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violence

  • « Apaiser la société pour mieux vivre ensemble? »

    Intervention au Colloque du CRIF

    « Apaiser la société pour mieux vivre ensemble? »

    Mercredi 17 septembre 2014

     1ère table-ronde : « Agir dans la société civile  »

    modérée par Marc Knobel- Directeur des Etudes du Crif – Intervenants :

    • Mahor Chiche, Adjoint au Maire de Paris 19 chargé de la démocratie locale, de la mémoire et des relations avec le monde combattant
    • Jean-Philippe Moinet, auteur, fondateur-directeur de la Revue Civique
    • Jean-Louis Sanchez, président des Ateliers du Vivre ensemble et de la Fraternité

     

    Mesdames, Messieurs,

    Je remercie Françis Kalifat et le CRIF pour son invitation ainsi qu’évidement Marc Knobel que j’ai eu le plaisir d’avoir pour enseignant. Je vous prie de bien vouloir excuser l’absence du Maire du 19ème François Dagnaud que je représente ici.

     

    1-Le défi du maintien d’une société plurielle

    Construire «  une société apaiséepour mieux vivre ensemble ? », il y’avait peu de temps encore cela s’appeler défendre la République et ses valeurs, mais aujourd’hui nous sentons bien l’effritement du socle social, de nos valeurs humanistes et des capacités de dialogues.

    Depuis 2000 et la seconde intifada, un mauvais climat s’est installé en France, on pourrait même remonter aux sources à savoir la 1ère guerre du golfe pour remarquer une certaine cristallisation des tensions communautaires dans notre pays.  

    Résultats électoraux ou désagrégation quotidienne du corps social au point que certains décident de s’engager dans des logiques de haine, d’antisémitisme et de racisme assumé. De Dieudonné à Toulouse et les crimes de Merah, de Bruxelles et Mehdi Nemmouche au terrorisme international et l’engagement de français à l’étranger. Et puis, banalité du racisme et antisémitisme ordinaire où les préjugés font que l’on en se mélange plus, l’on ne se respecte plus. Les logiques communautaristes sont à l’œuvre tandis que les projets rassembleurs trouvent plus difficilement  écho.

    A vrai dire trop souvent, on ne se connait plus. L’École républicaine qui devrait être un formidable rempart connait une crise de sens et une exfiltration vers le privé qui casse toute logique de Vivre Ensemble. A l’évidence, l’enjeu de la construction d’une société apaisée passera par une redéfinition des missions et rôle de l’École, et d’un travail sur la diversité des publics accueillis.

     

    2-Focus sur paris 19 et l’enjeu du Vivre ensemble

    Le 19ème est un arrondissement parisien connu pour la vitalité de son Vivre ensemble comme l’illustre l’esprit fraternel de Belleville.

    Le 19e et ses 90 nationalités est une mosaïque de cultures, d’identités, d’origines, d’expériences, de couleurs, de religions.

     ·  Le 19e est un arrondissement populaire regroupant des populations sociologiquement et économiquement très diverses. Du « bobo » au public les plus fragiles…

    ·     Cette mosaïque et cette diversité sont évidemment une richesse pour le 19e, c’est à la base de son identité, à l’image de toute les « ville-monde ».

    C’est dans le 19e que des enfants de toutes les couleurs franchissent le fronton d’une école où sont gravés le nom et la mémoire des enfants juifs déportés, C’est ici qu’une gare RER portera bientôt le beau nom de Rosa Parks, figure de tous les combats pour la dignité et contre tous les racismes, C’est ici que nos monuments aux morts sont honorés par des enfants dont les grands-parents ne vivaient pas en France à l’époque des guerres commémorées, c’est ici que Noël, Roch Hachana, Kippour, l’Aïd, le nouvel an chinois sont des fêtes partagées.  Et pourtant cet été, en France,nous avons vu des scènes de haine et de violence inacceptables en République, mais la grande différence avec les années 2000 ou 30 réside dans le fait que les élites politiques de ce pays et en particulier à l’échelon local ont bien identifié la montée de ces périls et mis en place des projets favorisant le respect, l’échange, le Vivre Ensemble.

