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FRANCE-REPUBLIQUE - Page 20

  • Présentation de la Motion 5 Toulouse Mon Congrès à la section Jean Jaurès Paris 19ème

    Mes Cher Camarades,

    Bonsoir, je suis Mahor Chiche, pour ceux qui ne me connaissent pas je suis né dans le 19ème arrondissement de Paris et Militant de la section Jean Jaures depuis 19 ans.

    J’ai fais la campagne des primaires citoyennes et soutenu tres tôt la candidature de François Hollande.

      -La motion 5 : Toulouse Mon Congrès

    J’aurai pu me retrouver dans la motion 1, mais j’ai fais le choix de soutenir la motion 5 Toulouse Mon Congrès ; car pour moi ce Congrès doit être avant tout un Congrès de débats. Non pas sur l’orientation politique de l’action gouvernementale, cela a été tranché lors des primaires, mais sur le Rôle de notre Parti Socialiste, sur le rôle de l’adhérent, sur la manière dont nous pouvons aider à la reussite du Changement !

    Avant tout, je tiens à saluer le bon climat dans lequel se déroule ce congrès on est loin des écueils passés de 2008 ;  cette réussite on la doit à la formidable dynamique des primaires qui a obligé chacun à faire preuve d’humilité et de respect vis-à-vis des autres candidats.

    Parce qu’aujourd’hui nous sommes tous rassemblés derrière Francois Hollande et Jean Marc Ayrault on doit pouvoir s’exprimer librement et voter aussi dans la diversité.

    Vous imaginez qu’on a failli au nom du rassemblement avoir un Congrès avec une seule motion, ou bien nous rejouer la guerre fratricide entre les tenants du Oui au traité budgétaire et les tenants du Non.

    La motion 5 s’appelle Toulouse Mon Congrès elle aurait pu s’appeler « Touche pas à Mon Congrès » ; dans ces titres le « Mon » est essentiel car il marque la priorité que nous donnons à l’adhérent.

    Quelque soit l’amitié que nous pouvons avoir pour Harlem Désir ou Jean Christophe Cambadelis il est clair que la manière dont s’est faite la désignation de notre futur 1er secretaire n’est pas digne de l’histoire de notre parti.

    Le socialisme a toujours été lié au suffrage universel, le fait que l’on ne nous consulte pas sur ce choix, que les candidats potentiels étaient limités, et que finalement on nous demande de ratifier à postériori le choix de « la Reine » Martine Aubry montre à quel point la tentation d’un parti verrouillé, recroquevillé sur lui même existe.

    Au moment où certains imaginait déjà étendre les primaires à toutes les élections législatives ou au municipales, au moment où l’UMP elle-même est capable d’organiser un vrai duel, nous avons préféré la cooptation bonapartiste.

    C’est une régression démocratique ; tout comme confier à des thinks thanks exterieurs l’élaboration de la ligne politique de notre parti est une erreur

    Alors oui, c’est avant tout avec cela que les partisans de la Motion 5 Toulouse Mon Congrès veulent rompre  pour rénover et faire de notre parti un grand parti socialiste.

     -  Les Crises sont nombreuses

    Le Monde va mal, la crise est profonde : crise des subprimes, crise de l’euro, montée de l’extreme droite en Europe la situation est difficile.

    Quatre mois que François Hollande est au pouvoir, c’est déjà à la fois beaucoup et trop peu.

    Après 5 ans de sarkozysme la France a été fragilisée, mais aujourd’hui le changement est en marche : Conférence nationale pour la croissance et l’emploi, Loi sur l’harcèlement sexuel, Loi d’orientation et de programmation pour l’éducation nationale, suppression de la « TVA Sarkozy », retour au barème de l'Impot sur la Fortune,  zones de sécurité prioritaires, Contrats de  génération…

    L’espoir est grand : à minima nous devons réaliser les 60 propositions, car depuis 30 ans la crise entre la classe politique et les citoyens se nourrit de ces promesses non tenues, et de cette impression devenu parfois certitude, que le pouvoir politique n’est plus.

    N’oubliez mes chers camarades que le Front National (qui fête aujourd’hui ses 40 ans et sa nouvelle chef Marine Lepen) est en embuscade, nous n’avons pas le droit d’échouer.

