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  • Juifs de France : n'ayez pas peur du changement et de la nouvelle France métissée

    La communauté juive de France a vécu de douloureux moments en cette année 2012 en particulier avec la mort de ses coreligionnaires lors de la tuerie de Toulouse. L’unité nationale apparue à ce moment là a réchauffé les cœurs, mais n’a pas réussi à effacer l’idée que le drame aurait pu être évité et que décidément être juif en France aujourd’hui n’est pas sans risque.

    Huit ans après la torture et l’assassinat d’Ilan Halimi les plaies de l’antisémitisme version deuxième Intifada importée ne se sont pas cicatrisées. Pire, la confiance dans les pouvoirs publics, dans leurs capacités et volonté à combattre l’antisémitisme verbal, écrit, ou physique n’est que relative. Si le diner du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) a fait salle pleine avec la présence des deux principaux candidats en lice, la communauté juive traditionnelle et celle qui aspire à l’assimilation a peur.

    Les Juifs de France ont peur, peur pour leur avenir, peur pour leurs enfants. Religieux, traditionalistes, ou hors-communauté, de trop nombreux Juifs de France sont victimes d’insultes verbales, de « blagues » douteuses, et d’agressions physiques. Dans son rapport 2011, le « Service de protection de la communauté juive » a recensé 389 menaces et actes antisémites contre 466 en 2010 avec une prévalence des « propos, geste menaçant et démonstration injurieuse » (29% des faits) et des « inscriptions » injurieuses (26%).

    Le développement des écoles confessionnelles juives privées sont devenues les symboles manifestes de cette peur ; leur succès est avant tout lié à un repli communautaire et à la crainte de l’insécurité et de l’antisémitisme dans les écoles publiques.

    Cette communauté éprise par nature de doutes - sommes nous Juifs ? Français ? Juifs-Français ? Français-Juifs ? Citoyens ? - doute aujourd'hui d’elle même. La communauté juive est arrivée à la croisée des chemins : défense communautaire ou universalisme.

    Contrairement à certaines idées reçues la communauté juive « organisée » n’est pas un lobby elle n’en a ni la volonté ni les moyens, mais elle cherche un mode de relation apaisé avec les pouvoirs publics pouvant garantir à ses membres la liberté de culte et la tranquillité publique.

    Indéniablement, une partie des Juifs de France voyaient en Nicolas Sarkozy son sauveur et protecteur. Il les rassurait.

    Le Président Nicolas Sarkozy a reconnu la réalité de l’antisémitisme, eu des mots justes devant la douleur des parents, trouvé les moyens de protéger par des cars de CRS ou patrouilles de police les lieux de cultes et écoles juives et est apparu à leurs yeux comme un Chef d’Etat protecteur.

    Malgré son discours sur le refus de la repentance, Nicolas Sarkozy a donné à la Shoah et la résistance française une place dans son quinquennat. Il s’était personnellement impliqué dans la libération du soldat franco-israélien Guilad Shalit. Ces positionnements lui ont permis de conserver un côté séducteur auprès des Juifs de France. La reconnaissance par la France de la Palestine à l’UNESCO ne suffit pas à provoquer le désamour. Ces dernières années, l'antisémitisme a statistiquement reculé, mais le sentiment de ne plus être des citoyens à part entière de la nation française s'est développé.

    A contrario, l’alliance PS-VERTS joue le rôle de repoussoir pour de nombreux électeurs juifs. L’antisionisme affiché de certains élus VERTS, le soutien des appels aux boycotts des produits d’Israël inquiète. François Hollande Président pourra-t’il assurer le statu-quo en continuant à protéger les lieux de cultes et écoles juives, faire baisser l’antisémitisme, surtout a-t'-il compris les peurs qui sévissent au sein de la communauté juive ? J'entends des membres de la communauté juive s 'interroger : "en cas d’attaques de l’Iran par Israël la France échappera-t-elle, à des émeutes, à des pogroms antijuifs ?"

    Les Juifs de France se demandent toujours comment la France a pu en 1941 les abandonner en les contraignant à se faire recenser ? Les Juifs séfarades chassés du Maghreb après le départ du colonisateur s’inquiètent du métissage de la France et du développement de l’Islam et de l’islamisme.

