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claude guéant

  • Réponse à Henri Guaino, Le Front National est toujours raciste et d'extrême droite

    Henri Guaino, député UMP des Yvelines, plume de Nicolas Sarkozy, et gaulliste a publié dans «Le Monde» du mardi 17 décembre 2013 une tribune intitulée «le FN, populiste et poujadiste». Il y défend l’idée que ce parti serait au regard des lois de la République « un parti comme les autres » puisqu’on ne l’interdit pas. Selon lui, le Front National ne serait pas, ne serait plus, raciste mais son idéologie demeurerait inhumaine.

    Le FN apparaît comme candidat au pouvoir

    Henri Guaino pose une analyse classique sur les causes de la poussée frontiste, le FN surf sur les peurs de la société française : mondialisation, Europe, laïcité, immigration, sécurité… L’électeur français cherche à être protégé par l’Etat Nation. Dans ce contexte les promesses du parti relooké de Marine Le Pen attirent. D’autant que Marine Le Pen apparaît plus respectable que son trublion de père et que tactiquement le FN se place désormais comme un parti partisan d’un retour d’un Etat protecteur (dans son programme le FN a renoncé à ses positions ultralibérales, il prône désormais la retraite à 60 ans).

    A ces peurs s’ajoutent deux idées celle que le peuple a déjà essayé toutes les solutions politiques classiques (la dénonciation systématique de « l’UMPS » reçoit un bon écho dans l’opinion publique) et que la moralité des responsables politiques est entachée.

    Selon lui, le FN d’aujourd’hui est dangereux car il aspire réellement au pouvoir.

    Les liens du FN et l’idéologie d’extrême droite sont patents

    Henri Guaino défend une thèse contestable celle que « le FN n’est pas d’extrême droite tout simplement parce qu’il ne présente pas les caractéristiques attribuées aux mouvements d’extrême droite dans l’histoire ». Manifestement, Henri Guaino oublie la particularité de l’histoire de l’extrême droite française et ses caractéristiques intrinsèquement distinctes de celle de l’Allemagne par exemple. En effet, l’extrême droite française n’a pas la même base racialisée que la plupart des autres extrêmes droites d’Europe ; mais cette spécificité s’explique par le fait que l’idée même de Nation et d’Etat diffèrent selon les Etats européens. Elle n’ôte rien à son positionnement antisémite, xénophobe, raciste, anti-immigré, et inégalitaire.

    L’histoire de la fondation du Front National (fondateurs et organisations regroupées issus de la collaboration et de l'extrême droite à la française) et ses alliances européennes (par exemple au Jobbik, parti hongrois antisémite, anti-roms et anti-Immigrés) démontrent l’enracinement à l’extrême droite du Front National. Comme l’a déclaré l’ancien Ministre UMP François Baroin « Les candidats du Front national aux prochaines municipales, ils peuvent s'appeler Rassemblement Bleu marine, Bleu de cobalt, Bleu azur ou Bleu délavé ou tout ce que vous voulez, ça reste le Front national ».

    Un collectif d’historiens et de politologues (Nicolas Lebourg, Joël Gombin, Stéphane François, Alexandre Dézé, Jean-Yves Camus et Gaël Brustier, "FN, un national-populisme", Le Monde, 7 octobre 2013) a inscrit le FN dans l’histoire du national populisme. « Le national-populisme est installé dans notre vie politique depuis 130 ans. Il participe du système politique français de façon structurante. Le FN a évolué, étant aujourd’hui empreint de néopopulisme ».

    Le FN continu à se chercher des ennemis - des prétendus « antipatriotes » - et à stigmatiser l’étranger. Au regard de son idéologie le FN reste un parti foncièrement raciste en ce qu’il défend toujours la priorité nationale (contre les étrangers) et le droit du sang pour l’acquisition de la nationalité et se fonde en réalité encore sur le principe d’inégalité. Le fondateur du parti Jean Marie Le Pen a d’ailleurs clairement affirmé son intime conviction : « Je crois à l'inégalité des races, oui, bien sûr, c'est évident. Toute l'histoire le démontre, elles n'ont pas la même capacité, ni le même niveau d'évolution historique » (août 1996).

    Les derniers dérapages de ses candidats vis-à-vis de la Garde des sceaux Christiane Taubira illustrent de surcroit racisme épidermique anti-noir, anti-métissage, anti-France 2013. De même, les attaques incessantes des dirigeants du FN quant à la composition de l’Equipe de France montrent leur difficulté avec le métissage à l’œuvre au sein de la société française.