    Malgré les obstacles nous devons oser nous attaquer à la spéculation, aux plans de licenciements… Et si en matiere économique c’est difficile, en matière sociétal il y’a des mesures symboliques essentielles à adopter.

     -     Le Mariage pour tous, cet engagement pour l’égalité

     -    Et le Droit de vote des étrangers non communautaires promis déjà par François Mitterrand en 1981

    Pour réaliser ces réformes le gouvernement Ayrault aura besoin de chacun d’entre nous : pour faire œuvre de pédagogie et soutenir ces projets malgré les campagnes immondes qui ne manqueront pas d'être faites.

     -  Pour un Parti Socialiste, bouclier de l’action du gouvernement

    Alors oui déposer une motion dans un Congrès, du Parti Socialiste, est un acte grave ; il marque notre engagement à vouloir rénover notre beau parti socialiste pour en faire le bouclier de l’action du gouvernement.

    Bien sur on peut appeler au rassemblement et puis en facade gommer les différences entre les tenants du Oui et les tenants du Non au referendum sur la Constitution européenne de 2005, entre ceux qui rejoignent la majorité dans le parti mais voteront contre le traité budgétaire européen au Parlement.

    Nous, on a préféré la fidélité aux engagements : soutien sans faille à l’action de François Hollande et Jean Marc Ayrault, mais Rénovation du PS pour qu il soit cet instrument si precieux à la mobilisation de la société.

    Il doit etre ouvert, paritaire, divers capable de travailler et réfléchir avec les autres forces vives de la nation.

    Alors oui la question posée à ce Congrès que certains trouvent programmé trop tôt ou inutile est quel rôle pour le Parti Socialiste alors que ses leaders disposent de tous les leviers d’actions à l’exception du Conseil Constitutionnel et de l’Europe ?

    L’enjeu est là mes chers camarades.

     -Ne plus revivre l’échec du 21 avril 2002

    Le 21 avril 2002, le Parti Socialiste subissait une défaite sévère. 10 ans d’oprobre avant la victoire.

    Je me rappelle de cette période où en section on voyait les difficultés des Français, on voyait que le gouvernement Jospin avait besoin d‘idées nouvelles, d’un second souffle, mais le PS qui avait alimenté le candidat Jospin d’idées (abrogation des Lois Pasqua, emplois jeunes, couverture médicale universelle…) n’était plus une force motrice.

    La défaite fut cinglante.

    L’enjeu d’ici le prochain congrès de 2015 est bien celui d’accompagner au mieux l’action du Président Hollande en étant force de propositions et relais vers la société civile.

    Aujourd’hui, il faut en finir avec les reliques du vieux parti : cumuls des mandats, cooptation, opacité… qui discréditent l’action politique.

    Il faut un Parti socialiste ouvert sur l’extérieur capable d’accueillir, de former, et de conserver ses adhérents.

    Ces derniers mois le PS a été absent, il faut que ce Congrès marque le grand retour sur nos valeurs :

    - Le non cumul : nous l’avons promis, il est le moyen de moderniser notre vie publique, et de permettre la restructuration de notre millefeuille administratif.

    -La parité : 25 % de femmes au Parlement c’est indigne d’une République moderne, la motion 5 propose la mise en place d’un mode de scrutin permettant l’élection bi-nominale.

    -L’Europe fédérale : c’est notre engagement, le Congrès du Parti Socialiste Eruopéen (PSE) vient d’avoir lieu à Bruxelles qui en a entendu parler ? Il faut œuvrer pour que l’élection du Premier secrèteraire du PSE se fasse de maniere transnationale par l’ensemble des militants socialistes d’Europe.

    -La laïcité : tant remis en cause et dont Marine Lepen tente se faire le porte drapeau, doit être défendue par le Parti Socialiste pour donner corps au rêve français de François Hollande

    -Combattre les discriminations et agir pour l’égalité : il nous faut combattre les discriminations, veiller à ce que Manuel Valls mette en place le récépissé promis par François Hollande en matière de contrôles d’identités et que le droit de vote des étrangers soit enfin adopté.

