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antisémitisme - Page 4

  • Le CRIF, la laïcité et la République

    L'interview de Roger Cukierman, Président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), de ce lundi matin par Jean-Pierre Elkabbach sur Europe1 a créé la polémique,  et la décision du CFCM (Conseil français du culte musulman) et son Président Dalil Boubakeur de refuser de participer à son diner annuel.

    En effet, Roger Cukierman a par ses propos à la fois blessé la très grande majorité des musulmans de France non-antisémites et participé à la dédiabolisation de Marine Le Pen et de son parti.

    Ces propos sont une faute politique.

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  • « Apaiser la société pour mieux vivre ensemble? »

    Intervention au Colloque du CRIF

    « Apaiser la société pour mieux vivre ensemble? »

    Mercredi 17 septembre 2014

     1ère table-ronde : « Agir dans la société civile  »

    modérée par Marc Knobel- Directeur des Etudes du Crif – Intervenants :

    • Mahor Chiche, Adjoint au Maire de Paris 19 chargé de la démocratie locale, de la mémoire et des relations avec le monde combattant
    • Jean-Philippe Moinet, auteur, fondateur-directeur de la Revue Civique
    • Jean-Louis Sanchez, président des Ateliers du Vivre ensemble et de la Fraternité

     

    Mesdames, Messieurs,

    Je remercie Françis Kalifat et le CRIF pour son invitation ainsi qu’évidement Marc Knobel que j’ai eu le plaisir d’avoir pour enseignant. Je vous prie de bien vouloir excuser l’absence du Maire du 19ème François Dagnaud que je représente ici.

     

    1-Le défi du maintien d’une société plurielle

    Construire «  une société apaiséepour mieux vivre ensemble ? », il y’avait peu de temps encore cela s’appeler défendre la République et ses valeurs, mais aujourd’hui nous sentons bien l’effritement du socle social, de nos valeurs humanistes et des capacités de dialogues.

    Depuis 2000 et la seconde intifada, un mauvais climat s’est installé en France, on pourrait même remonter aux sources à savoir la 1ère guerre du golfe pour remarquer une certaine cristallisation des tensions communautaires dans notre pays.  

    Résultats électoraux ou désagrégation quotidienne du corps social au point que certains décident de s’engager dans des logiques de haine, d’antisémitisme et de racisme assumé. De Dieudonné à Toulouse et les crimes de Merah, de Bruxelles et Mehdi Nemmouche au terrorisme international et l’engagement de français à l’étranger. Et puis, banalité du racisme et antisémitisme ordinaire où les préjugés font que l’on en se mélange plus, l’on ne se respecte plus. Les logiques communautaristes sont à l’œuvre tandis que les projets rassembleurs trouvent plus difficilement  écho.

    A vrai dire trop souvent, on ne se connait plus. L’École républicaine qui devrait être un formidable rempart connait une crise de sens et une exfiltration vers le privé qui casse toute logique de Vivre Ensemble. A l’évidence, l’enjeu de la construction d’une société apaisée passera par une redéfinition des missions et rôle de l’École, et d’un travail sur la diversité des publics accueillis.

     

    2-Focus sur paris 19 et l’enjeu du Vivre ensemble

    Le 19ème est un arrondissement parisien connu pour la vitalité de son Vivre ensemble comme l’illustre l’esprit fraternel de Belleville.

    Le 19e et ses 90 nationalités est une mosaïque de cultures, d’identités, d’origines, d’expériences, de couleurs, de religions.

     ·  Le 19e est un arrondissement populaire regroupant des populations sociologiquement et économiquement très diverses. Du « bobo » au public les plus fragiles…

    ·     Cette mosaïque et cette diversité sont évidemment une richesse pour le 19e, c’est à la base de son identité, à l’image de toute les « ville-monde ».