    Ainsi, il n’y a pas de sens à détacher le FN de l’histoire de l’extrême droite française. Le FN est le parti d’un Chef, dynastique, mais surtout d’un clan celui des Le Pen.

    La non-interdiction du FN ne démontre pas sa respectabilité

    Pour Henri Guaino, «Si le FN est fasciste, nazi, raciste, il est inconséquent de ne pas demander son interdiction. Mais qui la demande ? Au regard des lois de la République, c'est donc un parti comme les autres. Au regard de l'idéologie, pas vraiment ». Cette formule indique clairement la difficulté de l’analyse de Monsieur Guaino.

    En définissant le FN comme parti républicain ou au moins comme un parti ayant accepté le principe de la compétition électorale Henri Guaino ouvre la possibilité d’alliances UMP – FN, en rappelant son idéologie il invite Marine Le Pen à finir sa mutation.

    En tout état de cause, Henri Guaino néglige le fait que le FN et ses dirigeants sont souvent judiciairement condamnés pour leurs propos haineux. Le FN reste enfermé dans sa doctrine de haine. Marine Le Pen a toujours refusé de condamner les propos de son père sur la Shoah ou ses propos terrifiant sur la tuerie d'Oslo et d'Utoya. Jean Marie Le Pen avait fustigé la "naïveté" du gouvernement norvégien face au "danger" du "terrorisme" et de "l'immigration massive, qui est la cause principale, semble-t-il, dans l'esprit de ce fou meurtrier".

    Il convient de même de rappeler que Marine Le Pen a lors de son premier meeting de la présidentielle à Metz le 11 décembre 2011, a fait siffler les noms de Georges-Marc Benamou et de Bernard-Henri Lévy, accusés de ne pas être patriotes.

    Surtout, et c’est sans doute sa première faute politique personnelle marquant l’échec de sa tentative dédiabolisation. Marine Le Pen s’est rendue à l'invitation du dirigeant du parti d'extrême droite FPÖ, Heinz-Christian Strache, à Vienne, à un bal organisé - le jour de la commémoration du 67e anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz- par des corporations d’extrêmes droites interdisant l’entrée aux juifs et aux femmes. Pris dans son corpus idéologique, Marine Le Pen n’a jamais réussi à expliquer pourquoi il était à ses yeux important de se rendre dans une telle soirée. Il faut dire racisme et antisémitisme sont rarement rationnels.

    Nous n’avons pas su interdire le FN à ses débuts. Sans doute nous manquait-il la conscience de son potentiel danger (beaucoup croyaient que la bête immonde était définitivement enterrée), privilégions nous la préférence de combattre front contre front, indiscutablement l’arsenal juridique manquait.

    Contrairement à l’Allemagne qui de par son histoire s’est donné une Cour constitutionnelle capable de protéger le caractère républicain des partis œuvrant à la vie démocratique du pays. L'article 21 alinéa 2 de la Loi Fondamentale allemande prévoit qu'un parti « affichant des idées, programmes ou des actes antirépublicains pourra être interdit, ses moyens financiers confisqués et ses dirigeants interdits d'entrée dans un parti politique ».

    Comme l’a montré la croissance et le succès électoral du parti grec ouvertement néo-nazi l’Aube doré (21 députés) ce débat n’est pas clos, puisqu’au final lorsque l’extrême droite franchi le stade de la violence ou du complot contre les institutions, le sursaut peut provenir de l’arrestation de ses membres voir un jour de la dissolution.

    La violence n’est jamais loin du FN. Dans une interview datée du 16 décembre 2013 donnée à Libération, Henri Guaino précise sa thèse en déclarant : « Il n’y a pas par exemple au FN la violence qu’on trouve dans le fascisme dès ses débuts ». Henri Guaino fait en l’espèce preuve de mauvaise foi. Historiquement violences, FN et nébuleuse d’extrême droite ont toujours eu des liens.

    Le service d’ordre - département protection sécurité (DPS) - du Front National et son caractère quasi militaire (composé d’anciens militaires, policiers avec casques et uniformes) témoigne de l’existence d’une tentation depuis l’origine du parti de ne pas trancher entre conquête du pouvoir par les urnes ou par la rue.

    Le 30 mai 1997, Jean Marie Le Pen a lui-même agressé physiquement la Maire socialiste de Mantes-la-Ville Annette Peulvast-Bergeal. Ibrahim Ali a été tué par des colleurs d’affiches membres du FN le 21 avril 1995, Brahim Bouaram a été jeté en marge du défilé FN à la seine le 1er mai 1995 l’histoire du mouvement F-Haine a toujours été lié à la myriade de la mouvance skinhead néonazie.