    Il nous faut enfin réussir à conserver l’avantage fourni sur les autres forces politiques du pays par le succès des primaires citoyennes qui a vu plus de 3 millions de personnes se déplacer, nous devons bâtir un grand parti socialiste, pour ce faire nous devons avoir l’audace, l’audace de pousser la rénovation de la section locale à Solferino.

    Paris, 4 octobre 2012

     

     

  • Ne plus revivre l’échec du 21 avril 2002

    Militant du Parti Socialiste depuis 19 ans, j’ai fais la campagne des primaires citoyennes et soutenu la candidature de François Hollande. A ce congrès, j’ai décidé de soutenir la motion 5 Toulouse Mon Congrès car la question qui est à mon sens posé en cette période où la gauche dispose de tous les leviers d’actions (à l’exception du Conseil Constitutionnel et de l’Europe) est : quel rôle pour le Parti Socialiste ?

    En 2002, au moment où le gouvernement Jospin avait besoin d‘idées nouvelles, d’un second souffle, le PS qui avait alimenté le candidat Jospin d’idées (abrogation des Lois Pasqua, emplois jeunes…) n’était plus une force motrice. La défaite fut cinglante. La belle victoire de 2012 ne doit pas nous faire oublier ces années difficiles. L’enjeu d’ici le prochain congrès de 2015 est bien celui d’accompagner au mieux l’action du Président Hollande en étant force de propositions et relais vers la société civile. Seul un PS rénové et utile aux Français permettra d’éviter une éventuelle cruelle déception en 2017.

    Aujourd’hui, il faut en finir avec les reliques du vieux parti : cumuls des mandats, cooptation, opacité… qui discréditent l’action politique. Il faut un Parti socialiste ouvert sur l’extérieur capable d’accueillir, de former et de conserver ses adhérents.

    Il nous faut réussir à conserver l’avantage fourni par le succès des primaires citoyennes sur les autres forces politiques du pays, pour ce faire nous devons avoir l’audace de pousser la rénovation de la section locale à Solferino.

  • La Motion 5 : la motion de confiance

    Ce congrès révèle un certain rapport à la notion de confiance.

     

    La Motion 1 se contente de nous dire : « Ayez confiance, ayez confiance , mais laissez nous gérer tout parce qu’on s’occupe de tout ». La situation est sous contrôle et laissez les importants faire les choses importantes : s’arranger, désigner et placer et ensuite « circulez il n’y a rien à voir ». Et partout le même refrain implicite. Si tu n’es pas dans le rassemblement imposé, alors gare à tes ambitions pour les instances locales, fédérales, nationales, voire municipales ou régionales. Curieuse façon de rassembler par la pression implicite. Tu veux un poste, alors attention, laisse faire les « posteurs » professionnels. C'est la pression de confiance ! 

    La Motion 2 nous explique elle qu’elle n’a pas confiance dans notre parti et qu’il faut se tourner vers un nouveau modèle, un nouveau paradigme : l’écologie. J’ai beau être sans doute plus écolo que bien des écolos en roulant notamment en vélo depuis 15 ans dans Paris, je trouve toujours bizarre que des socialistes nous expliquent que l’avenir du socialisme c’est l’écologie pure et simple. Si on doit devenir écologiste, il y a un parti qui a été créé pour cela non ?

    Les Motions 3 et 4, elles montrent qu’après 3 mois de gouvernement, elles n’ont pas vraiment confiance dans l’action engagée puisqu’elles proposent déjà des mesures alternatives, comme si après 3 mois de gouvernement, les 60 propositions étaient déjà caduques et qu’il fallait penser maintenant un autre programme. Quand on écoute notre télévangeliste économique qui est passé par toutes les couleurs de l’arc en ciel partisan de la gauche avec ses éternels graphiques, on se dit qu’on est vraiment trop con de n’y avoir pas pensé plus tôt. La solution mais c’est bien sûr et hop le chômage rayé de la carte comme une vulgaire courbe d’un graphique ! 

    La Motion 5 elle propose un rapport très positif à la notion de confiance. 

    Nous avons confiance dans nos valeurs

    du socialisme et de la République.

    Cette confiance dans nos valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, mais aussi de laïcité nous rappelle que dans notre société de plus en plus fractionnée, la plus belle des appartenances et la seule qui vaille en République c’est la citoyenneté. Et qu’au delà de notre belle fête nationale, il reste bien des moments à inventer pour célébrer cette belle appartenance. 

