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EUROPE - Page 11

  • Leçons du 21 avril 2002 : La menace Marine Le Pen et le devoir impérieux de réussite de la gauche

     

    Il y’a onze ans, la gauche et la République étaient confrontés au séisme Jean Marie Le Pen, pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale l’extrême droite se retrouvait  au second tour de l’élection présidentielle et aux portes du pouvoir par la voie des urnes. Le Front National était devenu la seconde force politique du pays. Aujourd’hui, face aux crises démocratique, identitaire, sociale et économique qui minent notre pays une gauche dépassée par l’extrême droite semble à nouveau possible. 

    La leçon du 21 avril 2002

    Après un entre deux tours étayé de nombreux rassemblements et manifestations républicains anti-FHaine (2 millions le 1er mai 2002) et une mobilisation des élites françaises Jacques Chirac fut réélu avec 82,21 % des suffrages Président de la République ; Jean-Marie Le Pen recueillait quant à lui 5 525 032 voix soit 17,79 % des suffrages exprimés.

    Nombreux furent à l’époque à considérer que le FN avec ce leader charismatique, son bas gout, et la faiblesse du candidat Jospin (épuisé par son action ministérielle, semant le trouble en refusant l’étiquette de projet socialiste, défenseur de son bilan mais sans  dessein pour la France) avait fait le plein de ses voix. La France « Black, Blanc, Beur » et l’esprit de l’équipe de France de football de 1998 (incarné par Zinedine Zidane, Marcel Desailly, Laurent Blanc) n’avait pas disparu, le 21 avril 2002 n’aurait été qu’un accident malheureux de l’histoire.

    Jean Marie Le Pen n’avait progressé que de 720 319 voix entre le premier et le second tour et seul Bruno Megrét avait décidé le rallier. Finalement, la France, ses élites et sa jeunesse se serait amusé à se faire peur ?

    Le Front National serait un parti comme les autres et ne constituerait plus une menace pour la République, il aurait définitivement fait le choix des urnes et non de la rue. En 2007, le faible score du FN à la présidentielle confortait ces analyses. 

    Marine Le Pen ou l’extrême droite décomplexée

    Onze ont passé, Jean Marie Le Pen a tiré sa révérence, Marine Le Pen est devenue la nouvelle chef des français « patriotes » en ouvrant son mouvement « remarketé » « Rassemblement Bleu Marine » à des personnalités extérieures (comme Gilbert Collard) et Marion Maréchal a été élue Députée à Carpentras (cruelle revanche) en raison du refus du front républicain de la candidate socialiste Catherine Arkilovitch.

    Un élément marquant de la présidentielle de 2012 fut de constater que l’essentiel des débats du premier tour avaient été rythmés par la question posée par Marine Le Pen sur l’abattage rituel.

    L’extrême droite française progresse, mais elle n’est pas unie derrière Marine Le Pen, ainsi des mouvements de type Tea Party (comme les mouvances autour des antimariages pour tous) la concurrence.

    La droite s’est radicalisée

    Si lors de la présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy avait siphonné les voix d'un FN à 10,5 % en durcissant le discours et en apparaissant comme le candidat du Karsher et du rétablissement de l’ordre ; un quinquennat plus tard, pour tenter de se maintenir au pouvoir  la droite républicaine a fait sauter les digues entre droite et extrêmes droites : création du « Ministère de l'Identité nationale », stigmatisation de l’Islam et du musulman, remise en cause permanente de l’Ordonnance de 1945 (« plus adaptée aux mineurs d'aujourd'hui »), adoption des peines planchers, expulsion de 30 000 étrangers par an.

    Surtout, Nicolas Sarkozy dans son discours de Grenoble du 30 juillet 2010 a défendu la déchéance de nationalité pour les tueurs de policiers et promis l’éloignement des Roms.

    L’entre deux tours de la présidentielle de 2012 caractérisa cette logique de radicalisation verbale sur les thématiques de prédilection du FN comme l’assistanat, l’immigration, l’islam, et l’insécurité ; Ainsi, Nicolas Sarkozy se mit à draguer ouvertement les électeurs du FN - « Je veux parler aux petits, je veux parler aux sans-grade, je veux parler aux ruraux qui ne veulent pas mourir, je veux parler aux travailleurs qui ne veulent pas que celui qui ne travaille pas gagne davantage que lui, je veux parler aux petits retraités »  (Discours de Saint-Cyr-sur-Loire) - allant jusqu’à déclarer le Front national « compatible avec la République » (Interview du 24 avril 2012 France Tv Info).