    C’est dans le 19e que des enfants de toutes les couleurs franchissent le fronton d’une école où sont gravés le nom et la mémoire des enfants juifs déportés, C’est ici qu’une gare RER portera bientôt le beau nom de Rosa Parks, figure de tous les combats pour la dignité et contre tous les racismes, C’est ici que nos monuments aux morts sont honorés par des enfants dont les grands-parents ne vivaient pas en France à l’époque des guerres commémorées, c’est ici que Noël, Roch Hachana, Kippour, l’Aïd, le nouvel an chinois sont des fêtes partagées.  Et pourtant cet été, en France,nous avons vu des scènes de haine et de violence inacceptables en République, mais la grande différence avec les années 2000 ou 30 réside dans le fait que les élites politiques de ce pays et en particulier à l’échelon local ont bien identifié la montée de ces périls et mis en place des projets favorisant le respect, l’échange, le Vivre Ensemble.

    ·       Cet équilibre est par définition toujours fragile, toujours en tension, parce que le repli sur soi et le rejet des autres est une tentation toujours forte lorsque la société connaît des crispations, des ruptures.

    Crise économique, nombre important de précaires et une jeunesse souvent sans perspective qui préfère « l’argent facile ».

     ·   C’est pourquoi la promotion du vivre-ensemble est une notion fondamentale dans la définition des politiques publiques conduites par la Mairie du 19e.

    ·        La Mairie du 19e ne tient pas à elles seules tous les instruments de mesure, de contrôle ou de préservation du vivre-ensemble : ainsi, nous n’avons pas de compétences directes en matière de police et de justice, nous ne définissons pas les lois qui protègent, nous n’intervenons pas dans le contenu des enseignements dispensés dans les écoles.

    ·     Cependant, notre volonté est de faire se partager les mémoires, pour les faire vivre dans le creuset de la République et dans la fidélité à nos engagements en faveurs des Droits de l’Homme.

    ·        Dans ces conditions, la laïcité est évidemment la pierre angulaire de notre investissement sur le terrain. Une laïcité ouverte, qui ne rejette personne mais s’ouvre au contraire largement vers les autres, dans le respect de la loi et des personnes.

     

    ·         Quelques exemples concrets des actions menées sur Paris 19e :

    - Parcours Mémoire : 350 collégiens de 7 collèges publics et privés rassemblés aux Buttes Chaumont pour échanger avec les anciens combattants

    - Ouverture de toutes les cérémonies commémoratives aux jeunes des écoles, publiques, privées/confessionnelles

    - Conseils de quartier et démocratie locale

    - Fêtes de quartiers

    - Éducation populaire

    - Salle municipale polyvalente pour les évènements familiaux privés

    -Accueil en Mairie de la maison Itzhak Rabin pour échanger sur la paix

    - Soutien aux associations promouvant le vivre-ensemble

    - Dialogue régulier avec la police et la justice pour apprécier, sur le terrain, la sensibilité des tensions qui peuvent y être constatées.

    Ces démarches sont régulières et dépendent de l’investissement de chaque acteur, mais pour construire une société apaisée et « un mieux vivre ensemble » il faut parvenir à créer les conditions de synergies entre les différents acteurs locaux (réussir à décloisonné scolaire/périscolaire ; privé/public…) et face à cet enjeu la Mairie est à l’évidence le lieu de mobilisation et de partage d’expériences réussies le plus adéquat.

    La Mairie du 19e se veut un lieu ouvert aux habitants et d’expression concrète de la Fraternité républicaine et sera ravi d’accueillir de telles rencontres porteuses de l’espoir d’un mieux vivre-ensemble

    Je vous remercie.

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  • Google et le fichage

    La révolution numérique permet aux citoyens de disposer de « l’information » qui en son temps faisait partie du pouvoir des tyrans. Historiquement, celui qui confisquait ou détenait le savoir était le Chef.

    La liberté de l’Internet contre les règles du droit positif en matière de droits d’auteurs, de racisme, antisémitisme… voila la nouvelle bataille engagée entre le droit et l’antiracisme.

    Aux Etats-Unis, la liberté d’expression est au dessus de tout ; car les tribunaux américains donnent une portée très générale à la garantie prévue par le premier amendement à la Constitution : « Le Congrès ne pourra faire aucune Loi (...) restreignant la liberté de parole ou de presse (...) ».