    Nous avons confiance dans l’Europe.

    Parce que si bien des politiques ultra-libérales ont été conduite en son nom, l’Europe reste notre destin commun sur le plan économique d’abord mais aussi politique. Et c’est cette Europe politique que nous appelons de nos vœux pour sortir de nos frontières. Pour inventer l’Europe politique il faudra déjà renforcer notre Europe partisane et nous proposons de renforcer le PSE en organisant notamment des primaires européennes pour désigner qui sera le prochain candidat de l’Europe progressiste à la commission européenne. Nous faisons confiance en François Hollande pour orienter l’Europe dans la bonne direction avec les rapports de force qui sont ceux d’aujourd’hui et ceux que nous espérons demain. Voter contre le TSCG n’est pas du socialisme, c’est de l’onanisme. On se fait plaisir. Seul. Dans son coin. Sans lendemain. Et faire tout le congrès sur le TSCG c’est encore plus ridicule parce que dès Toulouse cette question sera derrière nous.

    Nous avons confiance dans le gouvernement

    que conduit Jean-Marc Ayrault.

    Donner des signes d’impatience au bout de trois mois est puéril et nous ne sommes pas là pour trépigner mais pour accompagner et expliquer. Le programme sera accompli et nous avons 5 ans devant nous et nous espérons tous que le cycle ouvert en mai 2012 pourra durer au moins 10 ans. D’ailleurs les initiatives médiatiques et les prises de position de députés impatients et trépigneurs viennent  tous de la Motion 1 ! Ces petits positionnements sont-ils utiles ? Je ne le pense pas ! François Hollande dans tous les congrès socialistes qu’il a gagné a toujours expliqué que nous devions penser notre action dans la durée. Il le pensait quand nous étions dans l’opposition. Il l’applique en étant aux manettes et cette nouvelle forme de gouvernance est effectivement une manière moderne de gouverner. Le sarkozysme n’aura été qu’un bougisme et vouloir singer l’ex-président n’a pas beaucoup d’intérêt. D’ailleurs Jean-Marc Ayrault en lançant un nouveau cycle de relations contractuelles basé sur un travail de long terme avec les partenaires sociaux est en train de réinventer la démocratie sociale et nous en verrons les effets sur le long terme pas dans des effets d’annonces qui ne servent à rien.

    Nous faisons confiance dans la jeunesse.

    Nous pensons que notre société vit un véritable crise de confiance avec sa jeunesse. François Hollande a eu cette intuition pendant la campagne des primaires et ensuite pendant la campagne présidentielle. La priorité donnée à l’éducation et le volontarisme de Vincent Peillon ou la création des emplois d’avenir vont dans ce sens mais il y a encore tant à faire. Il faut se rendre compte à quel point notre société a infantilisé toute une génération. Et je sais de quoi je parle. J’ai 44 ans et je milite depuis l’âge de 20 ans. Nombre de responsables politiques m'ont toujours parlé et me parlent encore comme si j’étais un jeune freluquet qui devait patienter pour prendre des responsabilités. Le groupe socialiste s’est renouvelé pour moitié de ses effectifs lors des dernières élections législatives. Et pourtant, moins de 10% de ses effectifs ont moins de 40 ans. En 1981, c’était un tiers du groupe socialiste qui avait moins de 40 ans. En Espagne, en Allemagne, en Hollande, au Royaume Uni, ce sont 30% à 50% des parlementaires qui ont moins de 40 ans. En 1977, un certain Jean-Marc Ayrault devenait maire d’une ville de plus de 30 000 habitants à 27 ans. Dans quelle fédération aujourd’hui notre parti serait prêt à faire un tel pari sur l’avenir ? Cette situation d’infantilisation de cette génération 68 qui tout en ayant 60 ans se considère encore comme éternellement porteur des valeurs de la jeunesse doit cesser.