    Au sein de l’UMP, la droite populaire a servi de catalyseurs des idées, de libération de la parole raciste, et de banalisation des idées du Front National. Lors du second tour des élections cantonales de 2011, rompant avec la position chiraquienne, le Premier Ministre François Fillon alla jusqu’à refuser d’appeler à faire barrage au Front National. Légitimation suprême, le 21 mars 2012, la présence de Marine Le Pen a été acceptée par  le Président Nicolas Sarkozy aux obsèques des victimes des  assassinats de Mérah (http://www.letelegramme.fr/ig/generales/france-monde/france/montauban-l-hommage-officiel-aux-militaires-victimes-du-tueur-au-scooter-21-03-2012-1640695.php).

    La gauche tourmentée est dans l’évitement

    La gauche a aujourd’hui presque toutes les commandes du pays, de l’échelon local à la Présidence de la République, mais elle rencontre de nombreuses difficultés à forger un projet de société global et mettre en œuvre la  justice sociale proclamée. La conjugaison de l’européanisation des politiques publiques et de la décentralisation semble avoir rendu impuissante l’action politique. La gauche fait dans le bricolage au lieu  de transformer le pays.

    Ces questions posent avec acuité la question de la modernisation de nos institutions. De surcroît, la gauche reste timorée et traumatisée tant par le 21 avril 2002 que les émeutes urbaines de 2005.

    Ainsi, de peur de faire progresser le FN ou d’être minoritaire dans l’opinion, la gauche a renoncé à s’attaquer à l’adoption du droit de vote des étrangers non communautaires, aux contrôles aux faciès, à la lutte contre les discriminations et la ghettoïsation, ou encore à défendre avec force la laïcité. La gauche française n’a toujours pas fait sienne la réalité sociologique d’aujourd’hui : l’avènement de la société métissée. 

    Pire, au niveau local certains candidats socialistes n’hésitent pas à refuser d’appliquer la consigne nationale du front républicain faisant l’amalgame droite-FN. François Hollande, quant à lui, a été le premier Président de la République à recevoir à l’Elysée à l’occasion de ses consultations sur les propositions de la commission Jospin un leader d’extrême droite. Le FN s’institutionnalise tant dans le paysage politique que médiatique.

    Combattre le FN par les mots

    Chacun d’entre nous  peut constater la montée de la violence dans notre société, la crise de l’Etat Nation et en particulier de l’Ecole publique, la perte de valeurs, l’ampleur de la crise économique et sociale, et la difficulté de faire société.

    Ce délabrement apparent de la vielle France implique de réinventer un modèle et des leviers de commandes efficaces, mais en attendant déclinologues et le FN prospèrent sur la thématique du paradis perdu.

    L’euroscepticisme a réveillé les populismes. Au Pays Bas, Geert Wilders et son parti de la liberté (PVV) obtiennent 24 sièges sur 150, le 9 juin 2010. En Italie, Beppe Grillo - chef du Mouvement 5 Etoiles - obtint 25% des suffrages aux élections législatives italiennes du 24 février 2013. En Grèce, l’Aube dorée néo-nazi obtient 18 sièges en juin 2012. Ainsi, l’extrême droite obtient des victoires électorales et une légitimité politique dans de nombreux Etats européens.

    En France, pour Jérôme Fourquet, la « dynamique actuelle de Marine Le Pen et sa progression ne s'explique pas par une concurrence avec la droite mais correspond à une radicalisation et une droitisation de l'opinion ».  

    Définitivement, nous sommes loin de l’entre deux tours de la présidentielle de 2002 où la gauche sonnée par l’humiliation de la défaite jospinienne et le pays désemparé face au choix proposé alors entre le le « vieux » roi fainéant et le détestable personnage qu’était Jean Marie Le Pen. L’extrême droite a le vent en poupe et dispose d’un leader qui voudrait (quoi qu’elle en dise) - être la « Gianfranco Fini » à la française - la chef d’une formation d‘extrême droite capable de s’allier avec une partie de la droite républicaine et de gouverner. La crise interne de l’UMP entre tenants d’un républicanisme sans faille et les tenants d’une véritable rupture pourrait à terme permettre cette alliance.

    Ce constat a poussé les antiracistes à changer de stratégies. Après le front républicain et le harcèlement démocratique, le temps de la confrontation idéologique semble venu. Front contre front, classe contre classe. Marine Le Pen ne bénéficie pas de la même opprobre que son père (déclarations impétueuses racistes et antisémites, légitimation de la torture en Algérie…), la diabolisation ne saurait désormais suffire pour combattre l’extrême droite.