    Surtout, les juifs de France n’ont pas oublié que sous le gouvernement Jospin un nouvel antisémitisme s’est banalisé et que le Ministre de l’Intérieur de l’époque Daniel Vaillant n’avait pas su les rassurer ni les protéger.

    Ces nouvelles craintes et le lissage du discours de Marine Lepen qui préfère stigmatiser le bouc émissaire « musulman » en lieu et place du « juif » explique que certains français de confessions juives aient pu voter ou vouloir voter Front National au premier tour de cette élection présidentielle.

    En Israël, 3% des électeurs français ont voté pour le Front National.

    Preuve de la banalisation du discours FN, le grand rabbin de France Gilles Bernheim s’est senti le devoir de rappeler durant la campagne électorale que « les valeurs de la France et du judaïsme sont incompatibles avec celles du Front National ».

    Il faut dire que si les déclarations du Président du CRIF Richard Prasquier publiées dans le journal israélien « Haaretz » sur ses craintes en cas de victoire de François Hollande à l'élection présidentielle d’« hausse des manifestations antisionistes » reflète les peurs de nombreux juifs de France, on pouvait attendre d’un leader communautaire qu’il cherche à rassurer en proposant des solutions plutôt qu’à surfer sur la vague en s’alignant sur le discours de la frange la plus dure de sa communauté.

    Ces peurs fantasmées pour certaines reposent sur l’expérience de la période du gouvernement Jospin et des répercussions de la seconde Intifada sur les « territoires perdus » de la République et sur la difficulté du quotidien pour certains juifs vivant dans les quartiers populaires.

    Paradoxalement, la communauté juive a aujourd’hui une peur supérieure à celle qu’elle a pu ressentir au lendemain de la tuerie de Toulouse. Nicolas Sarkozy défait, les juifs de France craignent une libération de la parole antisémite et une insuffisante protection du nouveau Chef de l’Etat.

     Avec la gauche et l'extrême gauche, les points d’achoppement sont nombreux.

    François Hollande Président sera-t-il capable de trouver de nouveaux moyens de combattre l’antisémitisme ? Les enfants juifs pourront-ils retourner étudier dans les écoles publiques ? L’affaire Dreyfus, la Shoah, pourront-ils être enseignés partout sur le territoire de France ? L’abattage rituel casher pourra-t-’il perdurer ?

    La politique de la France vis-à-vis du conflit du Proche orient et en particulier pour une solution à deux Etats garantissant la sécurité d’Israël sera-t-’ elle maintenue ou rééquilibrée.

    L’antisionisme affiché de certains responsables de gauche (Hessel, élus VERTS…) conduira-t’- il à une évolution de la politique de la France sur le boycott de produits israéliens ? Évidement, ces craintes sont infondées, mais elles existent car la confiance n’existe plus.

    Les images de drapeaux syriens, palestiniens, algériens, et de nombreuses autres nations ont cristallisé la suspicion des juifs de France ; la France multiculturelle serait née, la binationalité érigée en modèle et ces drapeaux refléteraient la domination du champ politique de gauche par les forces « pro-arabes » et antisionistes.

    Ces mêmes critiques ont refusé de voir le peuple de gauche dans sa diversité chanter en masse la Marseillaise (plus que l'Internationale), que les drapeaux français et européens étaient nombreux. Que contrairement à 2002, il y'avait énormément de mixité, d’intergénérationnel, de français de toutes origines et cultures, et que des femmes voilées pouvaient librement danser sur les chansons de la chanteuse israélienne Yaël Naïm. Surtout, ils ont refusé de constater que ce rassemblement n’a donné lieu à aucun incident et que l'esprit républicain était bien présent. La France métissée éclatait sa joie de ne plus être invisible, contestée, stigmatisée, et humiliée.  Nicolas Sarkozy n’avait pas compris que la nouvelle France forte est la France métissée.

    Définitivement, les juifs de France de droite et de gauche doutent de la République, ils se demandent si François Hollande Président réussira à rassembler les Français autour d’une République retrouvée et à les rassurer.

