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QUESTIONS INTERNATIONALES - Page 14

  • DROITS DE L'HOMME LE FAUX CLASH

    Mahor Chiche: «Quand on défend les Droits de l'Homme, il faut aller jusqu'au bout»

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    Vidéo Hier, Bernard Kouchner et sa Secrétaire d’Etat Rame Yade ont passé la journée à se jeter les ONG à la figure. Le ministre a carrément affirmé que le poste de Yade était inutile. « Les droits de l'homme n'ont jamais été une priorité pour les Affaires Etrangères » réplique l'association Sauver Le Darfour à la caméra de StreetReporters.

    Si pour Bernard Kouchner, la création d’un Secrétariat d’Etat aux Droits de l’Homme était «une erreur», pour Rama Yade, c'est l'avis des ONG et des militants des droits de l'homme qui est important. Participant au Talk Orange- Le Figaro, Yade estime qu' «un travail exaltant (...) a été fait, avec des résultats concrets », en ajoutant qu'elle s'est « fixé des priorités »  qu'elle « continuera à tenir », évoquant ainsi les droits des femmes, des homosexuels et des enfants. Lors d'une remise de prix au Quai d'Orsay à la mi-journée, elle s'était déjà adressée sans le citer à Bernard Kouchner. « Les Français savent que les droits de l'homme servent à quelque chose », avait-elle dit.

    Plus tard dans la journée, Bernard Kouchner  a justifié ses propos lors d’un forum avec les ONG : « Il ne faut plus mélanger politique et droits de l'homme », a répété le chef de la diplomatie française.  « La politique doit être imprégnée de droits de l'homme et les organisations de droits de l'homme doivent être en permanence, sous la pression de leurs militants, à nos basques. Je pense que c'est exactement ce que demandaient les ONG depuis des années, de ne pas mélanger les choses », a-t-il ajouté.  

    A propos d'ONG, Mahor Chiche, le président de Sauver Le Darfour, ne s'étonne guère de ce désaveu publique de Kouchner : « Tout le monde sait que les Droits de l'Homme ne sont pas une priorité pour les Affaires Etrangères. Ni le Ministère des Affaires Etrangères, ni la Présidence de la République n'ont donné les moyens d'une véritable politique des Droits de l'Homme.»

    En réalité, ces enjeux cachent un jeu de chaises musicales nettement moins glorieux. En effet, Nicolas Sarkozy a prévu un remaniement de son gouvernement avant les élections du Parlement Européen en Juin prochain. Pourquoi absolument avant ? Parce que le Président ne souhaite pas qu'on interprète le changement d’équipe comme une sanction pour les perdants. L’entrée au gouvernement de Patrick Devedjian lui donne donc déjà l’occasion d'opérer une redistribution par petites touches.

    Ainsi, des rumeurs savamment distillées dans la presse laissent déjà entendre que Yade ne prendrait finalement pas la place de Jean Pierre Jouyet aux Affaires Européennes, après avoir été longtemps pressentie. La faute à son refus de participer à la bataille électorale du printemps prochain. On parlait, depuis des semaines, de flinguer Rachida Dati. Au tour désormais de Rama Yade d'être sous les feux de mauvaise rampe.


    Bernard Abouaf, Johan Weisz

  • Le jet d'eau en rouge pour le Darfour

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    Le jet d'eau de Genève s'est illuminé en rouge mardi soir pour attirer l'attention sur les souffrances des populations du Darfour, à l'occasion de la journée de la justice internationale.

    La ville de Genève répond à une demande de l'association TRIAL (Track Impunity Always, l'association suisse contre l'impunité). Pour son maire Patrice Mugny, "l'illumination de cet important symbole de Genève, capitale des droits humains, est un geste fort pour marquer les consciences".
    Symbole du sang qui coule
    Le symbole le plus connu de Genève a revêtu la couleur du sang qui coule encore au Darfour durant quelques heures. "Cette action doit permettre de briser le silence autour du drame du Darfour. Il est à espérer que d'autres grandes villes européennes entreprendront des actions similaires", selon Patrice Mugny.

    "Le respect du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité par le Soudan est impératif", a affirmé pour sa part Mahor Chiche, président de l'association Sauver le Darfour, également associé à cette action. "Les bombardements de l'armée soudanaise sur le Darfour ont tout récemment repris", a-t-il aussi relevé.