    C’est cette législation qui autorise les discours haineux et racistes du type de ceux du Klu Klux Klan ou du leader de la Nation de l'Islam Louis FARRAKHAN.

    En France, la liberté d’expression est bien plus encadrée. En effet, pour ne pas encourager les déviances et transgressions les Lois françaises et la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme CEDSH encadrent la liberté d’expression et condamnent les propos racistes, incitations à la haine raciale, et discriminations. Le racisme apparaissant comme un délit, il ne saurait en être fait l’apogée.

    L'article 226-19 du Code pénal dispose :

    "Le fait, hors les cas prévus par la loi, de mettre ou de conserver en mémoire informatisée, sans le consentement exprès de l'intéressé, des données à caractère personnel qui, directement ou indirectement, font apparaître les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses, ou les appartenances syndicales des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à l'orientation sexuelle de celles-ci, est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 300.000 Euros d'amende".

    L’article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l'Homme dispose :

    « Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière. Le présent article n'empêche pas les États de soumettre les entreprises de radiodiffusion, de cinéma ou de télévision à un régime d'autorisations.

    L'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la Loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l'intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui, pour empêcher la divulgation d'informations confidentielles ou pour garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire. »

    Les deux approches culturelles et juridiques sont diamétralement opposées ce qui explique la tension entre les exigences de la Loi française et celles de la société Google.

     

     

    Le moteur de recherche Google est à nouveau au cœur du débat, en effet lorsqu’un Internaute surf sur la toile il se voit guider dans ses recherches par des suggestions de mots-associés par Google Suggest.

    Bien que ces suggestions reposent sur les « requiest » les plus fréquentes, celles-ci posent un problème en droit français car elles lient un mot avec la religion réelle ou supposée des personnalités recherchées : « bhl juif », « hollande juif » « sarkozy juif »…

    Plusieurs associations françaises, J'accuse!-action internationale pour la justice (AIPJ), le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), SOS Racisme et l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) considèrent que Google enfreint la Loi en proposant le mot "juif" dans la saisie semi-automatique et ont saisi la justice française de ce problème.

    Ce débat rappelle celui qui a prévalu lors de la création par Johann Levy de l’application « juif ou pas juif » qui répertoriait jusqu'à sa suppression (à la suite d’une médiation) les célébrités selon leur judéité.

    Aujourd’hui, l’enjeu est la question du fichage ethnique - volontaire ou non - de masse par Google ou ses concurrents ; ce fichage qui peut apparaitre aux yeux de certains comme ludiques pourrait bien dans certaines sociétés non démocratiques permettre les pires discriminations et violations des droits de l’homme.

    Google a d’ores et déjà exclu de Google Suggest "une catégorie restreinte correspondant à des termes pornographiques, violents, incitant à la haine et liés à la violation de droits d'auteur" ; il convient sans aucun doute d’élargir cette liste aux associations du mot « juif » aux patronymes des personnes physiques figurant dans les requêtes des Internautes.

    En effet, ce genre de liste ne peut que renforcer la haine du « Juif » via les théories du complot sur le pouvoir supposé des personnalités d’origines ou de culture juive qui seraient à la tête du Monde.

    Autoriser un tel fichage même volontaire c’est à l’évidence renforcer les préjugés les plus abjects et les plus répandus sur le net.

    Google doit comprendre qu’avoir un Internet propre passe par le respect de ces principes.

    La prochaine Audience aura lieu le 27 juin 2012 au Tribunal de Grande Instance de PARIS ; mais un accord avec le géant américain pourrait intervenir d’ici là pour qu’il modifie son système.

  • Juifs de France : n'ayez pas peur du changement et de la nouvelle France métissée

    La communauté juive de France a vécu de douloureux moments en cette année 2012 en particulier avec la mort de ses coreligionnaires lors de la tuerie de Toulouse. L’unité nationale apparue à ce moment là a réchauffé les cœurs, mais n’a pas réussi à effacer l’idée que le drame aurait pu être évité et que décidément être juif en France aujourd’hui n’est pas sans risque.