    En quête de popularisation, Florian Fillipot et Marine Le Pen ont fait à plusieurs reprises l’émission de divertissement de Thierry Ardisson « Salut les terriens » ; lors de l’émission du 28 mars 2013, la confrontation de Nicolas Bedos/Marine Le Pen sur l’immigration (« Qui sommes-nous pour parler de mérite? On est tous les deux, deux gosses de riches qui avons été favorisés par la vie ») a illustré l’institutionnalisation de Marine Le Pen. Médiatiquement, les représentants du FN ne sont plus indésirables à l’exception remarquable de Michel Drucker et Laurent Ruquier.

    Dans l’émission Mots Croisées du 21 février 2013, Malek Boutih (Député et ancien Président de SOS Racisme) a accepté de débattre avec Marine Le Pen la mettant en difficulté  en démontrant que  le refus de changement de nom est révélateur de l’ambigüité du FN. Il l’a comparé aux islamistes « qui acceptent d’aller aux élections mais une fois qu’ils sont au pouvoir » la situation change. Malek Boutih a démontré son caractère liberticide sur le droit de manifester (le programme du FN propose d’interdire le droit de manifestation » au soutien d’activités délictuelles) (http://www.rmc.fr/editorial/351748/marine-le-pen-ne-debat-bien-quavec-elle-meme) et montré son incohérence sur les questions migratoires en l’obligeant à reconnaitre qu’elle accepte l’entrée de 10 000 immigrés supplémentaires par an en France.

    Accepter ce débat lui a permis de mettre l’accent sur la première faute politique personnelle de Marine Le Pen : s’être rendue à l'invitation du parti d'extrême droite FPÖ, d’Heinz-Christian Strache, au bal de Vienne organisé - le jour de la commémoration du 67ème anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz -  par des corporations interdisant l’entrée aux juifs et aux femmes.

    Ce couac de la campagne l’avait déstabilisé dans sa tentative de dédiabolisation. Pris dans son corpus idéologique et ses amitiés douteuses, Marine Le Pen n’a jamais réussi à expliquer pourquoi il était important de s’y rendre. Il convient également de se rappeler que Marine Le Pen a refusé de condamner les propos de son père sur la tuerie d'Oslo et d'Utoya. Jean Marie Le Pen avait renversé les responsabilités en fustigeant la « naïveté » du gouvernement norvégien face au « terrorisme » et « l'immigration massive, qui est la cause principale, semble-t-il, dans l'esprit de ce fou meurtrier ».

    Récemment, Marion Maréchal-Le Pen s'est aussi affiché aux côtés du chef de file du GUD et d'un militant du mouvement skin confirmant la persistance des liens du FN et la nébuleuse d’extrême droite. La dédiabolisation n’est définitivement que cosmétique.

    Le 12 avril 2013, le Conseiller de Paris Alexis Corbière et Secrétaire national du Parti de Gauche a aussi accepté de débattre avec Louis Aliot (Vice-Président du FN) dans l’émission d’Eric Zemmour&Naulleau confirmant le changement de stratégie de la gauche. En effet selon Alexis Corbière : « la polémique crée le débat, le débat crée la conscience ». A cette confrontation médiatique s’ajoute une dénonciation permanente des tentations d’alliances UMP-FN, ainsi, il a été parmi les premiers responsables à dénoncer le dépôt commun d’une proposition de Loi pour la reconnaissance du « génocide » vendéen par des Députés du FN et de l'UMP. Pour Alexis Corbière, « si l'on veut faire reculer le FN, il faut une autre politique économique et sociale car c'est là que se trouve le premier problème de nos concitoyens. Un antifascisme qui ne serait pas porteur d'un projet politique alternatif est voué à l'échec ou à l'instrumentalisation ».

    Aujourd’hui, sur  les réseaux sociaux aussi les antiracistes s’affrontent aux mouvements nationalistes, identitaires et xénophobes. Ils s’invectivent mais se confrontent aussi idéologiquement sur l’analyse de la société. A la confrontation physique des années 80 a succédé une bataille virtuelle et médiatique pugnace.

    21 avril 2002, 21 avril 2013, la donne politique a bien changé.

    Politiquement, le cordon sanitaire républicain dans les années 80 a disparu, le refus de choisir entre les candidats FN et ceux de gauche ou de droite ne jouent plus que trop rarement. Les cantonales de 2011 et les législatives de 2012 ont montré la difficulté de faire perdurer le refus de triangulaires et de faire jouer le front républicain. Le Front National s’institutionnalise et ses idées se banalisent.

