. Incivilités, vols, violences gratuites, véhicules incendiés… Le ras le bol des habitants et la résignation dominent.

    Ce quartier si longtemps délaissé par les pouvoirs publics a connu une nette amélioration de son visage urbain grâce à la politique volontariste des majorités de gauche successives (1995-2012). Politiques de résidentialisation, amélioration de l’éclairage public, réfection de la voierie… ce quartier a même eu le droit à l’intervention musclée des forces de l’ordre pour dénicher les trafiquants de drogues et d’armes qui sévissent sur le terrain.

    Il n’empêche l’insécurité des biens et des personnes demeurent encore aujourd’hui un enjeu fondamental. Les opérations « coups de poing » avec renfort de CRS et médias ne font plus illusion. Le quartier manque de présence policière visible. Selon un habitant, « les flics dans le quartier ne viennent que pour mettre de contraventions ».

    Oser écrire sur le sujet n’est ni stigmatisé mon arrondissement que j’adore ni renier les efforts accomplis. Il s’agit d’effectuer un constat lucide.

    Une violence gratuite insupportable

    Le 14 juillet 2011, le quartier Curial Cambrai a connu son lot de voitures brûlées, cocktails molotovs, jets de pierre, tirs de lances fusées sur les balcons de voisins ou voitures de policiers. Ces images étaient dignes des émeutes de banlieues de 2005.

    Le vendredi 31 décembre 2011, 8 voitures ont brulé dans le quartier curial-cambrai à Paris 19ème. L’incendie de ces véhicules (3 foyers de départs) a rompu les canalisations d’eau (les habitants sont restés privés d’eau une journée en veille de fête) ainsi que les câblages d’internet et du câble. A ce jour, les digicodes ne sont toujours pas réparés. Les dégradations dans ce quartier sont monnaies courantes.

    Ce weekend encore des dégradations ont eu lieu. Vous me direz il ne faut pas garer sa voiture dans les parkings ? Ben vous avez torts, car lorsque vous garer votre véhicule sur la voie publique dans le quartier vous avez la chance soit de vous la faire désosser ou voler (probablement par des garagistes) soit de vous faire briser ses vitres. Ces bris de glace permettent aux auteurs de dérober des peluches d’enfants, des GPS, le butin est maigre mais semble satisfaire les auteurs.

    Le plus souvent les voitures sont fouillées mais les délinquants repartent sans rien. Le plaisir de casser l’a emporté.

    Les Préfectures et le Ministère de l’intérieur ne diffusent plus les chiffres, mais la réalité des quartiers est cruelle. Les victimes perdent leurs journées au commissariat et en réparations, mais n’ont aucune chance de voir les auteurs des méfaits punis.

    La crise de l’école, le manque d’éducateurs de rue, de moyens pour les associations de quartiers, l’absence de réponses judiciaires pertinentes, la force du communautarisme et de la ghettoïsation amplifient la rupture de confiance entre les populations de ces zones et l’idée de République.

    Le ras le bol est puissant. Il conduira à l’abstention ou au vote extrême. L’insécurité et les incivilités quotidiennes restent un fléau français décourageant les bonnes volontés.

    La politique de la ville et sa résidentialisation améliore l’urbain mais ne change pas le quotidien.

    Il est plus que temps que de mettre « le paquet » sur la résidence Curial-Cambrai en termes de présence humaines : policiers, éducateurs, vidéo-protection…

    Ces investissements auront un prix, mais le renoncement n’est pas un choix acceptable.

    J’interpelle donc par la présente l’ensemble des pouvoirs publics, et plus particulièrement le Ministre de l’intérieur et le Préfet de Paris, pour que le quartier Curial-Cambrai fasse l’objet d‘un plan prioritaire de sécurité.