    La nomination de Vincent Peillon à l'éducation nationale et de Manuel Valls au Ministère de l'Intérieur devrait rassurer les français et plus particulièrement les juifs de France sur la détermination du gouvernement de Jean Marc Ayrault de refonder l'école publique et de protéger tous les citoyens de la République de la stigmatisation et de l'insécurité.

     

     

     

     

     

     

  • Le PSG face à un défi historique : sa survie

    Sport et violence, un sujet classique de philosophie. L’actualité récente de l’équipe de France et du Paris Saint Germain (PSG) montre à quel point le sport suscite la passion des masses. « Les Dieux du stade » sont souvent les représentants d’une ville, d’une nation, et d’espoir d’un monde meilleur ; parfois ils sont ridicules.

    Les supporters sont quant à eux souvent caricaturés, mais sont souvent de « braves types » cherchant seulement à vivre leur passion du sport et la transmettre. Malheureusement, depuis plusieurs années le football français est confronté à une montée de la violence et de l’intolérance dans les stades et à l’extérieur. Nos stades ne sont plus des sanctuaires.

    « Le bon père de famille » ne peut plus sans risque penser emmener son enfant assister à un match de football, partager un hot dog et boire une boisson gazeuse comme s’il se rendait au cinéma. Malgré la présence de stadiers, malgré les impressionnants dispositifs de police, l’insécurité règne.

    Par son absence de volontarisme, la Fédération Française de Football (FFF) et l’insuffisance des moyens de prévention a laissé la situation se dégrader. Football amateur ou football professionnel, l’arbitre n’est plus respecté, les insultes fusent, et la violence gangrène. Marseillaise sifflée, rixes entre supporteurs, dégradations de biens publics, violence à l’égard des forces de police… autant de manifestations de haine.

    Le club de la capitale, le Paris Saint Germain, PSG, est évidemment confronté lui aussi à ce type de difficultés, d’autant que l’antagonisme classique Capitale/Province perdure.

    Le PSG est divisé en deux virages hostiles : « les ultras » de la tribune d’Auteuil plutôt cosmopolite et antiraciste contre une partie du « kop de Boulogne » qui se revendique blanche et plutôt d'extrême droite. En février dernier, lors d’un match PSG-OM, un spectateur de la tribune Boulogne est frappé à mort par des supporteurs de la tribune Auteuil. De la banderole déployée " Pédophiles, chômeurs, consanguins, Bienvenue chez les Ch'tis " lors de la finale de la Coupe de France de 2008, aux incidents entre supporters, aux multiples affrontements avec la police la situation est devenue inacceptable et intenable pour le club et les pouvoirs publics.

    Cinq groupes de supporteurs du PSG ont été dissous pour violences. Il s'agit notamment de "Commando Loubard" et "Milice Paris" de la tribune de Boulogne, et des associations "Supras Auteuil 1991", "Paris 1970 la Grinta" et "les Authentiks" de la tribune d'Auteuil.

    Depuis, le PSG tente d’endiguer la violence et de changer d’image, pourtant rien n’y fait. Les insultes et saluts nazis restent légions. Lors de la première journée de L1 contre Saint-Etienne 249 supporteurs ont été interpellés aux abords du stade.

    Force est de constater que la police a souvent laissé faire et que le Club a tardé à prendre des mesures énergiques. Le Président Robin LEPROUX a décidé de prendre les choses en main en prenant des mesures sans précédant.

    Le PSG a instauré un plan anti-violence visant à faire disparaître les antagonismes entre les tribunes rivales en mélangeant les supporteurs des deux groupes lors des matchs. Pour réussir cet objectif, plusieurs mesures ont été adoptées tels le placement aléatoire des supporteurs, la disparition "temporaire" des abonnements, la création d’une tribune spéciale familles.

    La saison 2010-2011 sera inédite et permettra de juger rapidement du sérieux de l’engagement du Club et de l’efficacité du travail mis en œuvre.

    Pour l’heure la situation entre la Direction du club et ses associations de supporters demeure tendue comme l’a parfaitement illustré le match d’Europa League opposant le PSG au Maccabi Tel-Aviv.