     Faire confiance à la jeunesse, cela commence par traiter ce fléau du chômage des jeunes. Cela consiste à faire confiance à des 20/40 ans pour diriger des entreprises, des syndicats, des associations, des journaux, des institutions culturelles, des collectivités locales. Parce qu’au cœur de l’abstention très forte de ces catégories d’âge, il y a ce rapport insupportable d’une société politique, économique et médiatique qui est incapable d’avoir la moindre confiance dans la jeunesse. C’est parce que nous avons confiance dans cette jeunesse que nous avons fait le pari de faire conduire notre motion par la benjamine du Conseil National, Constance Blanchard.

    Nous avons confiance dans l’égalité Femmes/Hommes. 

    Sur cette question, nous voulons sortir d’une guerre des sexes basée sur la conflictualité tout en considérant que nous devons désormais accélérer ce qui aurait déjà du entrer en vigueur. La loi sur la parité a été votée en 2000. 3 législatures plus tard, nous venons tout juste de franchir le cap du quart de femmes élues au parlement. Et si l’effort du PS est conséquent et pèse lourd, en présentant 50% de candidates, il n’a cependant fait élire que 36% de députées.  Sur ce terrain là nous sommes là encore loin de tous les parlements européens. Très loin même. Et nous sommes loin derrière l’Assemblée tunisienne ou algérienne !

    Alors cessons avec cette comédie des amendes qui ne servent à rien et mettons en place un mode de scrutin bi-nominal pour les élections législatives comme pour les élections cantonales et en 2017, nous pourrons dire la parité c’est maintenant et c’est partout. 

    Nous avons confiance dans la vitalité intellectuelle, politique et militante de la grande famille des militants et sympathisants socialistes.

    Leur faire confiance c’est d’abord les associer à tout le travail d’élaboration politique. Jean-Louis Missika vient de présenter à Paris la méthode que compte utiliser Anne Hidalgo pour élaborer avec les parisiens son programme, notre programme. Jean-Louis a parlé de co-working qui utilise d’abord l’accès au numérique et qui permet à tous ceux qui ne pourront jamais perdre de temps dans des réunions à des horaires impossibles de partager points de vue, idées, remarques, suggestions. Parce que la politique est un monde très difficile d’accès à tout individu investi professionnellement ou familialement, à travers la formidable perte de temps en réunionites inutiles, penser la politique à travers l’usage d’internet est une source de rééquilibrage des investissements humains en politiques. Parce que l’intelligence n’est jamais aussi belle et puissante que quand elle est partagée, il y a tout à inventer en la matière et c’est peu dire que les mœurs verticaux d’élaboration collective de notre parti ont au moins un siècle de retard. Notre parti doit entrer dans le 21ème siècle en sortant de ces schémas ou une poignée de personnes travaillent en catimini pour balancer des textes, toujours les mêmes et les faire voter sans aucun intérêt car sans la moindre démarche d’alternative ou d’amendement. Notre parti a su avancer à tâtons sur la marche de la démocratie participative, des Etats Généraux de Michel Rocard, aux débats participatifs de Ségolène Royal. Il doit reprendre cette marche vers l’intelligence partagée, l’intelligence collective parce que notre parti recèle d’immenses talents totalement sous-utilisés, sous évalués. Avec cette méthode Jean-Louis Missika invite à Oser Paris pour faire gagner Anne Hidalgo. Et bien ayons l'audace de proposer d'Oser le Parti du 21ème siècle pour le faire gagner dans toutes les prochaines échéances. Les campagnes présidentielles de Ségolène Royal et de François Hollande ont ouvert le champs des possibles. Le PS 2.0 est devant nous. 

    Mais faire confiance aux adhérents et aux sympathisants, c’est aussi leur faire confiance pour faire ce à quoi sert un parti : sélectionner une élite politique et des candidats aux suffrage universel.