    ·       Cet équilibre est par définition toujours fragile, toujours en tension, parce que le repli sur soi et le rejet des autres est une tentation toujours forte lorsque la société connaît des crispations, des ruptures.

    Crise économique, nombre important de précaires et une jeunesse souvent sans perspective qui préfère « l’argent facile ».

     ·   C’est pourquoi la promotion du vivre-ensemble est une notion fondamentale dans la définition des politiques publiques conduites par la Mairie du 19e.

    ·        La Mairie du 19e ne tient pas à elles seules tous les instruments de mesure, de contrôle ou de préservation du vivre-ensemble : ainsi, nous n’avons pas de compétences directes en matière de police et de justice, nous ne définissons pas les lois qui protègent, nous n’intervenons pas dans le contenu des enseignements dispensés dans les écoles.

    ·     Cependant, notre volonté est de faire se partager les mémoires, pour les faire vivre dans le creuset de la République et dans la fidélité à nos engagements en faveurs des Droits de l’Homme.

    ·        Dans ces conditions, la laïcité est évidemment la pierre angulaire de notre investissement sur le terrain. Une laïcité ouverte, qui ne rejette personne mais s’ouvre au contraire largement vers les autres, dans le respect de la loi et des personnes.

     

    ·         Quelques exemples concrets des actions menées sur Paris 19e :

    - Parcours Mémoire : 350 collégiens de 7 collèges publics et privés rassemblés aux Buttes Chaumont pour échanger avec les anciens combattants

    - Ouverture de toutes les cérémonies commémoratives aux jeunes des écoles, publiques, privées/confessionnelles

    - Conseils de quartier et démocratie locale

    - Fêtes de quartiers

    - Éducation populaire

    - Salle municipale polyvalente pour les évènements familiaux privés

    -Accueil en Mairie de la maison Itzhak Rabin pour échanger sur la paix

    - Soutien aux associations promouvant le vivre-ensemble

    - Dialogue régulier avec la police et la justice pour apprécier, sur le terrain, la sensibilité des tensions qui peuvent y être constatées.

    Ces démarches sont régulières et dépendent de l’investissement de chaque acteur, mais pour construire une société apaisée et « un mieux vivre ensemble » il faut parvenir à créer les conditions de synergies entre les différents acteurs locaux (réussir à décloisonné scolaire/périscolaire ; privé/public…) et face à cet enjeu la Mairie est à l’évidence le lieu de mobilisation et de partage d’expériences réussies le plus adéquat.

    La Mairie du 19e se veut un lieu ouvert aux habitants et d’expression concrète de la Fraternité républicaine et sera ravi d’accueillir de telles rencontres porteuses de l’espoir d’un mieux vivre-ensemble

    Je vous remercie.

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  • Réponse à Henri Guaino, Le Front National est toujours raciste et d'extrême droite

    Henri Guaino, député UMP des Yvelines, plume de Nicolas Sarkozy, et gaulliste a publié dans «Le Monde» du mardi 17 décembre 2013 une tribune intitulée «le FN, populiste et poujadiste». Il y défend l’idée que ce parti serait au regard des lois de la République « un parti comme les autres » puisqu’on ne l’interdit pas. Selon lui, le Front National ne serait pas, ne serait plus, raciste mais son idéologie demeurerait inhumaine.

    Le FN apparaît comme candidat au pouvoir

    Henri Guaino pose une analyse classique sur les causes de la poussée frontiste, le FN surf sur les peurs de la société française : mondialisation, Europe, laïcité, immigration, sécurité… L’électeur français cherche à être protégé par l’Etat Nation. Dans ce contexte les promesses du parti relooké de Marine Le Pen attirent. D’autant que Marine Le Pen apparaît plus respectable que son trublion de père et que tactiquement le FN se place désormais comme un parti partisan d’un retour d’un Etat protecteur (dans son programme le FN a renoncé à ses positions ultralibérales, il prône désormais la retraite à 60 ans).