    Les membres des jeunesses identitaires, le mouvement de Serge Ayoub « Troisième Voie » (dissous en 2012), reste dans la grande famille de l’extrême droite et bizarrement jamais le FN ne condamne leurs existences ou dérives.

    Monsieur Guaino le Front National n’a pas changé, il peut donner des signes d’évolution tactiques pour glaner plus de voix ici où là et conquérir des postes, mais son logiciel raciste reste au cœur de son ADN.

  • La fin de l'homme politique avocat ?

    Depuis l’affaire Cahuzac, la notion de conflit d’intérêt revient au cœur du débat comme une des facettes de la corruption ou des mélanges de genre créant la suspicion sur la probité des décideurs publics.

    Au lendemain de la confession cathodique de Cahuzac, le gouvernement a pris une mesure forte : supprimer la mesure adoptée dans les derniers mois du quinquennat de Sarkozy qui offrait à ses parlementaires, anciens Ministres, et attachés parlementaires la possibilité de se reconvertir en tant qu’Avocat sans formation ni examen spécifiques.

    Cette mesure était perçue comme un passe-droit et un privilège pour une classe politique déconsidérée, elle était inacceptable et humiliante en ce qu’elle laissait à penser que quelques années en politique pouvait remplacer le long et laborieux parcours d’accès à la profession d’Avocat ; surtout, elle négligeait le fait que pour devenir Avocat les étudiants bénéficient de cours de déontologie et d’une épreuve à fort coefficient dans ce domaine.

    Cette mesure s’inscrivait aussi dans un timing où la profession cherche à limiter son accès en augmentant les frais et en réfléchissant à l’instauration d’un numerosclosus.

    Le Décret passerelle abrogé

    Aujourd’hui, tenant la promesse de François Hollande candidat et celle de Christiane Taubira rappelée lors de la rentrée solennelle du Barreau de Paris le gouvernement a officiellement abrogé le décret passerelle du 3 avril 2012 qui instaurait un nouvel accès dérogatoire à la profession d'avocat au profit des parlementaires par le Décret n° 2013-319 du 15 avril 2013 supprimant les conditions particulières d'accès à la profession d'avocat des personnes exerçant des responsabilités publiques.

    Pour le Bâtonnier de Paris, Christiane Féral-Schuhl, cet « accès dérogatoire » était « injuste et préjudiciable tant à l'image de (la) profession qu'à la qualité de l'accompagnement des justiciables ».

    Avocat, la reconversion en vogue

    De nombreux responsables politiques ont bénéficié de ce décret ou de bienveillance pour obtenir le droit de porter la précieuse Robe noire et surtout de rejoindre avec leurs carnets d’adresses des Cabinets d’Avocats.

    François Baroin (UMP), Hervé de Charrette, Dominique de Villepin, Rachida Dati, Frédéric Lefebvre (UMP), Jean Glavany (PS), Christophe Caresche (PS), Noël Mamère (Verts), Claude Guéant (UMP) et Jeannette Bougrab (UMP) sont devenus Avocats après leur passage en politique. Selon la Commission de réflexion sur la prévention des conflits d’intérêts, beaucoup ont pu devenir Avocat « sans posséder toutes les expériences ou les diplômes requis » (http://www.liberation.fr/politiques/01012306582-au-barreau-de-paris-des-deputes-un-peu-trop-portes-sur-la-robe).

    Avec cette abrogation, le Conseil de l'Ordre départemental conserve la maîtrise de son Tableau (l’inscription au Barreau) en émettant un avis favorable ou défavorable susceptible d'appel.

    La prochaine étape consiste maintenant à réformer les possibilités d’exercice de la profession d’‘Avocat et d’élu de la République.

     

  • PARIS 19ème : Pour un vrai plan de lutte contre l’insécurité

    Pour les habitants de Paris XIXème et plus particulièrement ceux du quartier Curial-Cambrai l’année 2012 commence comme celle de 2011 a fini. Incivilités, vols, violences gratuites, véhicules incendiés… Le ras le bol des habitants et la résignation dominent.

    Ce quartier si longtemps délaissé par les pouvoirs publics a connu une nette amélioration de son visage urbain grâce à la politique volontariste des majorités de gauche successives (1995-2012). Politiques de résidentialisation, amélioration de l’éclairage public, réfection de la voierie… ce quartier a même eu le droit à l’intervention musclée des forces de l’ordre pour dénicher les trafiquants de drogues et d’armes qui sévissent sur le terrain.