    Aujourd’hui nos candidats aux législatives, nos candidats aux têtes de listes pour les régionales et municipales, nos candidats pour être secrétaire de section, premier secrétaire fédéral, premier secrétaire national sont tous désignés directement par les militants. Notre candidat à la présidence de la République a même été choisi parce que notre parti a fait confiance dans les 3 millions de sympathisants. Alors cette façon de choisir nos candidats et responsables doit être généralisée et la cooptation clanique doit sortir de nos écrans radars. Tout responsable ou candidat doit être désigné directement par les adhérents ou les sympathisants. Plus jamais une désignation comme celle que nous venons de vivre à travers le triste match Camba-Désir ! Les militants ont toutes les clefs pour faire les bons choix alors désormais ils doivent désigner tous les membres des CA, des CF du CN et tous les candidats à nos élections. Il faut cesser ce rapport moyen-âgeux où les grands chefs désignent les sous chefs qui désignent les petits chefs. Le chef, ce doit être le militant qui doit toujours avoir le dernier mot pour désigner qui le représentera à l’intérieur comme à l’extérieur. Et cela peut se faire en respectant les notions de motions pour ceux qui tiennent tant à ce système au moment même où il n’a plus aucun sens si tout le monde est dans la même motion ! Parce que nous avons confiance aussi dans l'émergence de talents locaux, le parachutage doit désormais être proscrit.  

    Nous faisons confiance aux secrétaires de section.

    Ce sont eux qui sont les soutiers de notre parti. On leur doit bien de nos victoires. Ils gèrent temps, conflits, relations humaines, planning, organisation le tout bénévolement. C’est parce qu’ils sont les véritables piliers de notre parti que nous proposons qu’un tiers du CN leur soit réservé et que désormais des moyens financiers et humains soient mis à leur disposition pour les soutenir dans leur action, à l’échelon des circonscriptions. 

    Nous avons confiance dans les élus socialistes.

    Et c’est parce que nous voulons des élus efficaces, dynamiques, créatifs, investis pleinement dans leur mandat que nous plaidons pour le non cumul. Plaider le non cumul n’est pas de l’antiparlementarisme ou de la démagogie mais au contraire une immense confiance dans le travail que peut faire un élu. Parce qu’il y a tant à faire dans un parlement, il faut justement se consacrer à ce travail intense qui consiste à penser, à légiférer et à contrôler. Un tel travail est incompatible avec le papillonnage. Le cumul est un mal français et il est à l’origine des blocages sur la parité ou le non renouvellement générationnel. Mais être anti-cumul dans l’espace comme dans le temps, cela suppose des élus qui disposent de moyens supplémentaires, d’un statut et de portes de sorties pour que cette belle période de leur vie ne soit pas suivi d’un enfer professionnel. Etre élu ne doit ni être un métier, ni être réservé aux seuls fonctionnaire. Cela doit être une mission bornée dans le temps. Une mission au service de la République. Au service des autres.

    C’est parce que nous avons confiance dans le travail d’élu que nous proposons également un observatoire de nos politiques locales afin de théoriser, d’échanger et de valoriser nos laboratoires que sont toutes les collectivités locales. 

    Nous avons confiance dans la République, confiance dans l’Europe, confiance dans le gouvernement, confiance dans la jeunesse, confiance dans les militants, confiance dans les sympathisants, confiance dans nos responsables locaux, confiance dans nos élus territoriaux. Alors nous pensons que la meilleure façon non seulement d’accompagner le gouvernement, mais de préparer toutes les prochaines échéances locales comme nationales, c’est de faire confiance dans un parti qui débat, dans un parti qui co-produit, dans un parti qui vote, dans un parti qui choisit, dans un parti qui tranche, dans un parti qui travaille et pas seulement en haut mais à tous les niveaux. Le plus beau pari de la confiance, c’est d’oser le beau pari de la démocratie.

    Alors le 11 octobre, oubliez calculs, pressions et chantages en tout genre pour vous concentrer sur l’essentiel : quand vous serez seul dans l'isoloir, alors votez la Motion de confiance. Votez la Motion 5 pour que Toulouse soit vraiment ton congrès !

  • Émeutes à Amiens : à quand des mesures pour restaurer la confiance dans les quartiers ?

    LE PLUS. Alors que la police vient de procéder à cinq premières interpellations suite aux émeutes qui ont touché Amiens en début de semaine, certains relancent le débat sur le délaissement des banlieues par l'État. Pour le militant Mahor Chiche, ces débordements sont la conséquence d'une "ghettoïsation" des quartiers, où les politiques de la ville ont échoué.

    Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a eu raison de condamner avec fermeté les violences d’Amiens, mais il convient d’aller plus loin pour reconquérir ces "territoires perdus de la République".