    A ces peurs s’ajoutent deux idées celle que le peuple a déjà essayé toutes les solutions politiques classiques (la dénonciation systématique de « l’UMPS » reçoit un bon écho dans l’opinion publique) et que la moralité des responsables politiques est entachée.

    Selon lui, le FN d’aujourd’hui est dangereux car il aspire réellement au pouvoir.

    Les liens du FN et l’idéologie d’extrême droite sont patents

    Henri Guaino défend une thèse contestable celle que « le FN n’est pas d’extrême droite tout simplement parce qu’il ne présente pas les caractéristiques attribuées aux mouvements d’extrême droite dans l’histoire ». Manifestement, Henri Guaino oublie la particularité de l’histoire de l’extrême droite française et ses caractéristiques intrinsèquement distinctes de celle de l’Allemagne par exemple. En effet, l’extrême droite française n’a pas la même base racialisée que la plupart des autres extrêmes droites d’Europe ; mais cette spécificité s’explique par le fait que l’idée même de Nation et d’Etat diffèrent selon les Etats européens. Elle n’ôte rien à son positionnement antisémite, xénophobe, raciste, anti-immigré, et inégalitaire.

    L’histoire de la fondation du Front National (fondateurs et organisations regroupées issus de la collaboration et de l'extrême droite à la française) et ses alliances européennes (par exemple au Jobbik, parti hongrois antisémite, anti-roms et anti-Immigrés) démontrent l’enracinement à l’extrême droite du Front National. Comme l’a déclaré l’ancien Ministre UMP François Baroin « Les candidats du Front national aux prochaines municipales, ils peuvent s'appeler Rassemblement Bleu marine, Bleu de cobalt, Bleu azur ou Bleu délavé ou tout ce que vous voulez, ça reste le Front national ».

    Un collectif d’historiens et de politologues (Nicolas Lebourg, Joël Gombin, Stéphane François, Alexandre Dézé, Jean-Yves Camus et Gaël Brustier, "FN, un national-populisme", Le Monde, 7 octobre 2013) a inscrit le FN dans l’histoire du national populisme. « Le national-populisme est installé dans notre vie politique depuis 130 ans. Il participe du système politique français de façon structurante. Le FN a évolué, étant aujourd’hui empreint de néopopulisme ».

    Le FN continu à se chercher des ennemis - des prétendus « antipatriotes » - et à stigmatiser l’étranger. Au regard de son idéologie le FN reste un parti foncièrement raciste en ce qu’il défend toujours la priorité nationale (contre les étrangers) et le droit du sang pour l’acquisition de la nationalité et se fonde en réalité encore sur le principe d’inégalité. Le fondateur du parti Jean Marie Le Pen a d’ailleurs clairement affirmé son intime conviction : « Je crois à l'inégalité des races, oui, bien sûr, c'est évident. Toute l'histoire le démontre, elles n'ont pas la même capacité, ni le même niveau d'évolution historique » (août 1996).

    Les derniers dérapages de ses candidats vis-à-vis de la Garde des sceaux Christiane Taubira illustrent de surcroit racisme épidermique anti-noir, anti-métissage, anti-France 2013. De même, les attaques incessantes des dirigeants du FN quant à la composition de l’Equipe de France montrent leur difficulté avec le métissage à l’œuvre au sein de la société française.

    Ainsi, il n’y a pas de sens à détacher le FN de l’histoire de l’extrême droite française. Le FN est le parti d’un Chef, dynastique, mais surtout d’un clan celui des Le Pen.