    Il n’empêche l’insécurité des biens et des personnes demeurent encore aujourd’hui un enjeu fondamental. Les opérations « coups de poing » avec renfort de CRS et médias ne font plus illusion. Le quartier manque de présence policière visible. Selon un habitant, « les flics dans le quartier ne viennent que pour mettre de contraventions ».

    Oser écrire sur le sujet n’est ni stigmatisé mon arrondissement que j’adore ni renier les efforts accomplis. Il s’agit d’effectuer un constat lucide.

    Une violence gratuite insupportable

    Le 14 juillet 2011, le quartier Curial Cambrai a connu son lot de voitures brûlées, cocktails molotovs, jets de pierre, tirs de lances fusées sur les balcons de voisins ou voitures de policiers. Ces images étaient dignes des émeutes de banlieues de 2005.

    Le vendredi 31 décembre 2011, 8 voitures ont brulé dans le quartier curial-cambrai à Paris 19ème. L’incendie de ces véhicules (3 foyers de départs) a rompu les canalisations d’eau (les habitants sont restés privés d’eau une journée en veille de fête) ainsi que les câblages d’internet et du câble. A ce jour, les digicodes ne sont toujours pas réparés. Les dégradations dans ce quartier sont monnaies courantes.

    Ce weekend encore des dégradations ont eu lieu. Vous me direz il ne faut pas garer sa voiture dans les parkings ? Ben vous avez torts, car lorsque vous garer votre véhicule sur la voie publique dans le quartier vous avez la chance soit de vous la faire désosser ou voler (probablement par des garagistes) soit de vous faire briser ses vitres. Ces bris de glace permettent aux auteurs de dérober des peluches d’enfants, des GPS, le butin est maigre mais semble satisfaire les auteurs.

    Le plus souvent les voitures sont fouillées mais les délinquants repartent sans rien. Le plaisir de casser l’a emporté.

    Les Préfectures et le Ministère de l’intérieur ne diffusent plus les chiffres, mais la réalité des quartiers est cruelle. Les victimes perdent leurs journées au commissariat et en réparations, mais n’ont aucune chance de voir les auteurs des méfaits punis.

    La crise de l’école, le manque d’éducateurs de rue, de moyens pour les associations de quartiers, l’absence de réponses judiciaires pertinentes, la force du communautarisme et de la ghettoïsation amplifient la rupture de confiance entre les populations de ces zones et l’idée de République.

    Le ras le bol est puissant. Il conduira à l’abstention ou au vote extrême. L’insécurité et les incivilités quotidiennes restent un fléau français décourageant les bonnes volontés.

    La politique de la ville et sa résidentialisation améliore l’urbain mais ne change pas le quotidien.

    Il est plus que temps que de mettre « le paquet » sur la résidence Curial-Cambrai en termes de présence humaines : policiers, éducateurs, vidéo-protection…

    Ces investissements auront un prix, mais le renoncement n’est pas un choix acceptable.

    J’interpelle donc par la présente l’ensemble des pouvoirs publics, et plus particulièrement le Ministre de l’intérieur et le Préfet de Paris, pour que le quartier Curial-Cambrai fasse l’objet d‘un plan prioritaire de sécurité.

  • Le 14 juillet 2011, une fête nationale citoyenne et métisséee

    Mon 14 juillet 2011 a commencé par la triste réalité des quartiers : incivilités et violences urbaines.

    Les Préfectures et le Ministère de l’intérieur ne diffusent plus les chiffres, mais la réalité des quartiers est cruelle. Voitures brûlées, cocktails molotovs, jets de pierre, tirs de lances fusées sur les balcons de voisins ou voitures de flics, les images sont dignes des émeutes de 2005. Depuis plusieurs mois déjà, on pouvait noter une recrudescence (dans un certain silence médiatique) des violences : attaques de commissariats, guerre de bandes… sans que cela n’émeuve les pouvoirs publics.

    Comme certains gardiens d’immeubles le disent : « leur fête nationale n’est pas la nôtre ». Cette violence, ce rituel obligé, n’apporte rien. Elle jette encore plus l’opprobre sur les quartiers difficiles et leurs habitants. Le ras le bol est profond ; les opérations « coups de poing » avec renfort de CRS et médias ne font plus illusion. L’insécurité et les incivilités quotidiennes restent un fléau français décourageant les bonnes volontés.