    Sportivement, le Paris SG a pris une belle option sur la qualification à la phase de poules de l'Europa League en battant 2-0 (buts de Luyindula à la 3e minute et Hoarau à la 60e) l’équipe du Maccabi Tel-Aviv en barrages aller.
    Ce soir là, le stade est rempli d’à peine 10.000 spectateurs, un stade vide où même la sono du club bug, le Parc des Princes apparaît sans âme. Les gradins vides rendent l’ambiance morne.
    Le millier de supporters du Maccabi fait même au début du match plus de bruit que les supporters du club parisien.

    - L’interdiction des drapeaux


    L'élimination face au Maccabi Haïfa en 1998 (1-1 et 2-3) et surtout la défaite au PSG contre l'Hapoël Tel-Aviv (2-4) en 2006 suivie de la mort de Julien Quemener provoquée par des affrontements avec la police, et le lourd contexte international ont incité la Préfecture de police de Paris et le PSG à adopter pour le match PSG-Maccabi Tel-Aviv des mesures d’exception.

    Jean-Louis Fiamenghi, directeur de cabinet du préfet de police de Paris, avait prévenu: « On dit : Attention, vous venez assister à un match, supporteurs israéliens comme supporteurs du PSG, n’amenez pas de drapeaux de pays israéliens, palestiniens, etc… Parce que ça on ne le laissera pas passer ». Tous les drapeaux furent interdits pendant le match.

    La Préfecture de Paris avait déjà interdit les drapeaux tibétains lors du passage de la Flamme olympique en France et l’appel au boycott des jeux olympiques de Pékin.

    Lors de ce match : banderoles, drapeaux, appareils photos furent interdits. Ces mesures qui se banalisent sont pourtant manifestement attentatoires à nos libertés publiques. Elles constituent une véritable atteinte aux droits du supporter.

    - Le boycott du Parc


    Touché massivement pas des vagues massives d'interpellations depuis plusieurs mois, les principaux groupes de supporteurs parisiens ont renoncé à venir encourager leur équipe."On ne sera pas au stade, prévient-on à Auteuil. Il n'y a rien de prévu, pas de mouvement de contestation. En plus, ça maintient la pression sur le club qui ne sait pas quand on reviendra".

    La grogne des supporters a fait régner un silence de plomb dans un stade qui n'avait sans doute jamais été aussi vide.
    Un match sans intérêt et sans incident. L’ambiance coutumière du stade avec ses tambours, fumigènes et chants n’était pas là.

    Le club qui souhaite redorer son image n’est pas prêt de voir le bout du tunnel. La grève des supporters est sans précédant. Les deux virages rivaux qui, unis, ont recommencé à se parler, entendent bien s’unir contre le plan LEPROUX.

    Concertation dialogue, médiation et répression semblent insuffisants pour ramener la sérénité pour convaincre les Parisiens de retourner au stade en famille.

    L’équipe de Monsieur LEPROUX semble être déterminée à endiguer la violence et ramener le respect, la question est de combien de temps disposeront-ils ? Le PSG ne peut pas se permettre longtemps de jouer à domicile comme s’il jouait à l’extérieur ou à huit clos.

    Le club doit s’ouvrir à la société civile et réfléchir à une nouvelle stratégie en améliorant le « fan coaching » (pratique qui consiste à encadrer les supporters avec des gens connaissant le football et pas seulement des policiers) et en diversifiant son public. Il doit surtout participer à l’éducation des plus jeunes en multipliant les classes pilotes et initiatives en faveur des quartiers.

    Sans un tel changement des mentalités et pratiques, le PSG pourrait bien disparaître où se voir concurrencer par un nouveau club. La plupart des grandes villes européennes ont deux équipes (Espagne, Italie) et aujourd’hui certains espèrent l’émergence d’un second Club parisien qui pourrait jouer au stade France (à un moment l’entrepreneur Bernard Tapie a envisagé de s’investir dans une telle aventure). L’éditorialiste Christophe BARBIER soutient, quant à lui, l’idée de la suppression du club parisien et d’un changement de nom pour la création d’un Club du « grand Paris ».

    Cette année le PSG devra marquer des buts et gagner les cœurs des franciliens en changeant d’image. La survie du PSG est en jeu.

  • Darfour-"Sang Raisons"

    Les 5 courts métrages Darfour-"Sang Raisons" de SAUVER LE DARFOUR et Fara SENE a été choisi parmi les dix meilleurs films pour le prix du meilleur réalisateur.

