Les révolutions tunisiennes et égyptiennes ont ébranlé les régimes autocrates en place. Sous la pression populaire, les présidents Ben Ali et Moubarak ont quitté le pouvoir laissant place à des transitions démocratiques délicates.
La contagion démocratique est puissante. Pour la première fois, les dictatures arabes apparaissent vulnérables. La crise économique a eu un effet catalyseur ; les inégalités sociales et l’opulence des Chefs d’Etats sont devenues inacceptables pour les masses.
La génération Facebook Assurément, les révélations de Wikileaks sur la corruption, et la possibilité offerte par Facebook de mieux coordonner les actions antigouvernementales ont permis aux révolutionnaires de remporter la victoire sur la censure d’Etat, la répression policière et le refus de changement des hommes usés au pouvoir.
C’est d’ailleurs cette explication que les manifestants de la Casbah à Tunis et ceux de la place Tahrir au Caire ont donné aux militants de SOS Racisme qui se sont rendus en Tunisie et en Egypte.
En effet, dans les années 80-90, des tentatives de demandes de libéralisation des régimes se sont heurtées à l’absence de coordination des villes en révolte entre elles et à la peur des islamistes. Sous ce prétexte, le processus démocratique a par exemple été interrompu en Algérie provoquant une guerre civile faisant 60 000 morts.
L’instrumentalisation des flux migratoires En France, et en Europe, l’élan de solidarité apparu spontanément les premiers jours laisse aujourd’hui place à un doute sur l’avenir de ces Etats et peuples. Les dictateurs rassuraient les chancelleries. Comme certains disaient : « on préfère Ben Ali à Ben Laden ». La guerre en Libye alimente aussi les craintes d’enlisement et de contre-révolution.
Pire, la situation humanitaire conduit à l’apparition de réfugiés dont le séjour sur le territoire européen est instrumentalisé pour tenter de restaurer les frontières en lieu et place de la liberté de circulation.
Le colloque C’est dans ce contexte que les militants de SOS Racisme ont souhaité comprendre les enjeux de ces mouvements et décidé d’organiser une première journée d’études sur ces révolutions afin de permettre à chacun de s’informer, de se former, et de trouver des modes de solidarité efficaces.
Le colloque de SOS Racisme sur les révolutions arabes réunira ce Samedi 30 avril 2011 à la Mairie du 14ème arrondissement de Paris de 9h00 à 19h00 en présence de nombreux leaders des révolutions et des spécialistes des questions politiques, sociales, économiques et migratoires.
On retrouvera Benjamin Stora, Nicolas Beau (auteur de La régente de Carthage), Tewfik Aclimendos (chercheur), Setâre Enayatzadeh, spécialiste du monde kurdo-iranien, Chafik Sarsar professeur de sciences politiques à l'Université de Tunis et des leaders des révolutions.
PROGRAMME DU COLLOQUE
Mairie du 14 eme
12, rue Durouchoux metro : Mouton-Duvernet l.4 ou Denfert-Rochereau l.4,6 et RER : B
Paris, France
9h00 Accueil des participants
1) Comprendre les révolutions
9h30- 10h30 Assemblée plénière : Monde arabe : pourquoi les révolutions ?
Ouverture Dominique Sopo, Président de SOS Racisme
Intervenants : Tewfik Aclimendos, Chercheur au Collège de France, chaire d'histoire du monde arabe contemporain
Nicolas Beau, auteur de La régente de Carthage
Sihem Habchi, Présidente de NPNS
Halima Jouini, ATFD
Chafik Sarsar, professeur de sciences politiques à l'Université de Tunis, membre de la haute commission des réformes et de la transition démocratique
Benjamin Stora, historien
Animateur : Abdelkrim Branine, journaliste à Beur FM
10h30-12h30 Tables rondes :
1- Quelles sont les valeurs portées par les Révolutionnaires arabes ?
Intervenants : Tewfik Aclimendos, Chercheur au Collège de France, chaire d'histoire du monde arabe contemporain
Emna Ouadi, membre du Bureau national des femmes travailleuses de l’UGTT
Khattar Abou Diab, Politologue
Animateur : Benjamin Abtan
2- Monde arabe : la révolution permanente ?
Intervenants : Chafik Sarsar, professeur de sciences politiques à l'Université de Tunis, membre de la haute commission des réformes et de la transition démocratique
Halima Jouini, ATFD
Benjamin Stora, historien
Animateur : Thierry Keller journaliste
3- Médias traditionnels, et nouveaux medias (Facebook…) quels rôles dans les révolutions arabes ?
Intervenants : Nicolas Beau, auteur de La régente de Carthage
Arnaud Champremier-Trigano, éditorialiste
Hamza Abid, blogueur tunisien
Animatrice : Loubna Meliane
4- Pourquoi la jeunesse est au cœur des changements du monde arabe ?
Intervenants : Gilles Courtieu, Professeur d’histoire à l’université Lyon III
Setâre ENAYATZADEH, spécialiste du monde kurdo-iranien
Wissem Ben Rejeb, représentante d’une organisation de jeunesse tunisienne
Ismael Ferhat, spécialiste de la jeunesse égyptienne
Helen Himmer, Vice-présidente FIDL
Animateurs : Blaise Cueco
12h30 Pause-Déjeuner
14h00 Assemblée plénière : Restitution des ateliers
2) L’enjeu des révolutions
14h30 Plénière : Monde arabe et l’Union européenne : quelles relations à refonder ?
Intervenants : Abdeljalil Bédoui, Professeur des universités en Sciences économiques, représentant UGTT
Pascale Boistard, adjointe au Maire de Paris
Julien Dray, Député
Kamel Jendoubi, membre de la haute commission des réformes et de la transition démocratique. Président des réseaux EUROMED et des Droits de l'Homme (sous réserve).
Najet Mizouni, Collectif des femmes tunisiennes
Dominique Sopo, Président de SOS Racisme
Animateur : Abdelkrim Branine, journaliste à Beur FM
15h45 Pause
16h00 Tables rondes :
1-France-Tunisie : pourquoi un tel aveuglement des politiques et des médias sur la réalité du système Ben Ali ?
Intervenants : Emna Ouadi, membre du Bureau national des femmes travailleuses de l’UGTT
Kamel Jendoubi, membre de la haute commission des réformes et de la transition démocratique. Président des réseaux EUROMED et des Droits de l'Homme (sous réserve).
Wissem Ben Rejeb, représentante d’une organisation de jeunesse tunisienne
Animatrice : Aline Le Bail-Kremer
2- La crise libyenne : la réhabilitation du droit d’ingérence ?
Intervenants : Halima Jouini, ATFD
Jan Jurovics, Professeur de droit à l’université Paris I
Animateur : Mahor Chiche
3- Quel développement économique gagnant-gagnant ?
Intervenants : David Assouline, Sénateur
Abdeljalil Bédoui, Professeur des universités en Sciences économiques, représentant UGTT
Animateur : Benjamin Abtan
4- L’instrumentalisation des printemps arabes au service d’une politique d’immigration sécuritaire : comment dépasser l’Europe forteresse ?
Sylvie Guillaume, députée européenne
Najet Mizouni, Collectif des femmes tunisiennes
Gaëlle Tainmont, responsable PMA
Animatrice : Annie Tourette
17H30 : Assemblée plénière
Restitution des ateliers
18h30 : Conclusion des travaux