    La non-interdiction du FN ne démontre pas sa respectabilité

    Pour Henri Guaino, «Si le FN est fasciste, nazi, raciste, il est inconséquent de ne pas demander son interdiction. Mais qui la demande ? Au regard des lois de la République, c'est donc un parti comme les autres. Au regard de l'idéologie, pas vraiment ». Cette formule indique clairement la difficulté de l’analyse de Monsieur Guaino.

    En définissant le FN comme parti républicain ou au moins comme un parti ayant accepté le principe de la compétition électorale Henri Guaino ouvre la possibilité d’alliances UMP – FN, en rappelant son idéologie il invite Marine Le Pen à finir sa mutation.

    En tout état de cause, Henri Guaino néglige le fait que le FN et ses dirigeants sont souvent judiciairement condamnés pour leurs propos haineux. Le FN reste enfermé dans sa doctrine de haine. Marine Le Pen a toujours refusé de condamner les propos de son père sur la Shoah ou ses propos terrifiant sur la tuerie d'Oslo et d'Utoya. Jean Marie Le Pen avait fustigé la "naïveté" du gouvernement norvégien face au "danger" du "terrorisme" et de "l'immigration massive, qui est la cause principale, semble-t-il, dans l'esprit de ce fou meurtrier".

    Il convient de même de rappeler que Marine Le Pen a lors de son premier meeting de la présidentielle à Metz le 11 décembre 2011, a fait siffler les noms de Georges-Marc Benamou et de Bernard-Henri Lévy, accusés de ne pas être patriotes.

    Surtout, et c’est sans doute sa première faute politique personnelle marquant l’échec de sa tentative dédiabolisation. Marine Le Pen s’est rendue à l'invitation du dirigeant du parti d'extrême droite FPÖ, Heinz-Christian Strache, à Vienne, à un bal organisé - le jour de la commémoration du 67e anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz- par des corporations d’extrêmes droites interdisant l’entrée aux juifs et aux femmes. Pris dans son corpus idéologique, Marine Le Pen n’a jamais réussi à expliquer pourquoi il était à ses yeux important de se rendre dans une telle soirée. Il faut dire racisme et antisémitisme sont rarement rationnels.

    Nous n’avons pas su interdire le FN à ses débuts. Sans doute nous manquait-il la conscience de son potentiel danger (beaucoup croyaient que la bête immonde était définitivement enterrée), privilégions nous la préférence de combattre front contre front, indiscutablement l’arsenal juridique manquait.

    Contrairement à l’Allemagne qui de par son histoire s’est donné une Cour constitutionnelle capable de protéger le caractère républicain des partis œuvrant à la vie démocratique du pays. L'article 21 alinéa 2 de la Loi Fondamentale allemande prévoit qu'un parti « affichant des idées, programmes ou des actes antirépublicains pourra être interdit, ses moyens financiers confisqués et ses dirigeants interdits d'entrée dans un parti politique ».

    Comme l’a montré la croissance et le succès électoral du parti grec ouvertement néo-nazi l’Aube doré (21 députés) ce débat n’est pas clos, puisqu’au final lorsque l’extrême droite franchi le stade de la violence ou du complot contre les institutions, le sursaut peut provenir de l’arrestation de ses membres voir un jour de la dissolution.

    La violence n’est jamais loin du FN. Dans une interview datée du 16 décembre 2013 donnée à Libération, Henri Guaino précise sa thèse en déclarant : « Il n’y a pas par exemple au FN la violence qu’on trouve dans le fascisme dès ses débuts ». Henri Guaino fait en l’espèce preuve de mauvaise foi. Historiquement violences, FN et nébuleuse d’extrême droite ont toujours eu des liens.

    Le service d’ordre - département protection sécurité (DPS) - du Front National et son caractère quasi militaire (composé d’anciens militaires, policiers avec casques et uniformes) témoigne de l’existence d’une tentation depuis l’origine du parti de ne pas trancher entre conquête du pouvoir par les urnes ou par la rue.