    Huit ans après la torture et l’assassinat d’Ilan Halimi les plaies de l’antisémitisme version deuxième Intifada importée ne se sont pas cicatrisées. Pire, la confiance dans les pouvoirs publics, dans leurs capacités et volonté à combattre l’antisémitisme verbal, écrit, ou physique n’est que relative. Si le diner du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) a fait salle pleine avec la présence des deux principaux candidats en lice, la communauté juive traditionnelle et celle qui aspire à l’assimilation a peur.

    Les Juifs de France ont peur, peur pour leur avenir, peur pour leurs enfants. Religieux, traditionalistes, ou hors-communauté, de trop nombreux Juifs de France sont victimes d’insultes verbales, de « blagues » douteuses, et d’agressions physiques. Dans son rapport 2011, le « Service de protection de la communauté juive » a recensé 389 menaces et actes antisémites contre 466 en 2010 avec une prévalence des « propos, geste menaçant et démonstration injurieuse » (29% des faits) et des « inscriptions » injurieuses (26%).

    Le développement des écoles confessionnelles juives privées sont devenues les symboles manifestes de cette peur ; leur succès est avant tout lié à un repli communautaire et à la crainte de l’insécurité et de l’antisémitisme dans les écoles publiques.

    Cette communauté éprise par nature de doutes - sommes nous Juifs ? Français ? Juifs-Français ? Français-Juifs ? Citoyens ? - doute aujourd'hui d’elle même. La communauté juive est arrivée à la croisée des chemins : défense communautaire ou universalisme.

    Contrairement à certaines idées reçues la communauté juive « organisée » n’est pas un lobby elle n’en a ni la volonté ni les moyens, mais elle cherche un mode de relation apaisé avec les pouvoirs publics pouvant garantir à ses membres la liberté de culte et la tranquillité publique.

    Indéniablement, une partie des Juifs de France voyaient en Nicolas Sarkozy son sauveur et protecteur. Il les rassurait.

    Le Président Nicolas Sarkozy a reconnu la réalité de l’antisémitisme, eu des mots justes devant la douleur des parents, trouvé les moyens de protéger par des cars de CRS ou patrouilles de police les lieux de cultes et écoles juives et est apparu à leurs yeux comme un Chef d’Etat protecteur.

    Malgré son discours sur le refus de la repentance, Nicolas Sarkozy a donné à la Shoah et la résistance française une place dans son quinquennat. Il s’était personnellement impliqué dans la libération du soldat franco-israélien Guilad Shalit. Ces positionnements lui ont permis de conserver un côté séducteur auprès des Juifs de France. La reconnaissance par la France de la Palestine à l’UNESCO ne suffit pas à provoquer le désamour. Ces dernières années, l'antisémitisme a statistiquement reculé, mais le sentiment de ne plus être des citoyens à part entière de la nation française s'est développé.

    A contrario, l’alliance PS-VERTS joue le rôle de repoussoir pour de nombreux électeurs juifs. L’antisionisme affiché de certains élus VERTS, le soutien des appels aux boycotts des produits d’Israël inquiète. François Hollande Président pourra-t’il assurer le statu-quo en continuant à protéger les lieux de cultes et écoles juives, faire baisser l’antisémitisme, surtout a-t'-il compris les peurs qui sévissent au sein de la communauté juive ? J'entends des membres de la communauté juive s 'interroger : "en cas d’attaques de l’Iran par Israël la France échappera-t-elle, à des émeutes, à des pogroms antijuifs ?"

    Les Juifs de France se demandent toujours comment la France a pu en 1941 les abandonner en les contraignant à se faire recenser ? Les Juifs séfarades chassés du Maghreb après le départ du colonisateur s’inquiètent du métissage de la France et du développement de l’Islam et de l’islamisme.

    Surtout, les juifs de France n’ont pas oublié que sous le gouvernement Jospin un nouvel antisémitisme s’est banalisé et que le Ministre de l’Intérieur de l’époque Daniel Vaillant n’avait pas su les rassurer ni les protéger.