    La République a un devoir de réussite

    Ce Vendredi 19 avril 2013, Claude Bartolone Président de l’Assemblée Nationale a prévenu : « Nous sommes nombreux à avoir vu l’échec arrivé et pour ne pas déplaire à Lionel Jospin nous nous sommes tus » ; au soir du 21 avril 2002, il s’était fait comme beaucoup la promesse de « ne plus jamais se taire ».

    A l’évidence, le Front National est en embuscade et les prochaines élections européennes à la proportionnelle intégrale risquent de signer la débâcle. Pour Claude Bartolone, « une gauche dépassée par l’extrême droite est possible », c’est pour cela que les Républicains ont un devoir de réussite.

  • Toulouse Mon Congrès, l'espoir d'un grand PS

    Mes Chers Camarades,

    Je voudrai d'abord saluer et remercier tous les camarades qui ont mené la bataille du congrès de Toulouse. Car, aller à la motion était un choix pas évident vu l'investissement de nombreux d'entre nous dans la campagne de François Hollande - parfois dès ses prémices - et le calendrier du déroulement du congrès.

    Contrairement à certaines analyses développées, je ne pense pas que l'absence de figures ou de personnalités ait été un handicap, et si elle l'a été je préfère cela à un score supérieur mais dû à une hyperpersonnalisation (cf Motion 4 portée par Hessel). Je félicite particulièrement Constance Blanchard qui a défendu avec panache notre motion 5 Toulouse Mon Congrès.

    Motion 5.jpg

    Renouvellement, rajeunissement, solidité dans les convictions passe aussi par un engagement de convictions et de terrain.

    A l’applaudimètre, les soutiens étaient sincères et nombreux. Certains camarades de la motion 1 ont d'ailleurs voté pour nous, je suis fier de noter campagne qui a été propre et je crois qu'on a gagné l'estime de nombreux d’adhérents quelque soit le résultat final.

    Il est certains que le souci d'unité, la division des "petites" motions, et les logiques d'appareil expliquent notre score national.

    En ce qui concerne l'avenir, nous continuerons à travailler à la rénovation du Parti Socialiste, à la construction d'un grand parti de gauche démocratique, ouvert sur la société civile, paritaire, européen en pointe sur les questions de laïcité, de vivre-ensemble. Ce nouveau PS sera aussi ancré dans la modernisation sociale et l'innovation républicaine. Il sera le bouclier de l'action gouvernementale et le lieu d'élaboration de propositions innovantes et utiles aux français.

    L'espoir d'un grand PS moteur de l'accompagnement des réformes et de la transformation de la société est puissant. Nous soutiendrons cette dynamique.

    A Paris et dans le 19ème arrondissement de Paris nous éffleurons les 5%, ce résultat est une base solide pour préparer l'avenir.

    Je vous remercie pour vos encouragements, votes, et soutiens.

    Je sais que nous nous retrouverons dans les prochaines batailles pour l'emploi, contre l'extrême droite, et pour faire du mariage pour tous et du droit de vote des étrangers la réalité de demain.

     

  • Présentation de la Motion 5 Toulouse Mon Congrès à la section Jean Jaurès Paris 19ème

    Mes Cher Camarades,

    Bonsoir, je suis Mahor Chiche, pour ceux qui ne me connaissent pas je suis né dans le 19ème arrondissement de Paris et Militant de la section Jean Jaures depuis 19 ans.

    J’ai fais la campagne des primaires citoyennes et soutenu tres tôt la candidature de François Hollande.

      -La motion 5 : Toulouse Mon Congrès

    J’aurai pu me retrouver dans la motion 1, mais j’ai fais le choix de soutenir la motion 5 Toulouse Mon Congrès ; car pour moi ce Congrès doit être avant tout un Congrès de débats. Non pas sur l’orientation politique de l’action gouvernementale, cela a été tranché lors des primaires, mais sur le Rôle de notre Parti Socialiste, sur le rôle de l’adhérent, sur la manière dont nous pouvons aider à la reussite du Changement !

    Avant tout, je tiens à saluer le bon climat dans lequel se déroule ce congrès on est loin des écueils passés de 2008 ;  cette réussite on la doit à la formidable dynamique des primaires qui a obligé chacun à faire preuve d’humilité et de respect vis-à-vis des autres candidats.