    Pour lui, "il faut mettre en vigueur une zone d'interdiction de vol au-dessus de cette province". "Le travail de la justice internationale doit également être renforcé", a-t-il estimé.
    "L'impunité est la règle"
    TRIAL, qui lutte contre l'impunité des auteurs de crimes internationaux, s'est adressé dans cette optique au Comité des droits de l'homme de l'ONU.

    L'association a déposé un mémorandum juridique priant le comité d'ordonner au Soudan de coopérer avec la Cour pénale internationale. Les recommandations du comité sont attendues avant la fin juillet. "L'impunité est aujourd'hui la règle", selon Philip Grant, président de TRIAL. "Certes, la CPI a lancé deux mandats d'arrêt contre des auteurs présumés de crimes au Darfour. Mais l'un d'eux, Ahmad Mohamed Harun, est actuellement le ministre en charge des affaires humanitaires".

  • Musique pour le Darfour

    Ambiance élégante dans le tout nouveau hall de réception de la mairie, à Terville, hier soir. Houcine en chair et en os, y lançait son dernier Single dédié à la cause du Darfour avant son concert au 112.

     

    Mahor Chiche, président de Sauver Le Darfour pouvait être satisfait, hier soir.

    Certes, la cause du Darfour n’avance guerre au niveau de la diplomatie internationale mais sur le terrain, en France, elle se popularise « ce qui, on l’espère, poussera les politiques à agir ». Pour autant, l’homme n’est pas naïf. « oui, c’est un conflit compliqué et les solutions idéales n’existent pas. Mais on ne peut pas continuer de rester les bras croisés sans rien dire ».

    C’est Gilles Kauffmann, responsable de la programmation du 112, qui est allé le chercher par la main. Un texte. Un artiste. Une cause. Un cocktail explosif qui pourrait bien laisser des traces… « C’est bien de pouvoir utiliser le vecteur de la musique ». Les allers-retours Paris/Terville se sont multipliés. Houcine n’a pas lésiné sur l’engagement et Terville a mis tous ses moyens techniques à disposition pour caler l’ensemble. « C’est un véritable partenariat que nous avons l’intention de monter. Pas seulement un coup médiatique, insiste Mahor Chiche. A terme, nous espérons bien monter un Comité lorrain de Sauver Le Darfour ».

    L’association ne finance pas de projet purement humanitaire, elle se mobilise pour « briser le silence, parce qu’aucune initiative sérieuse n’a été prise depuis quatre an et demi que le conflit s’est développé ». Avec l’argent des ventes du Single de Houcine, l’association entend financer des DVD pédagogiques sur le Darfour.

    « Nous regrettons vraiment le manque d’engagement du gouvernement français et de l’Europe. Qu’un agenda de sortie de crise soit fixé. Quel France organise une rencontre entre les belligérants. Que cesse ce massacre à grande échelle ».

    Des mots qu’Houcine ne renierait pas. « Le sort des enfants me touche énormément. D’autant plus que je suis papa ». Hier soir, souriant et décontracté, il a soutenu la cause du Darfour sans décevoir les fans.

    Dans la foulée, le public a investi le 12 et assisté à un show très vivant qui a fait la part belle aux reprises avec musiciens et danseuses tervilloises.

    Le Républicain Lorrain

  • La Chine doit abandonner la dictature soudanaise

    Mahor CHICHE et Michaël CHETRIT président et secrétaire national de Sauver Le Darfour.

    En visite en Chine, Bernard Kouchner s’est réjoui de l’implication de Pékin dans lesdossiers du Darfour : «Nous les accusions d’être du côté du général Béchir [le dictateur soudanais], mais ça n’a pas été tellement difficile de les en détacher et d’en faire une force positive.»

    A quelle «force positive» de la Chine au Darfour M. Kouchner peut-il bien faire allusion ? S’agit-il de l’appui de la Chine aux discussions prévues en Libye entre la dictature soudanaise et quelques factions rebelles minoritaires, et qui paraissent,

    de l’aveu même des protagonistes, vouées à l’échec ? A cet égard, les visites répétées de la diplomatie française auprès de la junte soudanaise et les menaces à peine voilées d’expulsion du leader rebelle Abdel Wahid el- Nour, réfugié en France, qui refuse de se rendre à la conférence, sont parfaitement incompréhensibles, d’autant que les auspices du colonel libyen Kadhafi ne sont pas pour inspirer confiance.