    Ces nouvelles craintes et le lissage du discours de Marine Lepen qui préfère stigmatiser le bouc émissaire « musulman » en lieu et place du « juif » explique que certains français de confessions juives aient pu voter ou vouloir voter Front National au premier tour de cette élection présidentielle.

    En Israël, 3% des électeurs français ont voté pour le Front National.

    Preuve de la banalisation du discours FN, le grand rabbin de France Gilles Bernheim s’est senti le devoir de rappeler durant la campagne électorale que « les valeurs de la France et du judaïsme sont incompatibles avec celles du Front National ».

    Il faut dire que si les déclarations du Président du CRIF Richard Prasquier publiées dans le journal israélien « Haaretz » sur ses craintes en cas de victoire de François Hollande à l'élection présidentielle d’« hausse des manifestations antisionistes » reflète les peurs de nombreux juifs de France, on pouvait attendre d’un leader communautaire qu’il cherche à rassurer en proposant des solutions plutôt qu’à surfer sur la vague en s’alignant sur le discours de la frange la plus dure de sa communauté.

    Ces peurs fantasmées pour certaines reposent sur l’expérience de la période du gouvernement Jospin et des répercussions de la seconde Intifada sur les « territoires perdus » de la République et sur la difficulté du quotidien pour certains juifs vivant dans les quartiers populaires.

    Paradoxalement, la communauté juive a aujourd’hui une peur supérieure à celle qu’elle a pu ressentir au lendemain de la tuerie de Toulouse. Nicolas Sarkozy défait, les juifs de France craignent une libération de la parole antisémite et une insuffisante protection du nouveau Chef de l’Etat.

     Avec la gauche et l'extrême gauche, les points d’achoppement sont nombreux.

    François Hollande Président sera-t-il capable de trouver de nouveaux moyens de combattre l’antisémitisme ? Les enfants juifs pourront-ils retourner étudier dans les écoles publiques ? L’affaire Dreyfus, la Shoah, pourront-ils être enseignés partout sur le territoire de France ? L’abattage rituel casher pourra-t-’il perdurer ?

    La politique de la France vis-à-vis du conflit du Proche orient et en particulier pour une solution à deux Etats garantissant la sécurité d’Israël sera-t-’ elle maintenue ou rééquilibrée.

    L’antisionisme affiché de certains responsables de gauche (Hessel, élus VERTS…) conduira-t’- il à une évolution de la politique de la France sur le boycott de produits israéliens ? Évidement, ces craintes sont infondées, mais elles existent car la confiance n’existe plus.

    Les images de drapeaux syriens, palestiniens, algériens, et de nombreuses autres nations ont cristallisé la suspicion des juifs de France ; la France multiculturelle serait née, la binationalité érigée en modèle et ces drapeaux refléteraient la domination du champ politique de gauche par les forces « pro-arabes » et antisionistes.

    Ces mêmes critiques ont refusé de voir le peuple de gauche dans sa diversité chanter en masse la Marseillaise (plus que l'Internationale), que les drapeaux français et européens étaient nombreux. Que contrairement à 2002, il y'avait énormément de mixité, d’intergénérationnel, de français de toutes origines et cultures, et que des femmes voilées pouvaient librement danser sur les chansons de la chanteuse israélienne Yaël Naïm. Surtout, ils ont refusé de constater que ce rassemblement n’a donné lieu à aucun incident et que l'esprit républicain était bien présent. La France métissée éclatait sa joie de ne plus être invisible, contestée, stigmatisée, et humiliée.  Nicolas Sarkozy n’avait pas compris que la nouvelle France forte est la France métissée.

    Définitivement, les juifs de France de droite et de gauche doutent de la République, ils se demandent si François Hollande Président réussira à rassembler les Français autour d’une République retrouvée et à les rassurer.

    La nomination de Vincent Peillon à l'éducation nationale et de Manuel Valls au Ministère de l'Intérieur devrait rassurer les français et plus particulièrement les juifs de France sur la détermination du gouvernement de Jean Marc Ayrault de refonder l'école publique et de protéger tous les citoyens de la République de la stigmatisation et de l'insécurité.