    Faire ce constat n’est pas stigmatisé c’est comprendre l’enjeu posé ; la France n’a toujours pas réglé la question de ses quartiers ghettos. La politique de la ville et sa résidentialisation améliore l’urbain mais ne change pas le quotidien. La crise de l’école, le manque d’éducateurs de rue, de moyens pour les associations de quartiers, l’absence de réponses judiciaires pertinentes, la force du communautarisme et de la ghettoïsation amplifient la rupture de confiance entre les populations de ces zones et l’idée de République.

    La France doit retrouver la force du projet républicain en lui donnant une déclinaison concrète.

    L’Egalité des chances, l’Egalité, ne doivent pas être de simples vœux pieux désincarnés, la France métissée est une réalité, ces enfants de la République ont besoin d’un nouveau projet de Vivre Ensemble prenant en compte cette nouvelle France.

    Les propositions existent mais depuis le 21 avril 2002 toute une génération se demandait si des victoires étaient encore possibles. Eric Zemmour, Brice Hortefeux, Claude Guéant rythment le détricotage de nos idéaux.

    Il nous aura fallu résister à « la lepénisation des esprits », au ministère de l’immigration et de l’identité nationale, aux tests ADN, aux discours de haine,

    il nous aura fallu protéger les enfants sans papiers,

    il nous aura fallu protéger les Lois mémorielles des tentations d’abrogation,

    il nous aura fallu combattre les Lois durcissant les conditions d’accueil des migrants en France,

    et il nous aura fallu apprendre à mener ces combats avec le plus grand nombre de partenaires dans le respect et l’unité.

    Les victoires furent trop rares, mais porteuses d’espoir ; la lutte contre les discriminations et ses « testing » est un bel exemple de réussite.

    Malgré tout, le prétendu lifting du FN, le développement de la Droite populaire, et la course d’Hortefeux et de Guéant derrière les électeurs FN a affaibli le cordon sanitaire posé dans les années 80 par SOS Racisme.

     « La France c'est nous »

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    De ce constat est né la volonté de renouer avec un grand rassemblement antiraciste pour réaffirmer à tous que les français restent partisans des valeurs républicaines à commencer par celle d’Egalité.

    Le Concert pour l’égalité s’inscrit dans la suite logique de la campagne "La France, c'est nous", lancée en 2010 par SOS Racisme en réaction au débat sur l'identité nationale initié par Eric Besson, alors ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale.

    Depuis un an, partout en France, SOS Racisme travaille localement avec les associations de quartiers (ZY’VA…), les mouvements de lutte contre le sexisme (Oser le féminisme, NPNS…), l’homophobie (LGBT, SOS Homophobie…), l’antisémitisme et le racisme (UEJF, LICRA…) et les acteurs de la transformation sociale (UNEF, CFDT, CGT…). La liste atteint les 70 partenaires associatifs.

    Les organisations de défense des droits de l’homme (France Libertés…) et de solidarité avec les Révolutions arabes étaient également présentes ce 14 juillet 2011 sur le Champs de Mars.

    Ce 14 juillet a commencé par l’installation des stands dans une ambiance militante. Petit à petit, le village associatif pris forme. Militants parisiens ou de province, jeunes ou anciens, militants historiques ou militants fraichement débarqués dans SOS Racisme, en « backstage » ou en « diff » le dévouement et la détermination à faire de cet événement une réussite est puissant.

    Vu l’intensité des sentiments de fierté et de fraternité, de manière très subjective, et forcément non exhaustive, mes meilleurs moments de la journée furent : les retrouvailles avec les Potes de toute la France venus aider, assister à l’impressionnant déploiement des « schtroumpfs orange », le briefing géant de 12h00, les prises de parole des révolutionnaires arabes : Zineb El Rhazaoui (membre du collectif marocain du 20 février) et Lama Atassi (France Syrie Démocratie), le tour des stands associatifs avec Bertrand Delanoë, Eva Joly, Harlem Désir, et François Hollande, la glace partagée avec Myriam et Klug, ma discussion sur la transparence avec Eva Joly, l’attente devant l’accueil presse avec Florence Aubenas, la négociation des bracelets pour faire entrer les copains, le punch et le champagne du cocktail, les retrouvailles avec les anciens, la discussion avec Benabar sur son implication en faveur de SOS Racisme, le pied de scène avec Dom, et bien sûr ce formidable final : artistes et militants mélangés, unis, sur scène sur Let’s the sushnine (Laissons entrer le soleil).