    Le 30 mai 1997, Jean Marie Le Pen a lui-même agressé physiquement la Maire socialiste de Mantes-la-Ville Annette Peulvast-Bergeal. Ibrahim Ali a été tué par des colleurs d’affiches membres du FN le 21 avril 1995, Brahim Bouaram a été jeté en marge du défilé FN à la seine le 1er mai 1995 l’histoire du mouvement F-Haine a toujours été lié à la myriade de la mouvance skinhead néonazie.

    Les membres des jeunesses identitaires, le mouvement de Serge Ayoub « Troisième Voie » (dissous en 2012), reste dans la grande famille de l’extrême droite et bizarrement jamais le FN ne condamne leurs existences ou dérives.

    Monsieur Guaino le Front National n’a pas changé, il peut donner des signes d’évolution tactiques pour glaner plus de voix ici où là et conquérir des postes, mais son logiciel raciste reste au cœur de son ADN.

  • Un militant d'extrême gauche agressé par des skinheads : il faut dissoudre ces groupes

    Ce mercredi 5 juin 2013, Clément, un étudiant, militant antifasciste de gauche, est mort à Paris sous les coups de militants d’extrême droite qui appartiendraient au groupe des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR).

    Je suis stupéfié qu’au XXIe siècle l’on puisse mourir à Paris – la ville de la liberté – pour ses idées.

    Je suis révolté que malgré tous les signes précurseurs du déferlement de haine cela n’a pas pu être évité, les coupables de ce crime odieux devront être appréhendés et punis.

    Une agression pas anodine

    Je suis surtout triste pour ce jeune étudiant, qui avait l’avenir devant lui, et pour ses proches.

    Un étudiant qui meurt à Paris ce n’est jamais anodin ; immédiatement, on pense à Malik Oussekine, Ibrahim Ali (tué par des colleurs d’affiches du FN à Marseille) et Brahim Bouarram (jeté dans la Seine lors du défilé FN du 1er mai 1995).

    Delanoe, Bouaram, Méric, Hidalgo, Paris

    Depuis des mois, Marine Lepen a voulu changer l’image de son parti, la dédiabolisation a gagné y compris certaines élites. On invite les responsables FN sur les plateaux de télévision, on refuse de se désister au nom du front républicain et on assure l’élection d’un candidat FN, on banalise ses raccourcis idéologiques.

    Pourtant, notamment portés par "la vague Marine" et ses disciples, homophobie, antisémitisme, et xénophobie n’ont cessé de prospérer ces dernier mois ; il est temps de crier ensemble STOP à la haine.

    Il n’est pas possible de laisser se banaliser l’idée que poser avec des néo-nazis n’a pas de conséquences politiques (Marion Maréchal-Le Pen s'est affichée aux côtés du chef de file du GUD et d'un militant du mouvement skin), il n’est pas possible de laisser prospérer des croix gammées sur les murs de nos universités (temple du savoir), il est enfin intolérable de voir des individus faire devant les caméras des saluts nazis, détruire des permanences électorales, et faire des "chasses à l’homme" à l’encontre de militants (comme a été pourchassée Caroline Fourest).

    Le dérapage de trop

    L’extrême droite doit être combattue avec force : idéologiquement, politiquement, ainsi que sur le terrain. Nous ne devons rien laisser passer, aucun dérapage.

    Pendant les manifestations pour le mariage pour tous, nous avons redouté ce moment où de la violence verbale, de l’incantation au choc de civilisations, naîtrait la violence de trop. Ce mercredi soir, l’acte de trop a été commis.

    De la même manière que que le groupe "Unité radicale" fut dissous après la tentative d’assassinat du président Chirac, les ligues d’extrême droite doivent être dissoute et ce sans plus tarder.

    Aujourd’hui, le préfet de police de Paris doit prendre ses responsabilités en rétablissant l’ordre républicain dans la capitale.

     

     

  • Les droits des pères sont-ils bafoués par la justice française ?