    Ce groupe de dix films est choisi par le public et l'équipe de festival Culture Unplugged (en Inde). Ces 10 films ont été envoyés à des cinéastes, producteurs, le Spécialiste des sciences humaines, des Activistes à travers le monde pour délibération.

    N'hésitez pas à faire tourner ce liens pour plus de visibilité www.sauverledarfour.org et www.4limprod.com

    Blood Reasons/ Sang Raisons is a film proposing a selection of short films. Sometimes ironic, sometimes more realistic, they work all to inform the population as for the Darfour genocide which rages in Sudan for several years and talked the death of more than 300 000 persons to this day. But beyond the simple information, the objective of this realization also is to make become aware to the populations of their irresponsible and reprehensible attitude towards a part(party) of the humanity which is dying, fed by an indifference on behalf of the other countries of the world which makes more and more disturbing. Through these short films all more suggestive some than the others, the director Fara Sene thus raises the veil on what seems to be the most important crime against humanity of the history of the 21th century. In it, the young man stands out as a director engaged in his century and looked like hope in the French film landscape.

    www.sauverledarfour.org

    Contact@sauverledarfour.org

  • SOS Racisme défend le vivre ensemble

    jeudi 25 septembre 2008, par Pote à pote

    Agressions antisémites, altercations, le 19ème arrondissement défraie la chronique depuis plusieurs mois. Comment faire en sorte que tous les habitants de cet arrondissement continuent à vivre ensemble ? Les réponses du président de SOS Racisme 19ème.


    Le 19ème arrondissement de Paris est un quartier où malgré les apparences, il fait bon vivre Ensemble. Ici se côtoient 200 000 habitants aux 90 nationalités différentes. On y trouve la plus grande communauté juive d’Europe, une importante communauté musulmane, une communauté malienne et, plus récemment, des habitants venus d’autres pays d’Afrique noire et des Asiatiques.

    L’attractivité culturelle, le charme de l’arrondissement y sont si forts, qu’une tranche de la population, plus aisée, s’y est installée aux côtés d’une population ouvrière plus modeste.

    Commerces « ethniques »

    Aujourd’hui, cet équilibre social et ethnique se fragilise. L’école publique ne joue plus son rôle. Les enfants “blancs”, ceux de la communauté juive en particulier, la désertent à cause du niveau scolaire mais surtout en raison des violences ; ce qui a permis aux écoles privées de prospérer. Le creuset républicain que constituait l’Ecole Publique tend à s’estomper ainsi que la mixité sociale et culturelle.

    Le développement des commerces “ethniques” symbolise cette mutation : halal pour les musulmans ; casher pour les juifs ; bio pour les plus aisés ; afro pour les noirs… Autant de particularismes qui segmentent les commerces et les populations de l’arrondissement.

    Dès lors, les frictions, incivilités, insultes racistes et agressions sont devenue monnaie courante. Un quart des actes antisémites commis en Ile-de-France se déroule dans le 19ème arrondissement de Paris. Le développement sans concertation des synagogues, des épiceries cashers, des écoles juives,… dans ce quartier, est à la source de ces nombreuses tensions. Depuis la seconde Intifada, les agressions physiques, les jets de cocktails molotov ou encore les dégradations se sont multipliés contre les habitants juifs de l’arrondissement ou leurs biens.

    Haine du « Juif »

    Guerre des gangs ou acte antisémite, c’est à la justice de mener ses investigations. Une chose est sûre : cette violence n’est pas admissible, elle doit constituer un élément d’alerte sérieux pour les pouvoirs publics. Le conflit israëlo-Palestinien n’explique pas tout. Le communautarisme latent devient dans le 19ème arrondissement de Paris un communautarisme qui sème la violence. Il est temps pour les pouvoirs publics de prendre conscience de l’ampleur du phénomène.

    Il convient donc de rompre avec ces logiques de violences, de ghettoïsation et de communautarisme. On ne peut pas, durant des années, avoir laissé se constituer des “quartiers ethniques” et s’étonner de l’émergence de frictions intercommunautaires et de la difficulté à faire co-exister ces populations au sein d’un même espace.

    Mahor Chiche