    Depuis des décennies, la réflexion sur les quartiers difficiles, la politique du logement "tout béton", la concentration de la misère dans des quartiers périurbains, l’absence d’emplois et de réussites scolaires, le développement corollaire de toutes sortes de trafics dans une partie du territoire français alimentent les travaux de recherches, mais la prise de conscience politique demeure insuffisante.

    À l’initiative de l'Association des maires de France, le renouvèlement urbain s’accélère, mais il est difficile pour les habitants de sortir un quartier de l’image négative qui lui colle à la peau depuis des années. Surtout, les pouvoirs publics investissent bien plus dans la rénovation urbaine que dans la présence humaine (éducateurs de rue, gardiens…). De la paupérisation à la ghettoïsation, de la violence quotidienne à la communautarisation, l’échec des politiques de la ville est patent.

    Le candidat François Hollande – un des premiers responsables politiques à avoir utilisé le terme "ghetto" – avait bien compris l’enjeu en déclarant, lors de son discours à Aulnay-sous-Bois : "Dans la République que je veux, je refuse qu’il y ait du ghetto – du ghetto pour les riches et du ghetto pour les pauvres. Je veux de la mixité, je veux de l’échange, je veux du partage."

     

     Des voitures brûlées lors des émeutes à Amiens (F.HUGUEN/AFP).

    Les émeutes de 2005 n’ont pas modifié les politiques publiques

    En 2005, la mort de Zyed et Bouna après une course-poursuite déclencha les pires émeutes urbaines connues en France. Les pouvoirs publics parurent alors bien désarmés face à l’ampleur du phénomène et les faibles réponses disponibles (hormis policières). Certains avaient même alors préconisé le recours à l’armée, comme si ces quartiers abritaient un "ennemi". 

    Insultes, brimades, contrôles au faciès, bavures, gardes à vue injustifiées (près d’un million de français sont placés chaque année en garde à vue), développement des outrages à agents et rébellions sont autant d’éléments cristallisant la méfiance entre policiers et citoyens.                

    À Amiens, un simple contrôle routier a conduit à des poubelles et voitures brûlées, des abribus et trois bâtiments publics détruits, dont une école et un centre sportif, et seize policiers blessés. Cette fois-ci, on doit tous constater que les armes qui existent dans les cités ont été utilisées, ce qui marque le franchissement d‘un "interdit" supplémentaire.

    La confiance est manifestement rompue entre citoyens et police, et plus particulièrement entre jeunes et police. Dans ces quartiers, le dernier vestige de la puissance de l’État est bien souvent la présence policière.

    Ravages de la crise économique et de la culture du "chiffre"

    Concrètement, ces dix dernières années, la culture du "chiffre" a mis une pression intenable sur les forces de police, qui n’ont ni les moyens humains ni matériels d’accomplir leurs missions. Dans la même soirée, le même agent doit patrouiller, auditionner et enregistrer les plaintes, ou encore sortir les véhicules. De trop nombreux commissariats ne disposent pas du minimum acceptable pour l’accueil des victimes : salles d’écoute, personnels, distributeurs de boissons… Les policiers français (hormis en matière de résolution de meurtres et assassinats) ont perdu l’estime des français.

    Dans les quartiers difficiles, la rupture de confiance entre les populations de ces zones et l’idée d'une police au service de tous est amplifiée. Les services publics absents, les associations fragilisées financièrement et dépourvues d’objectifs ne réussissent plus à maintenir la "paix" sociale. "Le vivre ensemble" d’antan qui faisait que chacun se connaissait et veillait sur les plus jeunes est mort, la crise économique et le modèle du caïd ont fait leurs ravages.

    L’incantation d’une République présente partout sur le territoire national est respectable. Mais sans une vision sur dix ans et sans ambitions ni moyens pour changer les villes, le malaise perdurera. Résidentialisation, vidéoprotection, polices municipales sont devenues les axes d'action en vogue des collectivités locales négligeant la prévention, à commencer par la présence humaine. 

    Ces émeutes sont avant tout l’expression d’un sentiment d’abandon. Il faut d’urgence réunir les acteurs des quartiers et mettre en place des mesures qui restaureront la confiance.

    Édité par Rozenn Le Carboulec, LE PLUS, 16 août 2012