    S’agit-il d’exprimer notre reconnaissance à l’égard de la Chine pour ne pas avoir mis son veto à l’adoption de la résolution 1769 du Conseil de sécurité du 31 juillet dernier, une des vingt résolutions déjà prises sur la crise au Darfour et soeur jumelle de la résolution 1706 adoptée un an auparavant ? Cette résolution, comme les précédentes, a très peu de chance d’aboutir. Elle prévoit le déploiement, sous réserve d’un «accord» final avec le gouvernement soudanais, d’une force hybride ONU-Union africaine (Minuad) composée d’un maximum de 19 555 soldats et de 3 772 agents et officiers de police.

    Or la dictature de Khartoum, membre à part entière de l’Union africaine, s’oppose toujours à l’entrée sur son territoire de tout soldat non africain. En outre, les ONG françaises présentes sur le terrain considèrent que cette force sera insuffisante pour sécuriser un territoire grand comme la France, sans compter que son coût, près de 2 milliards de dollars, est jugé exorbitant par les Etats contributeurs au regard des résultats prévisibles, et notamment par le rapporteur du Parlement européen – en plus des 380 millions versés pour l’aide humanitaire.

    Dans ce contexte, comme le dit le député européen Thierry Cornillet : «L’Union européenne n’est pas une super ONG, elle doit aussi aider à la résolution politique du conflit.»

    Depuis le début de la crise du Darfour, la junte soudanaise est passée maîtresse dans l’art d’éviter les sanctions, ce qui lui a permis de continuer de procéder aux exactions en toute impunité, avec le soutien, précisément, d’un allié de poids, la Chine.

    En à peine dix ans, la Chine est devenue le premier partenaire économique du Soudan. Elle achète désormais 71 % des exportations soudanaises, très loin devant le Japon (12 %) et l’Arabie Saoudite (2,8 %). Cela permet en retour au Soudan de lui acheter des armes, que l’on retrouve entre les mains des miliciens à la solde de Khartoum au Darfour, les jenjawids. L’implantation économique de la Chine au Soudan n’est d’ailleurs pas fortuite. Elle est la conséquence de l’abandon du Sud-Soudan par les pays occidentaux suite à une guerre pour le pétrole qui a fait entre 1,5 et 2 millions de morts parmi les populations chrétienne et animiste. On a en effet assisté au départ de l’américain Chevron suite à la mort de plusieurs de ses employés en 1984, du canadien Talisman Energy en 2002 pour mettre fin à une campagne internationale de boycottage, et du français Total, propriétaire d’une concession de quarante ans conclue en 1980 et qu’il n’a jamais pu exploiter.

    Dès lors, nos pays démocratiques n’ont presque plus aucun moyen de pression économique direct sur le Soudan.

    Il ne reste donc plus qu’une voie : convaincre la Chine, qui est représentée au groupe de contact élargi sur le Darfour, d’abandonner la dictature soudanaise. La chute de la junte devrait suivre, car le Soudan est l’un des pays du monde les plus proches de la faillite selon le classement 2007 des instituts Foreign Policy et Fund for Peace. Elle permettra l’organisation des premières élections libres au Soudan depuis le coup d’Etat du Front islamique national en 1989.

    Nos pays démocratiques ont des arguments de poids pour convaincre la Chine : les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne et la France représentent en effet à eux seuls 40 % des exportations chinoises totales. La Chine n’est pas encore le géant économique que l’on dit. En dépit d’un taux de croissance de 10 % par an, elle atteint un niveau de PIB légèrement supérieur à celui de la France. Plus encore, les échanges de la Chine avec l’Union européenne sont très favorables à la Chine, qui a enregistré 60 milliards d’euros d’excédent en 2005, et plus de 100 milliards en 2006. Le groupe de contact élargi sur le Darfour doit faire comprendre à la Chine que si celle-ci veut pouvoir bénéficier de relations commerciales internationales indispensables à son développement, elle doit cesser de soutenir le régime soudanais, responsable de la mort de près de 2 millions de personnes en vingt ans.

    www.sauverledarfour.org