     

     

    1 246 021 personnes présentes sur le Champs de Mars, le Président de SOS Racisme Dominique Sopo et son équipe ont gagné le pari. Réunir le jour de la fête nationale « tous ceux qui, face à une ambiance lourde, faite de libération de la parole raciste et de la stigmatisation de plus en plus décomplexée de fractions croissantes de la population, sont attachés au vivre-ensemble et refusent de voir se construire une société de haine de l'autre, de la méfiance, de la peur, de l'aigreur ».

    A 18h précises, le rappeur Big Ali avait ouvert le concert, accompagné de vidéos de SOS Racisme depuis sa création en 1984, tandis que des mains jaunes où est tracé le slogan «Touche pas à mon pote», symboles de l'association, étaient brandies dans le public avec des ballons rouges en forme de cœur. Au fond, la scène des enfants tenaient une banderole sur laquelle était inscrit «la France, c'est nous».

    Abd Al Malik, Anggun, Benabar, Big Ali, Enzo et Djenev, HK et les saltimbanks, Idir, Joyce Jonathan, Gregoire, Nolwenn Leroy, les Nèg'Marrons, Yannick Noah, Pascal Obispo, Shy’m, Soprano, une vingtaine d’artistes se sont succédés sur scène.

    Steevy Gustave, le grand organisateur, de cet événement est sur tous les fronts. Les artistes présents, les duos improbables sur scène c’est lui. Comme d’habitude son ami Hermann Ebongue est à ses côtés ; tout d’un coup le stress : Yannick Noah doit monter sur scène il n’a pas son T-shirt de « Bénévole SOS Racisme », je lui ai laissé le mien ; quelques minutes plus tard il n’y a plus assez d’alcool pour les artistes, vite il faut rapatrier l’alcool du cocktail pour les superstars présentes.

    Un Concert à 1,2 millions de personnes c’est une organisation où à chaque instant l’échec est possible. Annie, Ajah, Aline, Barbara, Blaise, Coralie, David, Delphines, Etienne, Gaëlle, Flora, Guillaume, Hadrien, Herman, Lassana, Layla, Loïc, Marouane, Mathieu, Marions, Myriam, Sarah, Simona, Steevy, Tristan, Victoria (…), les chefs d’équipe, les militants, le SO, vous avez été supers et ce jour là la famille SOS s’est honorée et a montré qu’elle existe !

    Comme la foule l’a scandé : SOS Racisme vit, SOS Racisme vivra !

    Ce spectacle était préparé depuis un an avec le formidable travail de très grosses et petites associations partenaires et du sens y a été donné grâce aux militants, au village associatif, ses débats, ses bars, ou encore ses spectacles urbains. 1,2 millions de personnes dans une ambiance « bonne enfant » épris d’Egalité et requinqués pour affronter les prochaines batailles.

    Les responsables politiques ne s’y sont pas trompés, il fallait être présent ce jour là pour entendre l’envie des Français d’Egalité, de Solidarité, d’Unité, de République.

    On a pu croiser : David Assouline (PS), Martine Aubry (PS), Roselyne Bachelot (UMP), Pascale Boistard (Mairie de Paris), Jean-Louis Borloo (Parti radical), Alexis Corbière (PG), Bertrand Delanoë (Maire de Paris), Harlem Désir (PS), Julien Dray (PS), Anne Hidalgo (PS), François Hollande (PS), Eva Joly (EELV), Jérôme Guedj (PS), Faouzi Lamdaoui (PS), Sandrine Mazetier (PS), Jean Vincent Placé (EELV), Danièle Simmonet (PG), Olga Trostiansky (Mairie de Paris) et de nombreux responsables syndicaux et associatifs.

    Après le formidable feu d’artifice illuminant la Tour Eiffel, les participants à ce Concert pour l’Egalité ont pu rentrer dans leurs villes plein d’images dans les yeux mais aussi plein d’énergie pour affronter les batailles du quotidien pour faire de l’Egalité la réalité de demain.

    Ce concert citoyen et métissé a rappelé que nous sommes majoritaires en France. Le militantisme ça sert et le vivre ensemble est possible ; la promesse de ne rien lâcher sera tenue !

    Pour moi, c’était mon meilleur 14 juillet. La France peut être fière d’avoir une nouvelle génération militante.

    Merci à tous les partenaires.

    Merci à tous les Potes.

    Nos Potes disparus auraient été fiers de nous Tous.

     Liberté, Egalité, Solidarité, Unité, République