    Geste d’amour, de désespoir et de colère ? Depuis vendredi 15 février 2013, un père que la justice a "privé" de ses enfants proteste en haut d’une grue du port de Nantes. Cette histoire révèle le malaise que peuvent ressentir de nombreux pères face aux décisions de justice leur accordant qu’avec parcimonie des droits de visites et d’hébergement.

    Dans de nombreux pays, la résidence alternée connait un certain succès, comme aux Etats-Unis, au Canada, en Suède ou au Danemark.

    En France, l’égalité de principe entre parents est garantie dans les textes et renforcée depuis la loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale. En pratique, les pères restent souvent discriminés. Les statistiques de l’INSEE de  2005 éclairent : après un divorce, 18% des enfants ne voient plus jamais leur père et seulement 42% des enfants le voient au moins une fois par mois.

    Cette absence du père conduit à un manque de repères paternels, source de difficultés pour le développement de l’enfant. Selon l’INED, seules 15% de familles monoparentales sont constituées par le père. Au total, 1,3 million de pères seraient privés de leur enfant.

    A l’évidence le droit positif n’a pas su s’adapter à l’évolution des cellules familiales. Si en théorie les deux parents sont égaux (l’article 371-4 du Code Civil dispose que : « l’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses ascendants »), trop souvent le père n’obtient pas la résidence alternée de son enfant et voit se déliter avec le temps son lien parental. Trois éléments expliquent les défaites des pères face aux juges aux affaires familiales.

    En premier lieu, trop peu de pères osent demander la résidence alternée, car leurs avocats les dissuadent d’entrer dans une longue bataille judiciaire et les informent de leurs faibles chances de succès.

    En second lieu, de nombreux divorces interviennent à un moment où l’enfant est en très bas âge. A moins de trois ans, la possibilité concrète d’une résidence alternée apparaît matériellement irréalisable. Le parent titulaire de la résidence se permet parfois d’exercer une certaine aliénation parentale sur l’enfant qui détruit l’image de l’autre parent, au risque d’un désordre psychologique profond chez l'enfant.

    Une fois que l’enfant aura grandi, le père aura du mal à justifier sa demande de résidence alternée auprès des juges. Ces derniers se basent souvent sur la situation antérieure et le temps passé par chacun des parents auprès de l’enfant. Ainsi, la situation préexistante aura tendance à se perpétuer au détriment de la possible organisation d’un nouveau de mode de résidence.

    En troisième lieu, pour nombre de juges, le poids des préjugés et de la coutume est encore prégnant sur le rôle de chaque genre dans l’éducation : au père l’entretien financier, à la mère l’éducation au quotidien. 

    A ces éléments objectifs s’ajoute le développement de stratégies de contournement par le parent titulaire, rendant impossible le prononcé de la résidence alternée ou réduisant à néant le jugement qui l’accorderait : le déménagement ou les accusations diffamatoires de violence.

    De nombreux textes internationaux protègent le droit de l’enfant au maintien de son lien filial avec ses deux parents. L’article 18-1 la Convention internationale des droits de l’enfant (assemblée générale des nations unies – résolution 44/25 du 20/11/1989) dispose : « Les États parties s’emploient de leur mieux à assurer la reconnaissance du principe selon lequel les deux parents ont une responsabilité commune pour ce qui est d’élever l’enfant et d’assurer son développement. (…) »

    Les séparations actuelles de quinze jours (« un weekend sur deux ») qui sont la norme en matière de droit de visite et l’hébergement, sont de nature à provoquer des traumatismes répétés à l’enfant et ne garantissent pas suffisamment le maintien du lien affectif avec les deux parents.

    Ainsi, la réalité judiciaire s’est largement écartée de l’esprit de la loi établissant le principe de la résidence alternée. Il est temps d’accorder aux pères et aux mères des droits équilibrés dans l’intérêt supérieur de l’enfant.


    Publié sur Liberation.fr le 18 février 2013