    Parce qu’aujourd’hui nous sommes tous rassemblés derrière Francois Hollande et Jean Marc Ayrault on doit pouvoir s’exprimer librement et voter aussi dans la diversité.

    Vous imaginez qu’on a failli au nom du rassemblement avoir un Congrès avec une seule motion, ou bien nous rejouer la guerre fratricide entre les tenants du Oui au traité budgétaire et les tenants du Non.

    La motion 5 s’appelle Toulouse Mon Congrès elle aurait pu s’appeler « Touche pas à Mon Congrès » ; dans ces titres le « Mon » est essentiel car il marque la priorité que nous donnons à l’adhérent.

    Quelque soit l’amitié que nous pouvons avoir pour Harlem Désir ou Jean Christophe Cambadelis il est clair que la manière dont s’est faite la désignation de notre futur 1er secretaire n’est pas digne de l’histoire de notre parti.

    Le socialisme a toujours été lié au suffrage universel, le fait que l’on ne nous consulte pas sur ce choix, que les candidats potentiels étaient limités, et que finalement on nous demande de ratifier à postériori le choix de « la Reine » Martine Aubry montre à quel point la tentation d’un parti verrouillé, recroquevillé sur lui même existe.

    Au moment où certains imaginait déjà étendre les primaires à toutes les élections législatives ou au municipales, au moment où l’UMP elle-même est capable d’organiser un vrai duel, nous avons préféré la cooptation bonapartiste.

    C’est une régression démocratique ; tout comme confier à des thinks thanks exterieurs l’élaboration de la ligne politique de notre parti est une erreur

    Alors oui, c’est avant tout avec cela que les partisans de la Motion 5 Toulouse Mon Congrès veulent rompre  pour rénover et faire de notre parti un grand parti socialiste.

     -  Les Crises sont nombreuses

    Le Monde va mal, la crise est profonde : crise des subprimes, crise de l’euro, montée de l’extreme droite en Europe la situation est difficile.

    Quatre mois que François Hollande est au pouvoir, c’est déjà à la fois beaucoup et trop peu.

    Après 5 ans de sarkozysme la France a été fragilisée, mais aujourd’hui le changement est en marche : Conférence nationale pour la croissance et l’emploi, Loi sur l’harcèlement sexuel, Loi d’orientation et de programmation pour l’éducation nationale, suppression de la « TVA Sarkozy », retour au barème de l'Impot sur la Fortune,  zones de sécurité prioritaires, Contrats de  génération…

    L’espoir est grand : à minima nous devons réaliser les 60 propositions, car depuis 30 ans la crise entre la classe politique et les citoyens se nourrit de ces promesses non tenues, et de cette impression devenu parfois certitude, que le pouvoir politique n’est plus.

    N’oubliez mes chers camarades que le Front National (qui fête aujourd’hui ses 40 ans et sa nouvelle chef Marine Lepen) est en embuscade, nous n’avons pas le droit d’échouer.

    Malgré les obstacles nous devons oser nous attaquer à la spéculation, aux plans de licenciements… Et si en matiere économique c’est difficile, en matière sociétal il y’a des mesures symboliques essentielles à adopter.

     -     Le Mariage pour tous, cet engagement pour l’égalité

     -    Et le Droit de vote des étrangers non communautaires promis déjà par François Mitterrand en 1981

    Pour réaliser ces réformes le gouvernement Ayrault aura besoin de chacun d’entre nous : pour faire œuvre de pédagogie et soutenir ces projets malgré les campagnes immondes qui ne manqueront pas d'être faites.

     -  Pour un Parti Socialiste, bouclier de l’action du gouvernement

    Alors oui déposer une motion dans un Congrès, du Parti Socialiste, est un acte grave ; il marque notre engagement à vouloir rénover notre beau parti socialiste pour en faire le bouclier de l’action du gouvernement.

    Bien sur on peut appeler au rassemblement et puis en facade gommer les différences entre les tenants du Oui et les tenants du Non au referendum sur la Constitution européenne de 2005, entre ceux qui rejoignent la majorité dans le parti mais voteront contre le traité budgétaire européen au Parlement.

    Nous, on a préféré la fidélité aux engagements : soutien sans faille à l’action de François Hollande et Jean Marc Ayrault, mais Rénovation du PS pour qu il soit cet instrument si precieux à la mobilisation de la société.

    Il doit etre ouvert, paritaire, divers capable de travailler et réfléchir avec les autres forces vives de la nation.

    Alors oui la question posée à ce Congrès que certains trouvent programmé trop tôt ou inutile est quel rôle pour le Parti Socialiste alors que ses leaders disposent de tous les leviers d’actions à l’exception du Conseil Constitutionnel et de l’Europe ?

    L’enjeu est là mes chers camarades.

     -Ne plus revivre l’échec du 21 avril 2002

    Le 21 avril 2002, le Parti Socialiste subissait une défaite sévère. 10 ans d’oprobre avant la victoire.

    Je me rappelle de cette période où en section on voyait les difficultés des Français, on voyait que le gouvernement Jospin avait besoin d‘idées nouvelles, d’un second souffle, mais le PS qui avait alimenté le candidat Jospin d’idées (abrogation des Lois Pasqua, emplois jeunes, couverture médicale universelle…) n’était plus une force motrice.

    La défaite fut cinglante.

    L’enjeu d’ici le prochain congrès de 2015 est bien celui d’accompagner au mieux l’action du Président Hollande en étant force de propositions et relais vers la société civile.

    Aujourd’hui, il faut en finir avec les reliques du vieux parti : cumuls des mandats, cooptation, opacité… qui discréditent l’action politique.

    Il faut un Parti socialiste ouvert sur l’extérieur capable d’accueillir, de former, et de conserver ses adhérents.

    Ces derniers mois le PS a été absent, il faut que ce Congrès marque le grand retour sur nos valeurs :

    - Le non cumul : nous l’avons promis, il est le moyen de moderniser notre vie publique, et de permettre la restructuration de notre millefeuille administratif.

    -La parité : 25 % de femmes au Parlement c’est indigne d’une République moderne, la motion 5 propose la mise en place d’un mode de scrutin permettant l’élection bi-nominale.

    -L’Europe fédérale : c’est notre engagement, le Congrès du Parti Socialiste Eruopéen (PSE) vient d’avoir lieu à Bruxelles qui en a entendu parler ? Il faut œuvrer pour que l’élection du Premier secrèteraire du PSE se fasse de maniere transnationale par l’ensemble des militants socialistes d’Europe.

    -La laïcité : tant remis en cause et dont Marine Lepen tente se faire le porte drapeau, doit être défendue par le Parti Socialiste pour donner corps au rêve français de François Hollande

    -Combattre les discriminations et agir pour l’égalité : il nous faut combattre les discriminations, veiller à ce que Manuel Valls mette en place le récépissé promis par François Hollande en matière de contrôles d’identités et que le droit de vote des étrangers soit enfin adopté.

    Il nous faut enfin réussir à conserver l’avantage fourni sur les autres forces politiques du pays par le succès des primaires citoyennes qui a vu plus de 3 millions de personnes se déplacer, nous devons bâtir un grand parti socialiste, pour ce faire nous devons avoir l’audace, l’audace de pousser la rénovation de la section locale à Solferino.

    Paris, 4 octobre 2012

     

     

  • Ne plus revivre l’échec du 21 avril 2002

    Militant du Parti Socialiste depuis 19 ans, j’ai fais la campagne des primaires citoyennes et soutenu la candidature de François Hollande. A ce congrès, j’ai décidé de soutenir la motion 5 Toulouse Mon Congrès car la question qui est à mon sens posé en cette période où la gauche dispose de tous les leviers d’actions (à l’exception du Conseil Constitutionnel et de l’Europe) est : quel rôle pour le Parti Socialiste ?

    En 2002, au moment où le gouvernement Jospin avait besoin d‘idées nouvelles, d’un second souffle, le PS qui avait alimenté le candidat Jospin d’idées (abrogation des Lois Pasqua, emplois jeunes…) n’était plus une force motrice. La défaite fut cinglante. La belle victoire de 2012 ne doit pas nous faire oublier ces années difficiles. L’enjeu d’ici le prochain congrès de 2015 est bien celui d’accompagner au mieux l’action du Président Hollande en étant force de propositions et relais vers la société civile. Seul un PS rénové et utile aux Français permettra d’éviter une éventuelle cruelle déception en 2017.

    Aujourd’hui, il faut en finir avec les reliques du vieux parti : cumuls des mandats, cooptation, opacité… qui discréditent l’action politique. Il faut un Parti socialiste ouvert sur l’extérieur capable d’accueillir, de former et de conserver ses adhérents.

    Il nous faut réussir à conserver l’avantage fourni par le succès des primaires citoyennes sur les autres forces politiques du pays, pour ce faire nous devons avoir l’audace de pousser la rénovation de la section locale à Solferino.